L I B E R T Y

P R O L O G U E

Ils se tenaient là, au beau milieu des corps sans vie de leurs camarades. Tout était silencieux. On n'entendait que très faiblement la respiration saccadée des deux adolescents, mais plus pour bien longtemps. Ils se fixaient tous les deux, des larmes dans les yeux. 

 La Mort était là, tout autour d'eux. Elle les enveloppait comme le brouillard enveloppe les prés. Elle les enlaçait, les attirait vers elle, les couvrait de baisers, cette Mère que tout le monde finit par trouver. La Mort caressait doucement le visage des adolescents étendus au sol, comme endormis sur l'herbe fraîche, attendant d'être réveillés doucement. Elle souriait avec compassion aux deux jeunes survivants ; son aura possédait quelque chose de rassurant, de chaleureux, comme si elle nous entraînait dans un de ces repas de Noël où l'heure est à la joie et la bonne humeur. 

 La Mort s'approcha silencieusement de la jeune fille. Elle déposa sur sa joue un baiser tendre et maternel mais rien chez l'adolescente ne réagit. Son partenaire soupira, lui aussi ayant senti la tendresse de la Mort. 

Alors le son d'une arme à feu se fit entendre, puis plus rien.