Valentine écrivait tous les soirs depuis trois ans. Depuis toute petite son rêve était d'écrire un roman et d'être publiée. Alors chaque soir elle s'asseyait à son bureau et s'attelait à écrire autant de mots que possible pour construire ses récits et son imaginaire. Depuis ce temps ses doigts voltigeaient au-dessus de son clavier à une vitesse hallucinante. Cela lui avait même valu quelque fois des éloges.
Malgré cela Valentine restait une personne discrète. Dans sa vie rien n'était excitant ou rocambolesque. Elle s'appliquait depuis son enfance à rester discrète et dans la norme pour ne pas avoir de problème. Elle n'avait pas un cercle d'amis très large, se contentait d'un job alimentaire, vivait seule et tentait obstinément d'accomplir son rêve. Bien que sa vie puisse vous paraître morne et inintéressante, cela lui suffisait et le simple fait de garder en tête son objectif la satisfaisait. Elle était persuadé au plus profond d'elle même qu'elle finirait par y arriver, peut importait comment.
Ce soir là quand Valentine eu fini de rédiger le chapitre qu'elle avait amorcé le jour précédent elle se dirigea vers sa salle de bain. Le temps de se nouer les cheveux et de se brosser les dents, la nuit avait fini de tomber en ce doux soir d'été. Il était 22 heures passées quand elle se glissa sous sa couette. Demain elle se réveillerait à 6h50, se préparerait et se conduirait à son travail. Elle passerait sa journée à attendre que le soir arriva. A 17h40, c'est-à-dire le plus tôt possible, elle rentrerait chez elle et là sa vraie journée commencerait. Comme chaque soir, elle mangerait rapidement puis irait se poster à son bureau et recommencerait à écrire pendant des heures. Elle ne s'arrêterait que lorsque ses yeux devenus trop secs et ses doigts trop lourds l'empêcherait de continuer. Et chaque jour elle recommençait ce cycle.
Ainsi, à 22h30, le corps engourdi par la fatigue, Valentine sombrait dans le sommeil.
***
Le goût des cendres dans la bouche je me relevais parmi les Brumes. J'avais perdu du sang mais l'orbe dans ma main et la chaleur qui s'en dégageait me réconfortèrent suffisamment pour que je trouve la force de faire un pas en avant. Je n'avais pas anticipé le terrain inégal sur lequel je me trouvais et mon pied heurta une roche alors que j'essayais tant bien que mal de rester debout. Déséquilibrée, mon autre jambe cédait sous mon poids. Je me retrouvais à genoux, une saveur de fer se mêlant au goût des cendres. J'étais trop faible pour m'en sortir toute seule. Je ne pouvais pas arrêter, pas maintenant, mais mon corps ne survivrait pas très longtemps.
J'essayais d'envisager toutes les possibilités qui s'offraient à moi. Je ne savais pas où se trouvaient mes assaillants. M'avaient-ils perdu de vue ou tout simplement laissée pour morte ? Aucun indice autour de moi... Pourtant un détail clochait, pourquoi m'auraient-ils laissé l'orbe ? Ils devaient donc encore être à ma poursuite et il fallait que je me cache.
Autour de moi le décors était désastreux. Un désert de roches arides s'étendait tout autour de moi et des cratères aussi profonds que deux hommes creusaient le paysage. De ces cratères une odeur âcre de cendres et de fumée se dégageait en petites volutes bleutées. Ces vapeurs me brûlaient les poumons et semblaient obscurcir mon esprit autant qu'elles bloquaient ma vue des alentours. Peut-être avait était-ce une erreur de ma part de m'aventurer dans cet espace de désolation mais une intuition me chuchotait que c'était probablement ce qui m'avait gardé en vie aussi longtemps. Ils n'avaient pas osé me suivre.
Une vive douleur au bas ventre me rappela soudainement que je ne resterai pas longtemps en vie si je ne trouvais pas rapidement une solution. Chaque seconde passée me vidait de mon énergie vitale... et accessoirement de mon sang. Je décidai alors de m'enfoncer péniblement au plus profond des Brumes. Avec un peu de chance je survivrai assez longtemps pour qu'un Allié me retrouve et prenne l'orbe à son tour. A ce moment je pourrai m'éteindre en paix. Et m'avancer au plus profond effraierait assez ceux qui me poursuivaient pour qu'ils abandonnent ma poursuite un petit temps. Je gagnerai ainsi peut-être assez d'avance. J'aurai peut-être la chance, dans mon désespoir de croiser un Sange. Certains disaient qu'ils existaient vraiment et que les Brumes abritaient la grande majorité d'entre eux.
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L'Orbe des Brumes
FantasíaValentine est une fille sans histoire au quotidien banal. Elle aime écrire, vivre seule et s'inventer des histoires en observant la vie des autres. Ce n'était pas dans son programme de vivre une histoire encore plus fantastique que tout ce qu'elle a...