Faux espoir

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Je crois que tu mesures pas bien à quel point c'était important cette nuit là. J'ai jamais donnée autant de confiance en concentré à quelqu'un avant. C'était un moment tellement fort que je suis presque certaine qu'il ne s'effacera jamais.

Je me souviens de tout ce que je t'ai dis, de la moindre réaction que tu as pu avoir tant j'étais terrifiée ainsi que chaque mot que tu as pu utiliser. Tu te rends pas compte à quel point j'ai été surprise de ta réaction et encore plus de la mienne. J'étais totalement tétanisée et apeurée, mais pourtant j'arriverai presque à me souvenir de ce jour comme un bon souvenir tant je me sentais en sécurité.

Alors oui, je me suis dis, c'est peut être ça plonger la tête à la première et frôler l'illusion d'y croire. Croire que quelqu'un de bien se préoccupe vraiment de moi, qu'il tient à moi malgré mes fêlures et mes plaies à peine refermées. Qu'il arrive à me regarder dans les yeux sans voir toute noirceur qui me pèse et que je sens en moi tant j'ai été piétinée. J'ai cru que tu serais la personne qui me ferait aller de l'avant et qui m'apprendrai à faire mes armes. Car tout simplement tu as été la seule personne à oser me demander de but en blanc de raconter mon histoire. Et tu es surtout la première personne avec qui je me suis sentie capable de me mettre à nue à ce niveau là.

J'ai fais tomber le masque et je t'ai montré mon côté le plus vulnérable en exposant toutes mes faiblesses et mes démons. J'ai été vraiment moi, et sur le moment je me sentais acceptée par moi même, et ça n'a pas de prix. Tu peux pas savoir toi, ce que c'est de vivre avec le sentiment d'être un intrus dans ce monde où tout le monde trouve sa place, à quel point je me sens inexistante au point je me demande sincèrement qui me regretterai. Et pourtant ce soir là je me suis sentie exister, et délivrée. Je me sentais comprise. Et je ne me suis jamais sentie aussi protégée. Tu m'as donné le courage et la voix dont je n'osais pas me servir. Tu m'as donné sincèrement l'illusion d'être courageuse et forte. Et je me suis sentie revivre. C'était incroyable. Comme si je m'envolais après avoir lâcher les poids qui me retenait sous terre. C'était comme si je me jetais dans le vide et que je savais voler. Comme si toutes mes peines et mes peurs étaient à jamais derrière moi. J'étais tellement heureuse, j'étais tellement sure que le meilleur était à venir.

Mais c'est comme si tu m'avais retiré tout ça en claquant des doigts. La bulle de sérénité s'est transformé en spirale infernale d'incompréhensions. Au point où je ne savais plus si cela avait vraiment été réel ou si j'étais simplement folle. J'avais l'impression d'avoir deux personnes en face de moi alors que tu étais là, devant moi, comme si rien n'était alors que je crevais de douleur. Je ne savais plus quoi faire. Je me suis sentie coupable. Encore.

Et j'étais tant en colère d'avoir baissé les armes et de m'être laissé emporté dans ce que je ressentais tant tout cela était épique alors qu'une voix dans ma tête me hurlait de faire attention à la chute. Et c'est ce qu'il s'est passé. Je me suis éclatée au sol. Spectatrice de ce que tu voulais vraiment, avec quelqu'un qui n'est pas moi. Et je comprends tellement que tu préfères quelqu'un de bien plutôt que moi, en pièces détachées que je suis. Mais tu peux pas savoir à quel point c'était humiliant pour moi.

En une fraction de seconde j'ai réussi à réprimer tout ce laché prise que je ressentais depuis des semaines. J'ai enfermé cette joie et cette liberté insolente a double tours. Je suis douée pour occulter des choses, et tu sais à quel point je sais garder de lourds secrets. J'ai appuyé sur OFF. Et j'ai fais taire toute cette euphorie et ces émotions qui me faisaient pourtant sentir si bien ces dernières semaines. Et c'est insupportable de ressentir cette honte encore une fois, et cette peur du jugement. Mais il faut croire que je n'aurai pas de répit pour l'instant et que je devrais simplement vivre avec. Sans refaire les mêmes erreurs. Puisque je ne suis toujours pas prête à revivre une telle humiliation.

Pardonne moi d'avoir cru un peu plus d'une seconde quelque chose qui ni dans ton esprit ni dans la réalité n'existera jamais. Pardon d'avoir cru en moi, et à un nous qui ne sera jamais. Mes larmes sont séchées et je sais que la main que je pensais que tu me tendais n'était qu'une fois de plus une branche cassée à laquelle j'ai voulu m'accrocher.

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⏰ Last updated: Feb 17, 2020 ⏰

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Lettres à cœur ouvertWhere stories live. Discover now