Chapitre onzième

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Le lendemain, Kurosaki se trouvait devant l'entrée d'un café. Les deux jeunes gens avaient décidé de se rencontrer dans un endroit public, pour apprendre à se connaître. Il était déplacé au Japon de se rencontrer chez les uns ou les autres, d'où l'existence des Love Hotel, mais il était encore bien trop tôt pour cela, donc un café semblait parfait.

L'immortel était en avance, cela ne l'empêcha pour autant pas d'entrer. Il ne prit pas la peine de détailler l'intérieur et s'assit à la table la plus éloignée de la porte et celle qui était la moins entourée. Il ne savait pas encore où toute cette conversation allait le mener, alors il préférait qu'ils aient un minimum d'intimité.

Soudain, un puissant parfum lui vint aux narines et ce dernier lui fit relever violemment la tête. Elle était là. Il réprima son éternel fin sourire et leva, à la place, le bras, pour lui signaler où il se trouvait. Ses époustouflants yeux gris scannèrent la petite salle pendant quelques secondes avant qu'elle ne le repère. Un doux sourire étira ses lèvres pulpeuses et le pas fluet, elle se dirigea vers lui.

Elle portait une robe légère, en accord avec l'été qui arrivait déjà au Japon. Un petit sac reposait en bandoulière, mais seulement sur son épaule droite et il remarqua facilement qu'elle n'avait pas l'habitude de le porter de cette manière puisqu'elle le remettait en place toutes les cinq secondes. Le docteur se leva, alors qu'elle n'était qu'à un mètre d'elle, l'accueillant.

« Bonjour Kurosaki-sensei, le salua-t-elle en se courbant légèrement.

— Bonjour Inoue-san. »

La beauté auburn s'installa en face du jeune homme qui reprit sa place. Après avoir parcouru le monde entier, il n'arrivait pas à comprendre comment les japonais pouvaient être aussi distants et polis. En France, la bise aurait suffi, du moment que personne ne se trompait sur le nombre, aux États-Unis, un signe de la main aurait été des plus convenables.

Il trouvait la courbette bien trop désuète. Tout comme les suffixes honorifiques les « san » ou « sensei » ou « kun » n'avaient plus réellement de sens pour lui, il les utilisait simplement pour s'intégrer. Malgré tout, il ne laissa rien apparaître sur son visage et entama, sans se forcer, la conversation :

« Vous n'êtes pas obligée d'utiliser un suffixe honorifique pour vous adresser à moi. J'ai pris l'habitude qu'on m'appelle par mon simple prénom à l'étranger.

— Vous avez donc beaucoup voyagé Kurosaki-sensei ? S'obstina la belle et Ichigo retint à peine sa grimace, elle avait encore utilisé un titre honorifique.

— Oui, beaucoup. J'ai été dans pas mal de pays. »

Il répondit en omettant une partie de la vérité. Il avait plutôt voyagé dans tous les pays de la Terre, aucune parcelle de terre n'avait pas été foulée par son pas. Cette pensée le rempli d'ailleurs d'amertume, que lui restait-il donc à voir dans ce bas monde à présent ?

« Comment c'est, l'étranger ? Questionna l'étudiante en posant ses mains contre son menton, les yeux s'enflammant sous la curiosité.

— Différent, gloussa-t-il et la belle en fit de même. Très différent certaines fois. C'est difficile de s'acclimater à une nouvelle culture après avoir vécu si longtemps dans une. J'ai eu du mal à me décontracter devant les américains ou les espagnols par exemple.

— Parlez-moi des États-Unis, le supplia-t-elle presque, son sourire et sa curiosité ne faisant que grandir sur son visage et dans ses perles argentées.

— Que voulez-vous savoir exactement ?

— Tout et n'importe quoi. Racontez-moi votre première fois dans ce pays. »

Iɴ ᴛʜᴇ ᴅᴀʀᴋ (Fan-Fiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant