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     L'alarme assourdissante de mon réveil me sort de mon profond sommeil perturbé par mes pensées désordonnées, toutes plus ou moins tournées vers mon entrée à Oxford. Est-ce que je vais y arriver ? Me faire des amis ? Est-ce que cela va être compliqué ?...

— Aiden ! Tu vas être en retard !

La voix de ma mère me sort de mes songes, je lâche un long soupir, exprimant ma peur et mon stress, et décide enfin à sortir de mon lit pourtant si accueillant. C'est la vie d'adulte maintenant Aiden, plus le temps de rester au lit, tu n'es plus au collège. En effet, j'atteins bientôt mes dix-huit ans, dans à peine deux mois, et cela me fait vraiment bizarre. Dire que bientôt je serai complètement dépendant... Je ne sais pas si je vais honnêtement arriver à me séparer de ma mère, ni de mes amis d'enfance. Tout est si parfait à Glasgow...

— Aiden !
— J'arrive maman !

Il est peut-être temps de m'habiller. Premier jour à l'université et je ne suis même pas prêt à l'heure ! Je regarde ma montre, j'ai encore le temps de prendre une douche, courte, certes, mais suffisante. Je me rue fans la salle de bain, mes habits dans la main, ma nervosité à l'idée de rater ma première journée ne disparaît malheureusement pas dans la douche, mais le temps me contraint à mettre ces soucis de côté dans ma tête. Je me prépare en vitesse, tout en prenant soin de mon apparence. J'aime plutôt être présentable de nature. Je décide donc de me mettre du gel, délicatement, histoire de rendre mes cheveux bouclés plus... adéquats à l'université. Mes yeux se posent sur une photo encadrée de Lucas et moi. Tous les deux, nous sommes meilleurs amis depuis l'âge de cinq ans, nous nous sommes toujours compris, et je ne compte plus les fous rires qu'on a eu ensemble, ni les moments où on était là pour l'autre. On s'asseyait en tailleur dans mon jardin, et on discutait de nos problèmes, sans jamais se couper la parole, ni se moquer, et à la fin on finissait à rire en oubliant sur le moment tous nos tracas. Il va tellement me manquer...

Ma mère m'appelle encore une fois, et je lui rétorque en criant que je suis bientôt prêt.Je sais bien qu'elle est aussi stressée que moi, voire plus. L'idée que son fils, son seul fils, entre à l'université la terrifie, mais je sais qu'elle était tellement fière de moi lorsque j'ai reçu ma lettre d'admission à Oxford. Elle m'a prise dans ses bras et m'a murmuré une bonne dizaine de fois qu'elle était très fière de son petit-fils chéri, et qu'elle savait que même si j'allais la quitter, elle voulait être sûre que je viendrai la voir au moins de temps en temps. Je l'ai rassurée en riant que bien sûr que oui j'irai la voir.

Je secoue la tête, revenant à la réalité, puis m'empresse de descendre les escaliers quatre à quatre, et voit ma mère en train de chercher quelque chose en paniquant.

— Qu'est ce que tu cherches ?

Je la regarde en souriant, elle est drôle quand elle panique.

— Oh salut chéri. Hm... la feuille indiquant les informations sur y'a chambre... je pensais qu'elle...
— Maman. Je la coupe.

Ma mère se décide enfin à se tourner vers moi, je ris doucement et m'approche d'elle puis prend délicatement ses mains dans les miennes pour la rassurer.

— Tout va bien, tu sais très bien que je n'oublie pas ce genre d'infos. Je l'avais prise en photo, elle est en sécurité dans mon téléphone.
— Oh mon dieu merci chéri, je paniquais à l'idée que l'on n'a pas tout et puis...

Elle se ravise en remarquant mon regard lui indiquant que tout va bien. Elle me gratifie d'un sourire timide puis va chercher son sac à main et ses clés posées sur le plan de travail. Je la regarde faire, ma valise à la main et mon sac sur mes épaules.

— Tu es prêt Aiden ? On a une heure de route ! Mieux vaut ne pas être en retard pour que tu puisses être ponctuel ton premier jour !

Je lève les yeux au ciel en lâchant un petit rire. Elle stresse bien plus que moi ! Je rentre dans la voiture d'un bleu turquoise qui commence à se faire vieux. Ma tête se tourne vers la fenêtre et j'observe le paysage, de nouveau perdu dans mes pensées.

Nouvelle ère pour moi : mon entrée à Oxford. Une page se tourne. J'espère vraiment que ça va bien se passer. Cela fait deux mois que je me prépare -surtout mentalement- à ce jour, et le voici enfin. Au milieu de tout ce stress, je ressens de l'excitation. De l'excitation à l'idée d'enfin passer ce cap d'adulte. J'espère au moins que la fac sera plus enivrante que toutes mes années de scolarité...

...

I (don't) love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant