Chapitre 3

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An 2020, Antananarivo, Madagascar.

Un convoi de camionnettes blanches en piteux état traverse la ville pour s'enfoncer plus profondément dans la jungle. Après quelques heures de routes, les véhicules s'arrête et une personne se rapproche.

"C'était les derniers, monsieur le ministre. Nous pouvons maintenant commencer."

Un des conducteurs informa le ministre de la Défense de l'avancée du plan. Il sortit de la camionnette pour ouvrir les portières arrières. À l'intérieur, des gens ligotés et entassés les uns sur les autres. Chacun avait un sac noir sur la tête pour qu'ils ne puissent rien voir. C'était une vue qui aurait horrifié n'importe quel être humain. Parmis ces personnes, il y a 24 adultes et 4 adolescents. Cela faisait plusieurs jours qu'ils voyageaient, et leur état était déplorable. Le conducteur les a fait descendre un par un du véhicule et les a emmené dans un endroit où était entassé des milliers d'autres personnes. C'était inhumain. Même le ministre de la Défense, qui avait pourtant connu les pires champs de batailles, se sentait désolé et éprouvait de la pitié pour ces gens. Il se consola en se disant que c'était pour le bien du reste de l'humanité. Quelques minutes plus tard, on leur retira tous leurs masques et ils purent enfin voir où ils se trouvaient. Petit à petit les gens commencèrent à paniquer, à crier. La situation devenait de plus en plus incontrôlable. Malgré cette panique générale, il y en avait certains qui gardaient leur calme en essayant de comprendre la situation dans laquelle ils étaient. Parmis eux, il y a avait un adolescent, un des quatres qui étaient sortis de la dernière camionnette. Il était plutôt grand, avec de long cheveux noirs, son visage montrait un sang froid à toute épreuve. Il regardait de gauche à droite, son regard, à moitié vide et rempli de colère, chercha frénétiquement une personne. Son regard se calma un peu lorsqu'il l'a trouva.

" Davy, tu vas bien ? Je ne sais pas où on a atterri mais on dirait qu'on est pas les seuls."

La personne à qui il venait de parler se retourna.

" Ugo... J'en peux plus... Je crois que... Que je vais..."

"Davy, après toutes ces heures passées à être ligoté et aveuglé, je comprends que tu sois bouleversé, mais il faut que tu gardes ton calm..."

" Ugo... Je peux plus tenir........ Je dois vraiment chier mec."

"..."

Un peu déconcerté par la réponse de son ami, mais content qu'il ne soit pas atteint psychologiquement, il souria avant de prendre la parole.

" Je suis content que tu ailles bien Davy, je ne sais pas ce qu'ils vont faire de nous mais je ne pense pas qu'ils soient munis de bonnes intentions. Quand on a été embarqué dans cette camionnette, Lola et Morgane étaient à côté de nous, je suis quasiment sûr quelles ont été amenées aussi, pour ne laisser aucun témoins de cette scène. Il faudrait que tu retrouves Morgane pour la rassurer, sinon elle pourrait prendre peur face à cette situation"

Il rigola un peu avant de reprendre un air sérieux et un peu en colère. Il savait que Davy était intéressé par Morgane, mais lui l'était par Lola. Il n'y avait pas pensé jusque là, mais que ferait-il si elle était mal en point ou en danger ? Vu la situation dans laquelle ils étaient, ces soldats ne les laisseraient sûrement pas partir bien gentiment... Davy, quant à lui, fut un peu triste d'apprendre ça.

" Morgane est là aussi ? J'espère que rien ne lui est arrivé... Sinon je ne pourrais pas rester tranquille. "

Après encore quelques minutes de désordre, le ministre de la Défense s'avança et parla devant tout le monde.

" Bien, j'imagine que vous devez être déconcerté par le fait que vous vous retrouviez ici. Et que vous avez été emmené ligoté qui plus est. Tout d'abord, je tiens à vous dire que je serais probablement le dernier visage que vous verrez de votre vie car vous allez bientôt être envoyé dans un autre monde. Et quand je dis ça je parle pas de l'enfer parce vous allez bientôt mourir, mais parce que vous... Ok j'arrête avec les explications de toutes façon vous comprennez pas ce que je raconte. Et vous avez surtout beaucoup plus de chance d'atterrir dans le vide spatial que dans un monde où l'oxygène est présent en grande quantité, croyez-moi... Enfin bref, vous allez juste mourir, pas besoin dans faire tout un plat. "  Dit-il en souriant.

Rise	[Abandonné lâchement] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant