Prologue.1

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15 mars 1915

Une jeune femme marchait d'un pas lent, la tête basse, tenant une enfant d'à peu près deux ans par la main. Elle marchait sans vraiment regarder où elle allait, mais elle gardait un œil vigilant sur sa fille qui marchait d'un pas rapide et insouciant, pourtant jamais elle ne s'éloignait de plus d'un mètre. La neige crissait sous leurs pas et son regard fatigué se perdait dans le ciel qui commençait à laisser place à des couleurs rouge-orangé, signe que la nuit allait bientôt tomber et qu'il faudrait rentrer. Elle soupira à cette pensée, ses beaux cheveux blonds encadraient son visage tiré par la fatigue et des tâches de la couleur du ciel parcouraient son corps frêle. Ce soir encore, elle avait subi la colère de son mari, pour une chemise mal repassée cette fois. Quand elle s'arrêta après un moment, elle se rendit compte qu'elle était dans cette forêt, que personne n'avait jamais réussi à pénétrer, même les anges n'y était jamais arrivé. Elle fronça les sourcils en se demandant comment cela pouvait-il être possible, quand elle vit que sa fille était penchée sur un buisson de roses rouge, fleurs qui ne poussaient pas en hiver et encore moins dans la neige. Surprise, elle s'avança prudemment jusqu'au buisson où sa fille pointait du doigt une forme allongée dans la neige en disant :

- Maman ! Poupée !

En se penchant, elle regarda de plus près et vit une enfant allongée dans la neige, elle avait de longs cheveux rouges sangs qui formaient de grosses boucles autour d'un joli visage rond, et elle la fixait de ses grands yeux jaunes, intriguée. Paniquée, elle accourut auprès de l'enfant et l'emmitoufla dans la grosse écharpe qu'elle portait autour du cou en maudissant les parents ingrats qui avaient abandonné cette pauvre enfant dans la neige en plein milieu de l'hiver. Mais quand elle la prit dans ses bras, elle était brûlante et semblait heureuse. Elle fronça les sourcils mais décida de pas y porter attention et marcha d'un pas vif et décidé en appelant sa fille près d'elle, peu importe ce que dirait son mari, elle ne laisserait pas cette enfant mourir dans la neige, aussi bizarre soit-elle. En quittant la forêt , elle sentit un souffle près de sa joue qui murmurait "Evarínya"

The Roses ChildWhere stories live. Discover now