Au fond de tes yeux

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On était arrivé au milieu de la forêt. C'était silencieux. Sur le chemin, j'avais tenté d'engager la discussion, mais tu n'avais pas suivi. J'étais très gênée et désolé pour notre amitié. Bizarrement, je n'avais pas l'impression que ce soit le cas pour toi.

Tu m'avais fait signe de m'asseoir, nous nous étions assis. Nos jambes ne se touchaient pas, nous étions assez espacés, pourtant je ne m'étais jamais senti en aussi proche de toi. Tu m'avait dis de fermer les yeux. Et d'écouter.

Pour la première fois, j'eus vraiment la sentation d'entendre la vie. La nature. Le silence. C'était d'une beauté magnifique. Tous ces oiseaux qui chantaient pour nous. Le vent entre les feuilles de arbres. Cette odeur de terre, de verdure, d'humidité et de forêt. L'eau qui se frayait un chemin dans le sol. Cette atmosphère de sécurité.

Ce moment me parut si long. Il n'avait duré que quelques minutes. J'ouvris les yeux. Tu ne les avaient pas fermés. Tu me fixait , en souriant, je crois. Au lieu de te le faire remarquer, je me mis à te contempler du regard.

Et là. Sous cette lune éternelle. Je compris enfin ce qui m'attirait. Au fond de tes yeux. C'était si joli. On ne disait rien, mais on parlait avec le regard.

Je t'aimais.

Tu me manquais.

Je ne voulais pas te perdre.

Je voulais que tu reste avec moi pour toujours.

Au fond de tes yeux.

Je n'avais rien à te dire. Tout se faisait après un simple regard.

Je t'aimais de tout mon cœur et je n'osait pas te le dire.

Je ne pouvais pas te le dire.

Je tenait trop à toi.

Je t'aimais.

Je t'aimais.

Je t'aimais.

Au fond de tes yeux, c'était si joli. Tu me disais tout par ton regard.

Je t'aimais vraiment trop mais tu partais.

Vraiment trop.

Mais tu partais.

Je t'aimais.

J'étais cette fille. Que je ne comprenais pas.

Tu étais ce garçon. Celui que j'aimais et que j'aimerais quoi qu'il arrive.

Parce que tout se dit par un simple regard.

Toi, ce garçon aveugle.

Je t'aimais.