L'herbe dans le pot de fleur bouge légèrement au grès du vent. Sur mon balcon, les quelques brins d'herbe dansent au rythme des klaxons et vrombissements des voitures. Le brouhaha de la ville efface tout aspects de sérénité. Cependant, cette couleur verte fragile et splendide contraste avec le gris du ciel et des immeubles. Je soupire en soufflant doucement la fumée de ma cigarette. Les balcons environnants sont jonchés de bibelots en tout genre et quelques uns ont des fleurs mais pas d'herbe. Le vert m'appartient, comme un trésor. Je jette ma cigarette dans la rue en contrebas et détache mon regard des brins d'herbe pour entrer dans mon appart.
Fermant la porte vitrée, les bruits de la ville s'étouffent immédiatement. Je traverse mon salon décoré de multiples objets et tableau verts pour entrer dans ma salle de bain. Me posant devant mon miroir, je détache mes cheveux en m'observant longuement. Mes cernes virent au gris sur ma peau blanche, mes yeux noirs sont fatigués. Mes cheveux vert arrivent au niveau de mes épaules. Cela fait des années que je me teint les cheveux en vert, comme si je montre aux gens alentours que cette couleur m'appartiens. Même si personne ne peut la voir. Je me coiffe vite fait avant de m'habiller rapidement. Un débardeur, une chemise par dessus cachant les tatouages décorant mes bras, un jean et des doc martins. J'attrape ensuite mon badge et mes clés posés sur le meuble.
Sortant dans le couloir de mon immeuble, mon portable se met à vibrer pendant que je tourne la clé dans la serrure. Je le sors alors pour m'apercevoir qu'un message m'a été envoyé.
Sans attendre, je le déverrouille tout en descendant les escaliers menant au parking souterrain.
De Lize :
Ma belle, t'es toujours vivante ? C'est quand que tu reviens me voir... Tu me manques.
Un léger sourire se dessine sur mon visage et je pousse la porte coupe-feu pour rejoindre ma voiture sur ma place réservée. Je range mon portable, ne répondant pas pour le moment. Je m'engouffre rapidement dans ma voiture avant de la démarrer et prendre la direction de mon travail : le commissariat.
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"Miss Tullet, vous êtes de retour parmi nous ?"
Une jeune femme, habillée d'un tailleur et coiffée d'un chignon blanc, me sourit poliment en tenant des dossiers contre son ventre. Elle semble légèrement mal à l'aise, regardant autour d'elle. Je soupire et hoche la tête.
"Je vois que mon absence vous a fait oublié les bonnes manières. C'est Inspecteur Tullet. Et je veux deux sucres dans mon café, Elizabeth."
L'assistante papillonne un instant des yeux et entrouvre sa bouche sans laisser passer un son. Son cerveau semble se connecté difficilement et ses joues se mettent à rougir soudainement. Elle finit par baisser la tête, serrant les dossiers tellement fort que ses phalanges se mettent à blanchir.
"Oui, je... Pardonnez-moi... Je ne savais pas que vous reveniez aujourd'hui... Et... Je... Oui, votre café. Tout de suite, Inspecteur Tullet."
A ces mots, elle disparaît de mon champ de vision tandis que je marche en direction de mon bureau. Le bruit de ces talons revienne rapidement jusqu'à moi et elle me tend les dossiers en bégayant :
"Je... J'allais les poser dans votre bureau... Mais vous êtes là... Alors... Voilà... C'est pour vous."
J'hoche la tête pour la remercier en les récupérant et lui tourne le dos pour entrer dans mon bureau. Je laisse tomber les dossiers sur le meuble en soupirant. Une tonne de dossiers empilés trône sur le bord de mon bureau. Je m'affale sur ma chaise et passe ma main sur mon front en fermant les yeux.
Deux semaines d'absences et je me retrouve avec trois années de dossiers... Qu'est ce qu'il se passe dans cette ville ?
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Armée jusqu'au coeur.
Fiksi UmumDans ce monde, les Humains ne perçoivent qu'une couleur à leur naissance, rendant ainsi toutes les autres couleurs en noir ou blanc selon leur intensité. Depuis la naissance de chaque être humain, la société informe sur la présence d'âme sœur pouvan...