chapitre 14

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Alice se réveilla en sursaut quand elle entendit un grand bruit dans la cuisine. Elle attendit un peu,plus rien. Paul ne s'était pas réveillé. Elle entendit de loin le bruit de la radio dans la cuisine et regarda le réveil. Huit heures. Elle soupira et se blottit dans les bras de Fred qui la serra contre lui.

« C'était quoi ? » demanda-t-il sans ouvrir les yeux, la voix encore enrouée de sommeil.

« J'en sais rien, certainement mon père qui a fait tomber un truc. »

« J'aime pas les réveils comme ça. » grogna Fred, calant son visage dans le cou de sa compagne, content quand il la sentit frissonner sous ses lèvres.« Je les préfère comme ça. » ajouta-t-il en passant une main sous la nuisette.

« Um, moi aussi. » soupira Alice en se laissant faire, faisant voyager ses propres mains sur le torse nu de son homme.

Le peu de vêtements qu'ils avaient passé pour cette chaude nuit d'août fut bien vite enlevé pour que les deux amants puissent vraiment profiter l'un de l'autre. Alice, bien trop envoûtée par son plaisir, n'entendit pas la marche craquer. Pourtant elle la connaissait cette marche. Toujours la même. Elle avait été à l'affût du moindre grincement de cette marche pendant son adolescence. La troisième en partant du bas, la dixième en partant du haut. Celle sur laquelle il ne fallait pas poser le pied quand on espérait pouvoir sortir après avoir essuyé un refus de papa pour la soirée d'anniversaire d'un copain d'école. Celle sur laquelle il ne fallait pas poser le pied en revenant très tôt le matin suivant, sous peine de s'attirer les foudres d'un Jacques Nevers très en colère. Elle s'était fait avoir plusieurs fois, adolescente. Et pourtant là, elle n'avait rien entendu. Ni elle, ni Fred, bien trop occupés à savourer leurs caresses et baisers.

« Fred, j'ai besoin de v ...Oh ! » dit Jacques en ouvrant la porte d'un coup, se stoppant net quand il vit Alice et Fred en pleine action.

Au son de la voix de son beau-père, Fred se figea. Alice ouvrit les yeux d'un coup et tourna la tête vers la porte grande ouverte.

« Mais papa, sort ! » hurla-t-elle, attirant Fred encore plus sur elle pour se cacher, même s'ils étaient couvert d'un drap.

« Euh ... pardon. » dit Jacques en repartant vite fait.

« Papa la porte ! »

Jacques revint la fermer, les yeux fermés.

« Dis moi que c'est un cauchemar et qu'il ne vient pas de nous voir faire l'amour, s'il te plaît. » dit Fred en se laissant tomber à côté d'Alice.

Quand elle ne répondit pas, il tourna la tête vers elle et la trouva complètement tétanisée, accrochée comme si sa vie en dépendait au drap qu'elle avait remonté sur sa poitrine.

« Alice. Ça va ? » demanda Fred en se tournant vers elle pour lui prendre une main.

« Je vais plus jamais pouvoir le regarder en face. Je serai plus jamais sa petite fille. » dit Alice, les larmes aux yeux.

« Hey, c'est pas si grave que ça. » essaya de temporiser Fred alors qu'il était lui-même très mal à l'aise.

« Pas si grave ? Mais il nous a vu en train de ... »

« Tu sais, je pense que Paul lui avait déjà mis la puce à l'oreille que tu n'étais plus vierge. » dit Fred en riant, se prenant un coup de la part d'Alice. « Bon au moins tu as retrouvé le sourire. » ajouta-t-il.

« Tu crois qu'on peut sortir par la fenêtre et rentrer à Paris sans qu'il nous voit ? »

« Avec Juliette, Paul et toutes leurs affaires ? J'ai de gros gros doutes. » dit Fred en la prenant contre lui.

Premières vacancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant