Chapitre 10 - 3

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Oul assise à nouveau avec ses compères semblait toujours confuse au sujet de cette rencontre. Après un temps de silence, elle interrogea son guide.

- Les voleurs sont des gens qui ont besoin d'argent et de vivres, si je ne me trompe pas.
- Oui, si on se réfère à la majorité des voleurs à la petite semaine.

- Pourquoi laisser des vivres et de nombreux biens ?

- Peut-être cherchait-il une chose précise, ou a enlevé les voyageurs introuvables. Sinon ils ont peut-être été dérangés et ont fui en emportant le minimum. Il a fallu toute une équipe pour sortir le cheval et son attelage. Laisser la bête et des affaires à l'arrière ne me paraît pas si bizarre, pour un groupe de malfrats qui ne meurt pas de faim.

- Mais cela signale leur présence.

- Ils ont surement décampé et ils sont peut-être loin à présent. Beaucoup de voleurs sont des nomades ou ont un point de chute éloigné de leur zone d'attaque.

- Je comprends. Tu sembles bien connaître leur procédé.

- Bin, je connais surtout bien Hammet. Il m'a raconté de nombreuses choses sur son passé et les méthodes employées. Ce que je te dis n'est qu'une déduction. Les gens ont bien des motivations et même si ce qu'on a trouvé pouvait être un butin, d'autres envies et besoins ont pu motivés ces agissements. Pourquoi cela te préoccupe ?

- Tu semblais surpris d'une telle attaque, sur ces routes commerciales.

- Oui, on n'est pas si loin du village et il doit y avoir des gardes stationnés là-bas, c'est plutôt risqué.

- Le risque ne fait-il pas parti du métier de voleur ?

- Si, mais là, on n'attaque pas un riche convoi. On s'en prend à une petite charrette isolée. Peu d'occupants, peu de biens. Sans doute était-il là au mauvais moment.

Delili veillait à la discussion depuis le début et se permit une remarque.

- Prendre des risques pour attaquer peu de gens avec peu de biens. Qu'est-ce qu'il avait à gagner ?

- Le vol d'un objet précis, l'enlèvement d'une personne, s'ils ont des commanditaires. L'esclavage, un règlement de compte, le viol, le meurtre et tout un tas de sales raisons selon les bandits qui pourraient valoir de s'en prendre à des gens isolés. Peu de disparus, peu de biens, peu de recherches. La misère humaine, c'est de ne pas savoir à quelle misère on a à affaire.

- Donc, on ne fait rien ?

- Malheureusement, on ne sait ni où chercher, ni qui et on doit déjà sauver quelqu'un. Rassure-toi, ça ne me rend pas fier de ne devoir que constater cette attaque. Au mieux, on peut rester attentif si d'aventure on venait à en savoir plus ou on pouvait être utile.

- Oul, tu ne trouves pas ça bizarre cette impression de magie là-bas ?

- Les bandits pourraient avoir un magicien ou une personne avec des talents dans leur rang. Ce qui permet de laisser des petites traces dans le flux. réfléchit la sorcière après les arguments avancés par son guide.

- Des traces magiques ? s'inquiéta le citéen.

- Oui, une impression très faible. Presque négligeable, mais ça ne ressemblait pas à ce que je connais.
- La gamine a raison. Diffus, peu identifiable, ce n'est pas un choix de sort marqué et d'un faible talent.

- Bizarre qu'on fasse appel à la magie pour une petite attaque. Vous savez ce qui a été utilisé ?

- Non, pas d'idée.

- Beaucoup de sorts, de talents mineurs pourraient être à l'origine de cette trace. Quand c'est aussi simple et léger ce n'est pas ancré dans le flux. Et ça n'a pas été dissimulé ou amoindri, c'est vraiment basique.

Les Terres Reculées - I - Le monolithe noir [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant