Populaire À En mourir

Du paradis à l'enfer

J'ouvre la porte et vis mon père allongé sur le divan, une bouteille à la main.

- Ah non ! Papa, arrête de boire, nom de dieu !

Se fis alors entendre un gaz enveloppant tout le salon de cette délicieuse odeur.

- Ah non ! Papa, ça sent mauvais maintenant !

Il se mit à rire puis vint le hoquet, il finit par vomir sur le tapis.

- Nom d'un chien ! J'ai vraiment la poisse, maugréai-je.

Voilà un autre de mes plus sombres secrets, mon père est alcoolique. En réalité il l'est depuis que ma mère est parti sans jamais nous avoir dis au revoir. Je l'ai très mal vécu, ce qui a déclenché le début de ma chute. En effet j'appelle cela une chute même si je parle de ma dépression, qui a duré pas loin de 3 mois durant lesquels j'ai été absent du collège, j'ai bien évidemment fait passer cela par une "flemme" d'aller en cours. Seuls les professeurs en sont au courant mais ils leur est interdit de le révéler sous peine de procédure juridique. Mais c'est pas pour autant qu'ils ont été plus cléments.

Par ailleurs c'est l'une de mes  raisons de vouloir être dans ce statut "Populaire" : pour que je puisse enfin être remarqué et surtout jugé à ma juste valeur mais si beaucoup de choses passent sous le nez de mes camarades.

*~*

- Tu n'as pas faim papa ? Dis-je en regardant mon père triturer ses pâtes, les yeux dans le vide.

Cela fait une heure que son d'alcoolémie a baissé, il redevient donc un peu près normal.

- Hein ? Moi ? Faim ? Ah si ! J'ai une faim de loup ! Répondit-il en commençant à manger. Mais je me disais, ça te dirai de venir visiter cette internat ce week-end ?

Je lui avais déjà parler de mon projet, j'avais donc réalisé pas mal de recherches depuis.

- Lequel ? Celui du clocher ?

- Mmm... Oui l'Internat des Clochers Corbeaux autrement dit l'ICC.

D'après mes connaissances, c'est le meilleur établissement de la région, c'est un des plus réputés.

- À une seule condition, dis-je le regardant.

- Tu poses des conditions maintenant ? On peut ne pas y aller...

- Non ! Je veux y aller et je t'en remercie cependant tu ne bois pas une goutte d'alcool d'ici là.

Il se mit à hésiter, honnêtement le week-end était après demain, autant le dire : dans pas longtemps cependant mon père n'a jamais dépasser plus d'heure sans boire, c'est pourquoi j'ajoutai :

- Pour moi, s'il te plaît.

Il me regarda droit dans les yeux et sans sourciller il répondit :

- D'accord mais dans ce cas tu me racontes tout ce que tu ne m'a jamais dit demain soir.

Là, ce fût une explosion de bonheur, depuis deux ans je ne me suis jamais senti aussi bien.

De ce fait le lendemain se passa comme sur des roulettes, j'avais un sourire scotché au visage et je me suis même mis à travailler. La plupart me regardait de travers, même les professeurs me fixais étonné.

- "Dis donc Dorian, vous allez visiter la lune pour être aussi enthousiaste pendant ce cours ?" Demanda Monsieur ARTICHE, le prof de français.

- "Finalement, tu as un sourire de temps en temps", lança Émilie, rayonnante que je participe autant.

- "Eh mon vieux ! Tu as reçu un coup de massue ou quoi ? Je ne t'ais jamais vu autant participer de toute ma "life" ! Tu as été contaminé cette nuit ?" Répétait Benjamin perplexe.

Si ils savaient...

***

Chose promise, chose due. J'ai tout raconté à mon père. En effet étant donné qu'il est alcoolique, je n'ai jamais  rien pus lui raconter mes problèmes, j'avais déjà les siens.

- Tu es en train de me dire que tu est LA star du collège ? Sans blague, souria-t'il, moi qui pensais avoir un fils sans avenir...

- Mmm... C'est censé me réconforter ? Si je souhaite aller en internat, c'est justement pour recommencer sur de bonnes bases et me remettre au travail, répondis-je soucieux, pas pour continuer d'alimenter ma "popularité", je le vis mal papa. On ne voit que ma "popularité", on ne me voit pas tel que je suis vraiment.

- Certes, mais avoir une "popularité" peut aider d'autres critères, affirma mon père.

- Ah oui ? Et lesquels ? Monsieur "je-sais-tout", m'énervai-je.

- Tu ne comprends donc pas ? Tu vois bien que je suis à court de frique ! Cette internat est, Alléluia, peu cher. Grâce à ta supériorité, tu peux en faire un commerce mon fils !

- Et c'est reparti ! Je savais que tu ne comprendrais rien ! Tu ne sais rien de moi ! Limite tu as autant de connaissances sur moi que notre voisin ! Je veux être libre, pas être surveillé 24/24h ! Tu veux de l'argent ? Très bien, je payerai moi-même l'internat ! Je cherche à me reconstruire et tu restes obnubilé par ton oseille ! Criai-je à bout de nerf.

Je fis volte-face et me dépêchai de me réfugié dans ma chambre, claquant délibérément la porte de manière à bien me faire entendre.
De toute évidence, ma vie dans l'internat ne serai pas de tout repos...