Wonwoo,
C'est moi, Mingyu.Hier en traversant ta demeure alors que tu te reposais, une horde de souvenirs me sont alors soudainement revenus en plein visage. Et un, tout particulièrement : le jour où nous en sommes venus à nous rencontrer.
Quand je regarde en arrière et réfléchis à la façon dont nos pas se sont mêlés sur cet étrange chemin qu'est la vie, une certitude s'esquisse peu à peu dans mon esprit. Celle que tout était écrit à l'avance. Je suis sûr que tu rirais de moi en lisant ça Wonwoo, pourtant c'est bien ce que je pense.
Rien ne prévoyait que nous nous rencontrions et à formerions le drôle de duo que nous sommes aujourd'hui. Je veux dire, notre classe sociale, l'endroit où nous avons été élevés et nos caractères n'ont rien à voir. Et pourtant, le fait est que nous avons finit par nous trouver et par dessus tout, nous entendre.
Je pense que lorsque deux personnes sont, d'une façon ou d'une autre, destinées à se trouver, le monde se démène pour cela.
N'est-ce pas merveilleux ?
Je suis donc né à la campagne, dans un milieu bien plus modeste que le tien. Je n'ai pas eu une enfance, malheureuse, bien au contraire. Seulement, j'ai finis par vite m'y sentir quelque peu étouffé. J'avais un profond désir de voir le pays qui existait autour de mon petit village, d'en découvrir l'extérieur. Et pour quelqu'un de ma condition sociale, partir travailler en ville est la seule solution, si l'on espère un tant soit peu d'ascension sociale et d'échapper à la mentalité étriquée qui peut parfois figer l'endroit d'où l'on vient.
C'est donc ainsi que je suis parti un beau matin, ma petite valise a la main, qui représentait alors mon seul bagage. En plus de mes vêtements et de mon nécessaire de toilette, j'avais réussis à y faire rentrer mon matériel de dessin. Mon appareil photo au cou et mon béret vissé sur la tête, je suis ainsi parti en ville. Et pour être honnête, tout à été fait au hasard. Je partais vraiment à l'aventure, avec l'insouciance qui me caractérise. Je suis en réalité monté dans le premier train qui partait dans une ville dont la taille excédait ma petite bourgade.
Arrivé là bas, je n'ai eu aucun mal à me faire un peu d'argent. Je n'avais pas de quoi économiser, mais de quoi avoir un toit au-dessus de la tête et remplir mon assiette au moins une fois par jour. Je ne dirai pas que je suis doué dans tout ce que j'entreprends mais je fais toujours de mon mieux. Et ma mère m'a appris énormément de chose, de la couture au bricolage alors je n'avais aucun mal à trouver de petits emplois. Et puis je vendais quelques dessins, bien que mon rêve ait toujours été d'être photographe. Mais tout cela n'était pas fixe, je me promenais vraiment d'endroits en endroits, au gré de mes embauches éphémères.
Et puis un beau matin le destin s'en est encore mêlé, comme lorsque je suis monté dans ce train choisi par le hasard, me mettant entre les mains une annonce.
Une famille plutôt aisée cherchait un garde malade, une aide à domicile pour un jeune homme à la santé fragile, mais qui souhaitait néanmoins prendre son indépendance. Ils ne donnaient guère plus d'explications, mais cela à quand même retenu mon attention, au point de me pousser à demander un entretient.
Je ne sais si c'est ma discrétion, mon expérience du contact humain ou mes aptitudes à tenir une maison qui les ont convaincu, mais quoiqu'il en soit, j'ai été engagé par ta famille. Et c'est ainsi que par un beau matin d'automne, je me suis présenté devant ta demeure familiale.
Celle-ci avait un aspect froid, bien loin de l'endroit où j'avais grandis et créé mes souvenirs euphoriques d'enfants. Et j'avais vu juste, car son ambiance était aussi peu chaleureuse et lumineuse que son apparence.
Ta chambre était située au bout de ce grand escalier de bois sombre qui débutait dans l'entrée. Je l'ai gravi avec peu d'assurance, suivant la domestique qui me présentait les lieux. Elle a frappé doucement à la porte, avant de s'éclipser, me laissant les bras ballants et le cœur battant.
"Je vous en pris."
C'est la première phrase que tu m'as adressé. Enfin, indirectement, sans vraiment t'en apercevoir. Ta voix avait beau être faible et atténuée par l'épaisseur de la cloison, elle restait grave et profonde, m'intimidant encore plus.
J'ai donc ouvert la porte avec mon manque d'assurance caractéristique. La pièce était sombre et fermée, mais il y régnait malgré ça une agréable odeur de fleurs et de draps propres. Le soleil transperçant à peine les volets clos aussi mes yeux ont mis quelques secondes avant de pouvoir distinguer convenablement les contours de ta silhouette, d'abord, puis ceux de ton visage. Je n'oublierai jamais cette première image que j'ai eu de toi.
Tu étais là, allongé au fond de ton lit. Tu semblais si petit parmis la montagne de couvertures qui te protégeaient malgré la douce température. Tu t'es redressé avec lenteur, avant de parvenir à t'asseoir. J'ai paniqué un instant, ne sachant pas si je devais venir t'aider, mais le temps que mon cerveau parvienne à aligner deux pensées cohérentes, tu étais déjà parvenu à t'asseoir. Ta main s'est doucement dirigée vers ta table de chevet pour y attraper ta paire de lunettes rondes. Et malgré ses tremblements, tes gestes étaient délicats et assurés.
Tu ne m'as vu correctement qu'une fois tes verres correcteurs posés sur ton nez, je le sais. Ton regard confus est alors devenu plus observateur, me scrutant froidement avec attention. Je ne peux t'en vouloir, tu étais face à la personne, qui plus est un inconnu, qui allait s'occuper de toi pour une durée indéterminée. N'importe qui aurait eu cette attitude méfiante.
Et puis au moment où je commençais à me sentir franchement mal à l'aise, attendant ton verdict avec nervosité, tu m'as souri. Un sourire poli et avenant, mais qui m'a profondément troublé.
Je pense que c'est ce sourire qui m'a marqué. Tu essayais de faire bonne figure devant moi à ton tour, alors que tu ne parvenait pas à dissimuler correctement la détresse criante de ton sombre regard.
C'était comme si tu avais passé tant de temps seul que tu ne savait plus comment te comporter face à un jeune homme de ton âge.
Moi, en l'occurrence.
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alone again ; meanie & soonyoung
Fanfiction__ 𝘢𝘭𝘰𝘯𝘦 𝘢𝘨𝘢𝘪𝘯, 𝘯𝘢𝘵𝘶𝘳𝘢𝘭𝘭𝘺 et 𝗺𝗶𝗻𝗴𝘆𝘂 était devenu le rayon de soleil de 𝘄𝗼𝗻𝘄𝗼𝗼, bien trop habitué à l'obscurité.