Coronavirus : Effondrement

.

** Biiip Biiip Biiip **

C'est parti, Jeudi 4 Mars 2021. Plus qu'exactement une semaine avant que je prenne la route pour Draguignan, pour retrouver Gabrielle... Il est vraiment temps...

Ma journée commence de la même manière depuis maintenant deux ans...

Le réveil sonne en réalité 4 fois. Une première fois à 6h30, une seconde dix minutes après, une troisième fois à 7h00 et ce dernier réveil à 7h15 qui signifie que je suis en retard. 

Après... qu'on se le dise, le temps est devenu tellement... secondaire depuis quelques temps. Autrefois, j'aurai pu me faire engueuler pour un retard régulier au boulot. Aujourd'hui, on me remercie d'être présent, et on ne me ferait aucune remarque si j'arrivais avec deux heures de retard. Enfin bref, c'est pas du tout dans mon état d'esprit de profiter de la situation alors ... DEBOUT.

Une fois debout, prêt à affronter la routine matinale, Martin se dirigea vers la cuisine de son appartement situé dans les hauteurs de Rouen. Sobre, suffisamment grand pour y vivre seul ou à deux, Martin se trouvait dans son élément ici : Un salon hébergeant ses consoles de jeux-vidéos, l'une de salon, l'autre portable. Une salle de bain comportant une baignoire, une chambre renfermant un ordinateur lui ayant offert depuis quatre années ses plus belles parties de Counter Strike, Rainbow Six : Siège, League of Legends et d'innombrables autres jeux en ligne. Le reste n'était que superflu, sa cuisine lui sert principalement à faire chauffer ses plats cuisinés, ses pizzas surgelés et autres cochonneries diminuant d'après l'avis de beaucoup trop de personnes l'espérance de vie de nos jeunes adultes.

Ça n'a jamais empêché Martin de s'acheter ce pot de Nutella qu'il s'apprête à entamer pour étaler ce produit bourré de sucre et d'huile sur ces tranches de pain de mie sans croûte. Petit déjeuner standard, le même depuis un an, depuis qu'il a retrouvé plaisir à manger au réveil et éviter cette faim persistance à 10h00 du matin.

Sérieux, je pourrais tellement dormir deux heures de plus, me réveiller lentement, manger, glander devant la télé, m'habiller, prendre la voiture et n'aller bosser qu'à partir de midi. Qu'est ce qu'on pourrait me reprocher ? De ne pas venir suffisamment tard à la rigueur, puisque de toute façon on se tourne les pouces. L'usine ne tourne qu'à 40% de sa production, et travaillant dans l'Informatique, le peu de pannes ne sont même pas signalés, puisque l'utilisateur principal est soit absent, soit le seul de son service à être présent alors... qu'il prenne le poste de son collègue, personne ne lui reprochera plus.

 
Le jeune garçon passa ensuite sous la douche. L'eau brûlante lui permettait de rester sans difficulté sous l'eau malgré la pièce non chauffée, faute d'une facture d'électricité déjà trop élevé pour son revenu d'alternant dans son entreprise. La difficulté, c'est ensuite d'en sortir, mais aujourd'hui ce fut quelque chose qu'il fit brillamment, de toute façon, il est suffisamment en retard comme ça.

Brossage de dents, trois minutes. Habillage ? Tout autant. 

Il faudrait que j'vois pour acheter un nouveau haut quand j'irai dans le Sud voir Gab, un nouveau polo. Et elle va me sortir ce qu'elle me sort à chaque fois : " Encore un polo ? Et tu veux pas essayer ce haut coloré pour voir ? T'es compliqué toi, t'es pire que moi ! "