Ah New York ! Ses immeubles flirtant avec les nuages, ses voiture jaunes fourmillant à travers la ville, sa nature au milieu du béton, son extravagance valsant avec la simplicité, le brassage d’une population hétérogène si propre à cette ville. Ce bruit permanant, de klaxon, de travaux, de jurons entre chauffards. Son insomnie et sa beauté superficielle qui en fait rêver plus d’un.
Ce symbole du rêve américain, de la liberté et de l’audace.
De l’audace, c’était ce qui me manquait le plus. J’aurais voulu de beaucoup de choses mais ma voix ne portait pas suffisamment pour que les autres m’entendent, ma tête n’était pas suffisamment haute pour que l’on puisse me voir, et mon âge, pas assez élevé pour que l’on me respecte. Alors, qu’est-ce que je faisais de mes journées ? J’aurais aimé dire « rien ». J’aurais voulu vous avouer que je profite de mes journées pour chômer et ne rien faire, car ça expliquerait pas mal de choses… Mais non. Mes journées, je les passe à genoux, et au-dessus de moi, un diable habillé en Prada. Les mains plongées dans de l’eau grisâtre, où poussière, cheveux et autres substances non identifiés se rassemblent. Qu’est-ce que ça me semble cliché quand j’y repense ! Tellement cliché que ça me donne envie de vomir. La pauvre petite soubrette frottant le sol sous l’œil d’un tyran. Et pourtant, c’est ma vie. Tous les jours ? Exactement, depuis que je suis suffisamment responsable pour comprendre les choses ; sois depuis l’âge de 15 ans donc 1 an.
Je devrais être à l’école, mais entre nous ça n’a jamais été pour moi et puis on avait besoin de nouvelles sources d’argent. Mama et Tony n’ont jamais été trop école et moi pas assez studieuse pour fournir le moindre effort. Pour moi ça se résumait à une journée perdue, assise sur une chaise, à écouter des cours qui ne me serviraient jamais, à des convocations chez M. Perkins, le proviseur et à rattraper mes nuits trop courtes.
Alors à 15 ans, j’ai poussé la porte et je suis partie. Oui, oui, vous avez bien entendu. Je suis partie. Laissez-moi vous raconter. J’étais assise à griffonner sur mon cahier tandis que ma professeure de russe radotais. Il me semble qu’elle s’était énervée, car elle m’avait posé une question que je n’avais pas entendue - ou plutôt écouté, soyons honnêtes. Et puis, je ne sais pas pourquoi je me suis mise à regarder autour de moi et je vis que tous les élèves me regardaient.Il faut croire que je faisais l’animation. Enfin, je détournais le regard vers ma professeure et la fixais, j'analysais ses traits sans comprendre ce que je faisais vraiment. Sa bouche qui me semblait trop fine était tordue de colère, ses pattes d’oie se renfermaient car ses yeux étaient plissés. Elle me regardait avec cet air froid, hautain voire condescendant. Elle me voyait comme une moins-que-rien, elle devait sûrement penser qu'à 20 ans je serais déjà mère de 2 bambins insolents et je vivrais des aides de l’état. En tout cas rien de jolie ou de prometteur. Alors oui, pendant qu’elle me récitait tous les points qui faisaient de moi une élève médiocre, je me suis levée calmement et tranquillement sans lui prêter la moindre attention. Elle ne comprenait pas ce que je faisais alors elle haussait le ton en m’ordonnant de m’asseoir. Je m’en foutais, je pris mon sac pour y ranger mes affaires. Parmi les autres élèves, il y en avait qui m'encourageaient, d’autres qui me conseillaient de me rasseoir car sinon j’allais avoir des problèmes. Jackson Milller avait même filmé la scène saluant mon audace - ou ma connerie, au choix, mais bon, je ne m’étais pas laissé perturbée. Je me suis simplement dirigée vers la sortie et puis j’en avais fini avec le lycée. Je ne faisais pas ça pour être cool. Ça aurait été stupide. Si je l’avais fait, c’etait parce que je savais que je n’étais pas à ma place et que l’école n’était pas le seul moyen dont je disposais pour réussi et pour gagner ma place dans ce monde.
Comme je vous l’ai déjà expliqué, l’école, ça n’a jamais été pour moi, ce que je voulais, c’était dessiner, et créer des vêtements pour vivre de ça. Voir mes créations sur le podium d’une Fashion Week, les voir sur le dos de mannequins célèbres. Bon, j’admets ne pas avoir une maîtrise parfaite, mais c’était ce que je voulais faire et je savais qu’un jour le touché du tissue d’une serpillière sale se transformerait en celui de la soie.
- Aria ?
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Small And Weak - ou la folie des grandeurs.
Mystery / ThrillerA trop rechercher la lumière on finit souvent par perdre la nôtre. Aria a grandit beaucoup trop vite pour bien grandir. Aria est jeune, belle et ambitieuse assez rusée pour ce monde. Néanmoins quand la recherche de gloire se fait par les larmes et...