Partie 2

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Sa trentième année touche à sa fin. Arthur s'est aventuré loin dans les terres de l'ouest. Il ne reconnaît plus rien, les forêts, les ruisseaux lui sont inconnus. Une brume légère se lève à mesure qu'il avance sur le chemin de terre battue. Les arbres l'intriguent, Arthur n'a jamais vu ces formes, ces branches.

Aurait-il atteint le bout du monde ? Il poursuit son chemin durant plusieurs jours, ne croisant aucune âme.

Et soudain, un matin, il la voit.

La montagne.

A l'horizon, haute et droite. Arthur ne peut voir son sommet, aux prises avec les nuages. Cette montagne dégage une aura particulière. Comme aucune autre. Arthur la regarde. Il sait qu'il va l'escalader. Un dernier voyage, rempli de promesses. Ou alors la fin de son périple, sur des pentes abruptes.

Une mort seul, après avoir côtoyé tant de monde. Est-ce là le destin des explorateurs ? Après avoir parcouru d'innombrables endroits, Arthur est-il prêt pour le plus grand voyage que cette Terre a à offrir ?

Il s'approche doucement de la montagne et repense à ce qu'il a vu. Les arbres défilent, des oiseaux chantent. Cette beauté, que seul lui peut apprécier, ne suffit désormais plus à le rassasier, il doit aller au bout. Trouver ce qu'il a toujours cherché.

Le terrain commence à monter. Arthur inspire. Une ascension, pour qu'une existence ne soit pas vaine.

Les arbres s'éparpillent, puis se raréfient. Les derniers gardiens des plaines. Les rochers les remplacent, l'herbe disparaît. La température baisse à mesure qu'Arthur progresse.

Il n'y a aucun sentier. Aucun être humain n'est censé s'aventurer dans ces contrées mystérieuses. Du moins, il s'agit de ce que pense Arthur.

Après plusieurs jours, il a désormais atteint la couche de nuages. Ses réserves de nourritures s'épuisent doucement.

Il continue dans la couche de nuages. Ses sens ne lui servent plus à rien, il ne peut compter que sur ses jambes pour le porter toujours plus loin.

Et soudain, devant lui, un mur. Une paroi de roche. Abrupte, escarpée.

Pourquoi Arthur a-t-il décidé de l'escalader ?

Ne pouvait-il pas faire demi-tour ?

Non, plutôt mourir.

Arthur est vite à bout de souffle. Heureusement, ça et là il peut se reposer sur des replats. Il y reste quelques minutes, puis poursuit son ascension. Il ne sait combien de temps cela dure.

Soudain, il sort des nuages. La faible lumière de l'Aube le baigne à nouveau. Et pour la première fois, Arthur trouve cela réconfortant.

Plus tard, il se hisse sur le millième replat. Arthur lève les yeux, il ne parvient pas à distinguer le sommet. Il soupire et regarde devant lui. Comme une porte providentielle, une ouverture dans la roche. Un passage, qu'Arthur emprunte aussitôt.

Il se retrouve plongé dans le noir, alors qu'il venait de retrouver la clarté. Arthur avance dans ce tunnel. Va-t-il trouver un cul-de-sac ? Probablement. Mais ce chemin demeure moins fatiguant que de poursuivre une ascension potentiellement mortelle.

Et enfin, le tunnel se termine. Arthur est sur une corniche. Et ce qu'il voit ensuite remet en cause sa vision du monde.

Car cet endroit n'est pas comme les autres.

Devant lui, un plateau circulaire avec une gigantesque montagne en son centre. A sa gauche, l'Aube, l'étendard éternel, son plus grand ennemi. Mais quelque chose dans le ciel, à sa droite, attire son attention. Une lueur étrange, qu'il n'a jamais vue. Arthur écarquille les yeux.

A La Tombée de L'AubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant