"Je vais bien"

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Les derniers rayons du soleil caressaient doucement ma peau claire alors que j'étais adossée contre le mur extérieur de l'orphelinat. Tout les enfants se trouvaient à l'intérieur, ils préparaient sûrement la table pour le dîner. Moi, j'avais préféré rester dehors dans le calme pour réfléchir à ce futur qui se rapprochait tant. Chaque jour je me sentais de plus en plus mal...
Le soleil disparut derrière l'horizon. Je me mis en boule. Des larmes ne demandaient qu'à couler le long de mon visage mais je le refusais. L'espoir devait encore m'animer ou ce serait véritablement la fin.

C'est à l'âge de six ans que je découvrit que nous n'étions que du bétail destiné à remplir l'estomac de créatures nommé "démon". Cette vérité personne ne l'a connait excepté Isabella notre maman et Ray. En temps normal je ne devrais pas être au courant, mais les preuves ainsi qu'une certaine discussions entre mère et Ray m'ont ouvert les yeux sur l'illusion parfaite de nos vies.

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Caché derrière un buisson, je retenais mon souffle pour ne pas me faire repérer. Ray était en face, assis au pied d'un arbre il chantonnait une douce mélodie. C'était ce jour là, l'anniversaire du garçons, il allais avoir 6 ans, pourtant son expression me marqua tout particulièrement. Aucun mot ne pouvait la décrire pourtant un espèce de mal-être, une certaine peur se faisait ressentir.
Isabella arriva quelques instants après, s'en suivit la discussion la plus effrayante que j'eus entendu dans toute ma vie. Des mots furent employés comme "bétail", " Sacrifice" et "survie" mais le plus important fût le contrat.
En échange de ses loyaux services, Ray obtint la certitude de vivre jusqu'à ses douze ans ainsi que tout les aînés de Grâce Field. J'en faisais partie bien évidemment, mais je me sentis alors coupable de le laisser faire.

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Depuis ce jour j'ai sûrement dû me renfermer sur moi même, je ne sais pas à qui m'adresser pour me confier. Peut-être Ray pourrait-il m'aider, mais face à lui je ne suis plus capable de m'exprimer...
Une voix me ramena à la réalité :
<<Mélodie, tu viens? Nous t'attendons tous pour dîné. >>

Ne donnant aucune réponse, le garçon s'approcha puis s'accroupit auprès de moi. Je leva les yeux et jusqu'à apercevoir Norman. Norman était un des aînés de l'orphelinat et un de mes meilleur ami. Il avait toujours été là pour moi et trouvait toujours des solutions à tout les problèmes, pourtant je n'arrivais pas à lui parler de mes tourments. Voyant que je n'allais pas très bien, il s'inquièta:
<<Tout vas bien? Tu m'as l'air bien triste et perdue Mélodie...
-Je vais bien, ne t'inquiète pas.
-Surtout dis le moi si quelque chose te tracasse.
-Oui...
-Viens c'est l'heure de dîner, les autres doivent être en train de nous attendre. >>

Il me tendit la main puis nous nous relevions en même temps avant de rentrer dans le bâtiment.

Je déposa ma veste sur le porte manteau puis me dirigea vers la grande salle à manger. Emma nous aperçut directement, elle s'approcha et s'exclama:
<<Vous voilà enfin, je meurs de faim moi!
-Oui excuse moi je n'ai pas vu le temps passer, lui dis-je en riant.>>

Chaque enfants se retrouva très vite à sa place habituelle, je me situais personnellement en face de Ray et sur la gauche d'Emma. Après notre prière, le repas débuta dans une ambiance très joyeuses que j'appréciais énormément. Les discussions sur nos rêves les plus chers ainsi que sur nos souvenirs me le rappelaient, j'avais le droit d'être heureuse. Le dîner arrivait à son terme lorsque "maman" fit une annonce.
<<Je souhaite profiter de ce repas pour vous annoncer le départ de Conny. En effet hier j'ai pus contacter ta nouvelle famille, celle-ci viendra te récupérer dès demain.
-Encore une qui part avant nous, ajouta Norman un sourire aux lèvres.>>
Conny semblait vraiment heureuse de rejoindre sa nouvelle famille.
Mon regard s'horrifiai sous les paroles d'Isabella, je ne savais quoi penser.
"Non pourquoi, pas conny... Je n'en peux plus de tous les voir partir les uns après les autres..."

<<Mélodie, tout va bien? La voix du jeune garçon en face de moi me ramena à la réalité.
-Oui, je suis simplement vraiment triste de voir Conny partir...
- C'est compréhensif, tout le monde l'est. Mais regarde donc Don il est presque en larmes, ajouta t-il sarcastiquement.>>

Je tournai la tête vers Don, il avait les larmes aux yeux mais refusait de l'avouer. "Non je ne pleure pas! Après tout Conny va beaucoup s'amuser dans sa nouvelle famille" répétait-il en boucle. Malgré la nouvelle, je réussis à esquisser un doux sourire. Mon regard se reposa sur Ray il sourit à son tours mais au fond, je le sentais qu'il était aussi dévasté.

Le repas devenait à mes yeux interminable. Je n'avais qu'une seule envie, sortir de cette pièce pour jouer de mon instruments avant de m'endormir face aux étoiles.

Lorsque la table fût enfin débarassé, tout le monde rejoignit sa chambre. Dans la grande salle à manger il ne restait plus que moi ainsi que Norman, nous faisions la vaisselle sans dire un mot.
<<Est-ce que tout vas bien Mélodie? Tu m'as l'air bien étrange et ça, tout le monde la remarqué. Dit-il en brisant le silence.
-Je vais bien. Répondis-je froidement.
-Tu es bien sûr ?
-Oui, je vais bien.
-Rappelle toi que nous sommes tous là pour t'aider. Je suis sûr que même Ray serait capable d'écouter tout tes soucis. Termina t-il finalement en posant une de ses mains sur mon épaule. >>

Il avait déjà quitté la pièce lorsque je rangeai la dernière assiette dans le placard grinçant. Je rejoignis la salle de bain et m'installa devant le miroir tout en attrapant ma brosse. Mes cheveux étais noirs, fins et fragiles, je devais faire très attention pour ne pas les abîmer d'avantage. Je retira le nœud rouge accroché dans mes cheveux pour l'enrouler solidement autour de mon poignet. Derrière les mèches de mes cheveux je cachais mon œil gauche. À mon arrivé à Grâce Field je me souviens que Emma voulais toujours le voir, elle trouvait ça fascinant. Depuis ma naissance j'avais les yeux vairons, l'un était d'une couleur noisette avec des reflets rosé tandis que l'autre se trouvait être d'un violet très clair et pur. Néanmoins ce dernier je ne le montres jamais peut-être étais-ce parce que dans le laboratoire tout les enfants avaient peur de moi?

Je termina de brosser mes cheveux puis je les attachai en chignon prenant soin de bien laissant deux petites mèches devant mon visage. Je finalisa le tout à l'aide de mon ruban, cadeau de monsieur Eichi il y avait bien longtemps maintenant.

À l'aide d'une bougie, je me rendis dans la bibliothèque. J'appuiai délicatement sur la poigné de la pièce afin de ne pas me faire remarquer puis m'avançai sur la pointe des pieds dans la pièces. Dans un des côté de la bibliothèque se trouvait une pochette, que je pris et déposai sur la table centrale. À l'intérieur une lyre était rangé soigneusement. J'attrapa un livre que j'écrivais depuis plusieurs années et l'ouvrit pour avoir sous les yeux l'une de mes partitions favorites.
Je débutai alors ma douce mélodie, pinçant les unes après les autres les cordes de l'instrument tout en regardant au loin, les étoiles danser.

- Je vais bien, murmurais-je

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Fin du deuxième chapitre
15/02/2020
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Je vais bien

Mélodie's Story [TPN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant