Prologue

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Hélio Hoffnung. Voilà le nom que je porte, comme une étiquette. Mais bon, j'ame bien cette étiquette. Comme mes parents, apparament. À mon premier anniversaire, mes parents sont disparus, sans laisser de trace. Selon ma famille maternelle, qui est allemande et incroyablement riche, dont la raison m'est inconnue, ma mère est morte et mon père... Et bien personne ne sait rien de lui, moi inclus, bien sûr.

J'ai aussi été déclaré par mes psychothérapeutes comme étant quelqu'un ayant des difficultés à gérer sa colère. De toutes petites. Okay, non, de grosses. Mais bon, puisqu'il n'y a jamais de problèmes, que des solutions, ma tante m'a fait venir un professeur d'aïkido, pour que je puisse me défouler. C'est très étrange, c'est comme si pour empêcher un criminel de tuer avec une arme blanche, on lui donnait un révolver. Le truc, c'est que ça revient au même.

Par contre, grâce à ça, on me fout la paix, je lui fous la paix, nous nous foutons la paix, l'humanité et moi. Quel monde charmant. Malheureusement, si un être vivant vient me déranger, on s'entend que je lui laisse une chance de se reprendre. Elle est mince, très mince, mais présente.

Pendant que je passe ma main dans mes cheveux blonds presques transparents, le fusille de mon regard absinthe et avant que je lui assène le coup de grâce, aussi bien physiquement que verbalement, il a le temps de déguerpir. Vous voyez, je laisse des chances, si l'autre parti ne les prend pas au sérieux, c'est son problème, pas le mien.

À 14 ans, j'ai fugué de chez moi, essayant de trouver ne serait-ce que le début de mon arbre généalogique paternel. Ça a assez mal finit. Dans la CAGE, pour être précis. Le vrai nom est en fait Centre d'Apprentissages Guerriers, mais soyons francs, quand cet endroit s'avère être un batîment où on y entraîne des adolescents privés de liberté pour en faire des machines de guerres dans le plus grand secret grâce aux gouvernements canadien, américain et russe, le surnom donné par ses joyeux pensionnaires en plutôt bien choisi, non?

Donc, j'ai atterri ici parce que j'ai été la cause d'un violent combat dans un lieu public au beau milieu d'un des mes pays de passages dans ma quête glorieuse qu'est la découverte de mes origines. Au début, je détestais tout le monde et je me suis fait une réputation en moins de temps qu'il faut pour le dire; celle d'un colérique bipolaire souhaitant la mort de tous, mais incroyablement doué niveau combat et lançer de couteaux.

J'ai même reçu deux nouvelles étiquettes: Dawn et Last Sunshine, car apparamment, si on me dérangeait, le scintillement d'une de mes multiples lames et ma chevelure doré seraient la dernière chose que vous verrez. J'aime bien, c'est poétique, dans un sens, mais c'est faux. Ça ne s'est passé qu'une fois et le gars n'est même pas mort, il a juste un choc post-traumatique désormais.

Je dirais qu'il n'y qu'une personne, apart ma famille adoptive, à qui je ne voudrais jamais faire de mal: Luna Caliguaris. Je l'ai rencontrée à la C.A.G.E. Je ne sais pas pour quelles raisons, mais tout ce dont j'ai envie, c'est de la protéger. J'imagine que c'est parce qu'elle a l'air dur, mais qu'au fond, je sais qu'elle est frêle. De plus, les deux avons beaucoup de mal à faire confiance, à croire. Un trait de plus que j'aime bien.

En fait, je l'ai rencontrée, plus précisément, pendant un entrainement, lors de sa première journée. Ce jour-là, nos instructeurs avaient tenté de nous enseigner le tir à l'arbalète. Ce qui fut un gâchis pour la plupart d'entre-nous. Par contre, losqu'on l'avait appelée, elle, elle s'était raidie. Malgré ça, elle s'était levée, sans même flageoler des jambes. Son regard argenté s'était posé sur le mien, mais semblait inanimé. Elle avait marché jusqu'à l'arme, tendit la corde sur l'objet et, d'un mouvement habile, avait fait partir le projectile. Il avait atterri en plein centre du coeur de la cible de carton de forme humanoïde.

L'instructeur l'avaient applaudie, se réjouant de cette découverte innatendue. Mais lorsqu'elle s'était retournée, ses yeux reflétaient la peur. La peur de soi-même. C'est à partir de ce moment que j'aie commencé à me pencher sur son cas. Ça m'intriguait. Comment détester un talent inné comme celui-là? Finalement, nous avons commencé à nous faire confiance, sans aucune vraie raison. Elle m'apprécie, je crois. Ça aussi, c'est un mystère.

Éclipse (PDV Hélio)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant