HUMEAGLE (terminé)

Chapitre 6

Je commence à paniquer, Nolan vient de rentrer dans ma chambre et son corps semble perdre peu à peu de ses couleurs. Il est figé. Je n'ose bouger de peur de le faire fuir. S'il part, je ne pense pas que j'arrivais à le supporter. C'est mon seul ami, celui que j'aime.

J'essaye de rester calme mais mon esprit est en ébullition. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe. Pourquoi cela m'arrive-t-il ? Je tourne ma tête et me recroqueville sur moi-même. J'essaye de me convaincre que tout ceci n'est qu'un cauchemars, que je vais me réveiller.

Pourtant peu de temps après je reviens vite à la réalité, j'entends la porte claquer et des bruits de pas dans l'escalier et pour finir la porte d'entrée.  Mon cœur éclate,  j'ai la sensation d'avoir été trahit pourtant je comprends très bien la réaction de Nolan. Comment aurait-il pu se comporter normalement face à cette situation ?

Je relève ma tête et me regarde dans le miroir. La première chose qui me frappe, c'est la couleur de mes yeux. L'un est bleu presque blanc tandis que l'autre est noir comme la couleur de mes ailes. Elles, elles sont toujours là, sombres comme les ténèbres. Leurs noirceurs me fais suffoquer. Je ferme les yeux et essaye de les faire disparaître. Cependant même comme cela je les sens encore.

Je panique de plus en plus, comment sortir dehors ou même croiser ma mère dans cet état. Comment faire ? Le regard que Nolan a posé sur moi reste encore encré dans ma mémoire et le restera encore pour bien longtemps.

Mes oreilles bourdonnent, j'entends arriver une voiture au loin. Puis peu à peu, ce bruit s'intensifie jusqu'à s'arrêter brusquement. Des coups à la porte se font entendre. Je n'ose sortir de ma chambre, comment la personne va t-elle réagir en m'apercevant. Je n'est pas envie de devenir une bête de foire, de voir tout ses regards haineux voire même terrifiés sur moi.

D'autres coups surviennent et deviennent de plus en plus forts. Quelle est cette personne ? Sait-elle ce qui m'est arrivée ? Vient-elle m'emmener pour faire des expériences sur moi ?

J'ai de plus en plus peur. Je n'ai jamais été très courageuse. Au contraire. Je me recroqueville sur moi-même et cherche à me faire aussi petite qu'une souris.

La porte s'ouvre dans un grand fracas me faisant bondir jusqu'au mur derrière moi.

Je reconnais l'inconnu présent lors des funérailles de mon père. En me voyant, son visage n'exprime pas de la peur au contraire, il transpire l'inquiétude.

Il s'approche de moi et me prends dans ses bras. Pendant de longues minutes, il reste dans cette position puis je sens peu à peu des larmes couler le long de mes ailes. C'est une sensation très étranges, à la fois glacé et doux. Je reste pétrifié sur place. Je ne comprends pas ce qu'il fait.

- Je suis désolé... Je... Tout est de ma faute...Je n'ai pas su te protéger de notre  père....

Au moment où il me parle de mon père,  c'est comme un électrochoc. Je me lève en le bousculant et recule de plusieurs centimètres. Mon regard s'assombrit de plus en plus. Je sens la colère monter peu à peu. Je sens mes yeux me piquer. Parler de mon père est un sujet sensible.

- Pourquoi tu me parles de lui ? Tu débarque dans la maison de mes parents sans prévenir et tu oses accuser mon père de ce qu'il m'arrive !

-Pourtant c'est la vérité.

- Il est mort ! Comment peut-il être responsable de ÇA !

- Je sais que c'est difficile à croire mais ton père n'est pas celui auquel tu penses. Ce n'est pas le héros dont tu imagine.

- Arrête ! C'est complètement faux ! Tu cherches juste à te venger parce qu'il n'a jamais prêté attention a toi !

Aucuns de nous deux ne parlent suite à cela. Je lui ait fait mal pourtant je ne regrette pas mes paroles. C'est ce que je pense. Je n'ai jamais entendu parler de lui et il débarque en plein milieu de l'enterrement de mon père.

Il fait quelques part en arrière et commence à arc bouger son dos. Son visage est déformé par la douleur pourtant aucun son ne sort de sa bouche. C'est comme s'il cherchait à me protéger.

Quelques secondes plus tard, deux ailes semblables aux miennes font irruption dans son dos.