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Je ne sais pas ce qu'il m'a pris d'accepter, sérieusement. J'avais promis à ma mère de bien me comporter et voilà que à peine ai-je commencer les cours à l'université je sors en soirée ? Mais qui suis-je ? Je lança un regard à l'individu à côté de moi, Liam étant parti nous attendre à sa voiture sur le parking du campus, il ne reste plus que le châtain arrogant et présomptueux, malheureusement...

Je dois avouer qu'il est tout de même plutôt attirant de prêt, le bleu de ses yeux se reflète parfaitement grâce à la lumière de la lune et son nez est fin et droit, sa peau, un peu mate, avec des zones pâles, et enfin sa bouche, finement dessinée, légèrement rosée. Je m'arrêtai un instant sur ses cheveux, qui ont l'air d'une douceur juste parfaite au toucher.

Je secoue la tête, bien décidé à retirer ces pensées tordues de ma tête. Qu'est ce qui me prend de mater un mec que je connais à peine ? Heureusement qu'il ne m'a pas vu. Ce dernier se lève en frappant ses cuisses puis pose son regard azur sur moi.

— Tu comptes te changer ou venir comme ça ? Me demande-t-il avec une once de moquerie dans la voix.

Il est vrai que mon simple pyjama qui se trouve être un jogging et un tee shirt oversize n'est peut être pas adéquat pour une soirée d'étudiants. Je me lève et le fusille du regard. Il n'a pas intérêt à en profiter pour se rincer les yeux. Certes, mon corps n'est pas très attirant et je ne vois pas quelle personne souhaiterait le voir, mais on ne sait jamais. Après tout, il m'a bien dit que j'étais sexy.

— Roh... J'aurai bien aimé !

Je lui donne un coup de coude et le regarde longuement puis le châtain cède dans un lèger râlement et se tourne pour être dos à moi.

— T'es chiant à faire ta sainte-nitouche quand même, j'ai absolument aucune envie de mater un mec dans ton genre.

Alors pourquoi précédemment a-t-il dit qu'il aurait aimé ? Ce mec est vraiment contradictoire ! Je roule des yeux et lâche un petit soupir exaspéré puis va chercher un pantalon en toile beige et un pull noir bien trop petit dans ma commode. C'est simple, mais suffisant. Je ne vais pas me prendre la tête pour une soirée qui ne me tente même pas.

Mes habits enfilés, j'indique à Owen que j'ai fini d'un raclement de gorge et il me reluque de haut en bas avec un petit sourire en coin, ce qui me déstabilise légèrement.

— Sympa. Lâche-t-il avant de sortir de la chambre sans rien ajouter d'autre.

  Sympa ? Comment ça sympa ? Mon cerveau en panique, je le suis aussi en prenant bien le soin de fermer la porte derrière moi, on sait jamais... Je descend les marches rapidement mais manque de tomber parterre, perdu dans mes pensées.

— Merde quoi !

  Je sens soudainement une main puissante sous mon torse, et un corps juste derrière moi. Ainsi qu'un souffle. Juste... près de mon oreille. Mes joues comprennent le message et se mettent à prendre une couleur rouge pivoine. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir de qu'il il s'agit. Je perds facilement mes moyens avec les gens, j'en ai conscience, c'est pour ça que mon visage rouge ne doit pas être très beau et agréable à regarder.

  — Que... Comment...

  Comment a-t-il pu arriver aussi vite derrière moi ? Sachant qu'il était devant moi ? Ce mec sait se téléporter ? Décidément, il ne cessera jamais de m'étonner.
Je soupire en secouant la tête, ça me met mal à l'aise et je ne vais pas me laisser faire aussi facilement, donc je me retourne pour lui faire face.

  — Merci. Mais je n'avais pas besoin d'aide.

  Il est hors de question que je me laisse prendre dans ses filets. Je sentis que son regard changea après mes propos mais ça m'est égal, c'était un peu le but. Je décida donc de continuer ma route direction le parking, sans un regard pour lui. Sa beauté pourrait m'envoûter, en vérité, mais je ne connais rien de l'intérieur, même si je suppose que ça ne doit pas être très glorieux.

  — Monte.

  Il se tient près de la voiture, les bras croisés, et je vois qu'il m'a ouvert la porte côté passager, je le regarde un instant, avec un air un peu hésitant, puis grimpe dans son automobile, appréhendant ce qu'il va se passer ce soir. Liam est assis derrière. Pourquoi ? Aucune idée. Je sens une présence et je devine qu'Owen vient de s'assoir à côté de moi, au volant.

  — Bon. Si tu veux te faire accepter c'est très simple, tu fais pas chier ton monde et tu fais comme tout le monde d'accord ?

  Très cash, en tout cas. Je tourne ma tête vers lui et hausse les épaules. Depuis quand il ose me dire ce que je dois faire ? Je suis libre de faire ce que je souhaite et ce n'est pas un abruti dans son genre qui va m'en empêcher.

  — Je n'ai pas besoin qu'on me dise ce que je dois faire. Mais merci pour le geste. Je lui offre un sourire un peu faux, et il hausse un sourcil, un peu surpris que je n'accepte pas ses « ordres ».

  Je le vois hausser les épaules par la suite et marmonner un « fais ce que tu veux », ce qui confirme le fait qu'il ne s'intéresse pas à moi, et ce n'est pas ce que je souhaite, bien entendu. Le reste du trajet se passe en silence, nous ne nous regardons pas et personne ne parle, même pas Liam qui lançait des blagues médiocres au début de la route. J'aperçois enfin un grand bâtiment au loin, et devine que c'est certainement la maison de la fameuse Alice.

Owen se gare sur le parking là où se trouvent déjà de nombreuses voitures d'étudiants, puis sort de la sienne suivi de mon colocataire et de moi. J'observe la maison et plisse les yeux, il y a déjà des étudiants qui discutent devant la maison, un verre d'alcool à la main. Rien que l'odeur me donne des nausées. Owen me donne un petit coup de coude et ricane.

— Allez bouge ton cul le nouveau, on va s'éclater !

Je suis donc Liam et Owen direction l'entrée de la maison, pas très serein. Je sens que cette soirée va très mal se passer... Et rien que l'idée d'y être avec Owen Smith n'annonce rien de bon.

...

I (don't) love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant