Je suis encore plongée dans mes pensées quand un choc me fait perdre l'équilibre. Je me retrouve par terre. J'entends quelqu'un me marmonner des excuses. Je relève la tête et vois Zac, un gars de ma classe, debout devant moi l'air plus embarrassé que désolé. Je me relève, ramasse mes affaires et les ranges rapidement. Il ne bouge pas d'un poil. Je m'excuse à mon tour, lui dit que ce n'est pas grave mais qu'il devrait faire plus attention puis je vérifie que j'ai bien toutes mes affaires avant de m'éloigner pour rejoindre le prochain cours. Il m'emboite le pas en silence. Dans ma tête, je compte les secondes : 7,8,9,10,11,12 [...] 38,39,40,41. Soudain, le son de sa voix s'éleve et j'interromps mes comptes pour comprendre ce qu'il dit : « merci pour toute à l'heure ». Je me retourne pour le regarder, j'avais complètement oublié que grâce à moi personne n'avait eu l'interro. « Je l'ai fait surtout pour moi » lui répondis-je avant de retourner à mon compte (42,43,44,45,46...). Je n'ai plus été coupée jusqu'à mon arrivée devant la salle où je devais me rendre. Sans un mot nous sommes rentrés puis nous nous sommes assis à nos places habituelles. Le reste de la journée se passa sans la moindre perturbation.
Comme je suis généreuse je vais vous éclairer sur un point : vous êtes sûrement tous en train de vous dire : « Cette fille est bizarre, elle n'aime pas les maths et pourtant elle compte le temps sans arrêt et sait exactement où se situe sa table dans les salles. »
Et bien premièrement, je n'ai jamais dit que je n'aimais pas les mathématiques alors ...
...je vous le dis maintenant : Je n'aime pas les maths.Si je compte les secondes et même le temps en général c'est par habitude. Mes parents détestent tout ce qui est chronomètre. Ils avaient donc acheté un beau sablier rouge pour compter les temps de cuisson, d'infusion du thé... Pour éviter que mon frère et moi jouions avec, ils l'avaient posé au dessus du meuble à vaisselle.
Un jour, en début d'après midi, alors que tout le monde était dans sa chambre, je ne pu résister à l'appel que me lançaient ces petites grains de sable colorés. Je pris une chaise, me mis sur ma pointe des pieds (vous voyez bien sûr la catastrophe arriver) et je pris le beau sablier avant de redescendre. Vous voyez, je ne l'ai pas fait tomber !!! (Enfin pas encore car oui vous imaginez bien que le sablier n'est pas sorti indemne de cette petite promenade.) Une fois à terre je partis dans ma chambre, emportant avec moi mon nouvel ami. J'ai joué pendant un moment avec lui, le regardant s'écouler grain par grain. Puis j'eu envie de lui montrer mon talent (roter si vous l'aviez oublié). Je le pris et le tenant devant moi, fis sortir mon plus gros rot. Je basculais en arrière et me retrouvant téléportée dans le sablier. Oui vous avez bien compris DANS le sablier. Je ne compris pas tout de suite ou j'étais, puis je vis le sable rouge et les murs de verre. Paniquée je tapais contre le sablier pour sortir de cette prison. J'ouvris les yeux, j'étais dans ma chambre. Les petits grains de sables rouge éparpillés dans ma pièces m'alarmèrent. Je compris vite avec horreur que le sablier était fichu.
Dès que mes parents revinrent dans la cuisine, ils s'aperçurent de la disparition de leur magnifique et si précieux compteur de temps. Ils trouvèrent bien vite la coupable : Moi. Pour me punir, ils décidèrent qu'à présent, ce serait à moi de remplacer le sablier. Ainsi jusqu'à mes 10 ans, j'ai dû compter les secondes à la place du sablier que j'avais cassé. La punition a maintenant été levée mais je compte toujours le temps régulièrement par habitude.