C'était un soir. Une nuit à l'apparence calme et tranquille. Dans une rue isolée sans pour autant paraître louche. Il devait être minuit trente tout au plus. N'importe qui aurait pu emprunter cette ruelle sans craindre quoi que ce soit. Mais elle, elle l'avait senti. Cette appréhension qui lui nouait les entrailles, ce malaise qu'elle ressentait étaient, selon elle, dus à cette sombre rue. Rue qu'elle empruntait pourtant chaque soir en sortant du petit café miteux dans lequel elle travaillait. Mais en cette glaciale nuit de Novembre, elle en était persuadée, la sécurité avait laissé place au danger.
Elle était immobile sur le carrefour donnant sur la petite ruelle, le regard fixé sur un point. Elle semblait lutter pour garder l'équilibre ; les épaules affaissées en signe de résolution. Son visage portait les traits de la fatigue, son teint était blafard, ses yeux comme allongés sur leur lit de cernes violacées. Elle affichait une mine si éreintée, si craintive. Ses yeux de nature vifs exprimaient une peur démesurée, une peur inconnue. L'eau de pluie ruisselait le long des pavés comme un fleuve de sang bouillonnant.
Ses os étaient glacés, son corps tremblant. Le froid semblait avoir infiltré chaque pore de sa peau, répandant son poison sous son épiderme.
Elle savait qu'elle était arrêtée depuis trop longtemps sous cette pluie battante. Cependant, la simple idée de traverser la rue pour rentrer chez elle la fit frémir d'horreur. Vertigineuse, elle se sentait partir petit à petit. L'angoisse lui nouait la gorge, l'empêchant de crier à l'aide. Elle était terrifiée autant par cette rue que par le fait de ne pas connaître l'origine du danger. A quoi bon combattre un ennemi dont on ignore tout ?
Elle perdait son sang froid, ses moyens, sa lucidité ; la fatigue et le manque de sommeil n'arrangeant rien à la situation. Elle pria Dieu, pour la première fois, afin qu'il l'épargne, afin qu'il ne l'attire pas dans ses filets meurtriers.
Elle entendit un bruit, un crissement puis un rire gras et effrayant. Horrifiée, elle ferma les yeux, toujours paralysée.
Et lorsque la douleur vint, elle hurla.
VOUS LISEZ
Kidnappée
General FictionIl n'a fallu qu'un soir pour que sa vie lui échappe. Un soir. Dans une petite ruelle sombre. Glacée par l'effroi, paralysée par la panique. C'était la fin de sa misérable vie. - Cette histoire est authentique et tout droit sortie de mon imagination...