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Point de vue de Piers.

Ce que nous appelions Haos me maintenait par le bras droit, dans les airs, me fixant de ses horribles yeux globuleux à travers son visage pâle. C'était une chose bleue opaline, à travers laquelle nous pouvions voir ses os, ses nerfs, et ses muscles. Sa constitution ne pouvait pas être un secret pour nous. Il n'avait que le haut du corps, n'ayant pas pu terminer sa mutation. Le bas de son corps se découpait à partir de la taille, des sortes de boyaux en pendaient comme si ça allait tomber d'une minute à l'autre, sans jamais arriver.

Soudain, son regard vira vers mon supérieur, m'envoya valser à travers la pièce comme si je n'avais été qu'un caillou au creux de sa main, alors que je me retrouvai contre le mur au loin. Mon bras s'empala dans une barre de fer, tandis que j'hurlai à m'en arracher les cordes vocales. Voulant probablement me faire taire, la chose attrapa un objet lourd, semblable à une benne, me l'envoyant directement contre le bras droit, qui était coincé. Criant une nouvelle fois, je le vis attraper le capitaine.

Mon cœur avait fait un bond dans ma cage thoracique, et c'est comme si tout instinct de survie m'avait abandonné en cet instant. N'écoutant que mes sentiments, je tirai sur mon membre pour finir de le décrocher, oubliant la douleur pourtant très présente jusque là. Je devais le sauver.

Chris Redfield devait s'en sortir.

Observant le produit qui était tombé de ma poche durant mon vol, c'était un produit que nous avions récupéré après avoir tuer Ada Wong. Cela me permettrait une mutation, me régénérant, et me donnant de nouvelles capacités... Bien que cela me condamnerait.

Je me traînai sur le sol, repensant à toutes nos aventures qui me donnaient le courage de faire ce que j'allai faire à cet instant.

À plusieurs reprises j'aurai pu lui dire ce que je ressentais. Tant de fois nous avions bravé la mort. Mais il avait perdu tellement d'équipiers que mon sens moral à son égard m'avait interdit de lui infliger un tel supplice. Je savais autant que lui, que je ne réchapperais de cette mission. Depuis le début, ma survie n'avait menée qu'à cet instant, où il était certain que je me retrouverai condamné.

L'aiguille plantée dans ce qu'il restait de mon bras arraché, je pressais l'embout pour m'en injecter le liquide à lueur rouge. Mon corps se mit à me brûler, quelque chose de gluant sortant du trou béant sur le coté de mon torse. Mes forces m'abandonnèrent le temps de cette transformation qui me paru duré une éternité. Chaque pore de ma peau se mit à fumer, tout me brûlait, alors que je restai au sol, convulsant, espérant survivre à ce que je venais de m'infliger.

- Piiiiiiers !

Hurla mon capitaine, prisonnier des griffes de cette chose géante. Mais je ne pouvais lutter, je me retrouvai face au néant, incapable de résister aux multiples décharges que mon corps recevait.

Me reculant contre le mur pour retrouver un appui, je levai ma jambe pour frapper l'arme biologique dans le genou, le déstabilisant un instant. Mais je me relevai pour trancher sa tête à l'embase de la nuque avec un sabre ramasser au sol. Je relâchai l'arme du terroriste que j'avais tué quelques minutes plus tôt, reprenant mon arme à feux bien en main.

- Tout va bien ?

L'homme aux cheveux bruns posa une main contre mon épaule, et derrière lui, la chose qu'il avait affronté était au sol. Je lui souris, hochant la tête.

- Tout va bien, captain.

Je voyais à travers son rictus que ce surnom le gênait autant que cela lui plaisait. Me tournant vers Jeff, un membre du BSAA, celui-ci nous obligea à revenir au sérieux. Notre mission était de retrouver le serpent géant qui semait la terreur. Il avait tué deux de nos camarades une heure plus tôt. Ma tête se hocha, pour confirmer que j'étais prêt à repartir.

Nous nous mettions en route.

Nous nous retrouvions dans un immeuble en ruines, là où l'équipe Bravo avait détectée de nouveaux mouvements. Alors c'était à nous, l'équipe Alpha de nous y rendre. Nous n'étions plus que quatre en cet instant, et le chiffre allait encore baisser.

Le plafond craqua soudainement, tandis qu'un camarade juste à ma droite se fit embarquer dans d'affreux hurlements. Nous n'avions rien eu le temps de voir. L'équipe Bravo nous signalait une présence qu'il avait vu à travers la vision thermique. La chose était invisible à l'œil nu, et nous venions juste de l'apprendre...

Reculant, je me tournai dans tous les sens, pointant ma lampe vers le trou béant dans le plafond. J'hurlai le nom de notre camarade, alors qu'en réponse, un silence de sourd prit place. Finalement, le corps tomba d'entre les décombres, puis je devais le faire. J'allai confirmer nos craintes communes. Son équipement était percé de toutes parts, les dents de cette chose l'avait broyé...

Fermant les yeux une seconde, je décidai de me relever. Je ne devais surtout pas me laisser abattre. Nous avions perdus beaucoup trop de compagnons pour nous permettre de perdre du temps encore plus. C'est au même moment, que de la poussière s'éleva à ma gauche, donc je me tournai pour le viser.

Il n'est pas trop tard.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant