Cache-cache à un seul joueur

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Lyam courait. Il était terrifié. Les autres enfants lui avaient lancé des pommes de pin. C'était la première fois qu'ils essayaient de le blesser physiquement. Les adultes ne faisaient rien pour les arrêter, les ignorant. C'était normal, leurs enfants jouaient tout simplement avec le pauvre petit Lyam rejeté de tous. Ils avaient si bon cœur. Lyam retenait ses larmes, appelant intérieurement sa mère. Il arriva rapidement à son immeuble. Une fois de plus, la porte était cassée. Il entra rapidement dans le bâtiment, montant les marches rapidement. Il essaya de sortir ses clés. Il était bien trop maladroit et il le savait. Il ne leva pas son pied assez haut et percuta la marche, l'entraînant dans une chute. Cela faisait mal. Il renifla et essuya les quelques larmes qui coulaient sur ses petites joues rebondies. Il ne devait pas pleurer ! Il sortit ses clefs et reprit sa montée. Lyam arriva rapidement devant sa porte. Il n'eut le temps d'insérer la clef dans la serrure que la porte s'ouvrit. Il se recula de plusieurs pas. Il retenait son souffle. La clef entre ses deux mains pressée contre son torse. Toute crainte s'évanouit en voyant sa mère. Il avait eut si peur. Il s'approcha, voulant aller se réfugier dans ses bras. Il les écarta, prêt à prendre le long corps fin de sa mère contre lui. Elle n'était pas du même avis. Avant que ses petits bras ne la touche, elle se précipita vers les escaliers. Elle lui hurla de bien fermer la porte.

Lyam regarda pendant un long moment la porte des escaliers se refermer. Elle était encore partie en robe beaucoup trop courte pour la saison. Il s'inquiétait pour sa santé, elle risquait de tomber malade. Il replia ses bras restés en suspension contre lui, les croissant sur sa poitrine. Il baissa la tête, regarda ses pieds. Il avait les larmes aux yeux. Il voulait pleurer, hurler, appeler sa mère comme les autres enfants. Cependant il n'aurait pas de parents qui viendraient le voir et le prendre dans leurs bras. Elle ne faisait jamais cela. Le seul geste affectif qu'il avait eu était une main rapide sur sa tête, lors d'une réunion avec sa maîtresse.
Il renifla et mit sa tête en arrière. Il devait pas pleurer. Il rentra et ferma la porte à double-tour, comme il en avait prit l'habitude. Il n'allait pas revoir sa mère avant le lendemain matin, très tôt dans la mâtiné. C'était toujours comme cela, elle revenait avec cette mauvaise odeur. C'était son travail, il ne savait pas à quoi il consistait exactement. Sa mère ne lui disait jamais rien. Il déposa son sac sur le canapé, enlevant ses chaussures et son manteau. Lyam regarda sur la table basse, le canapé, mais rien. Il n'y avait aucune trace de sa tablette. Il se souvenait de l'avoir laissé dans la salle de bain lorsqu'il se brossait les dents ce matin. Il couru jusqu'à cette pièce pour la trouver. Une fois entre ses mains, il n'attendit pas plus pour la déverrouiller.

Il y avait une photo de sa mère comme fond d'écran. Il pouvait encore entendre ses camarades se moquer de lui. Il ne ressemblait pas à sa mère. Il le savait parfaitement, mais ne put s'empêcher de montrer sur la chaise pour se voir dans le miroir. Il tendit les bras pour comparer son reflet et l'image. Elle avait les cheveux lisses et roux. Il avait les cheveux bouclés et noirs, la cause de son surnom « mouton noir ». Les enfants étaient très créatifs lorsque c'était pour faire du mal. Il posa la tablette contre le lavabo. Il attrapa une poignée de ses cheveux de chaque côté de sa tête. Il tira dessus suffisamment fort pour les lisser, mais pas suffisamment pour se faire mal. Sa mère avait les yeux marrons, de petits yeux marrons. Lyam avait de grands yeux verts. Il plissa les yeux du mieux qu'il le pouvait. Même ainsi, il n'y avait aucune ressemblance. Il soupira en lâchant ses cheveux et fermant les yeux. Il devait encore s'entraîner. Avec un peu plus de pratique, il finirait par lui ressembler !
Il souriait de toutes ses dents face à son reflet, ignorant les quelques larmes de tristesses et de colères qui menaçaient de couler à tout moment. Quoi qu'en dise les autres, c'était sa vrai mère, même s'il n'y avait aucune ressemblance. Il leur montrerait ! Cela aurait été tellement plus simple s'il avait été une fille. Cela devait être plus simple de ressembler à sa mère lorsque l'on en était une, non ? Il n'y avait pas tellement de différence entre les filles et les garçons, peut-être pouvait-il se laisser pousser les cheveux ?

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