J'ai eu mon premier téléphone en début de 5e, pendant les vacances de la Toussaint. Autant vous dire que, en 6e, j'étais jalouse de ceux qui en possédaient un et avaient l'audace de l'utiliser aux toilettes. Lorsque je l'ai enfin eu, j'étais tellement contente !Mais, au retour des vacances, j'ai été frustrée de ne pas pouvoir l'utiliser au collège. L'envie de pouvoir utiliser mon téléphone lors des récréations m'est donc apparue en 5e, mais c'était alors une envie modérée. En 4e, j'y pensais de plus en plus. Et, arrivée en 3e, j'ai craqué : je l'ai enfin utilisé, à mon tour, aux toilettes.
Oh, en début d'année, c'était irrégulier et plutôt rare, mais dès janvier / février, je l'utilisais en secret au moins une fois par jour. Je sais, ce n'est pas raisonnable. Mais bon, c'était plus fort que moi : comme souvent, l'interdit renforçait l'envie.
Et, c'est pourquoi, je me demande maintenant si autoriser le téléphone permettrait aux élèves de mieux contrôler leurs envies et de moins l'utiliser en cachette et en risquant de se le faire confisquer.
Bien évidemment, il ne serait pas autorisé à toutes les récrés : que deviendrait nos relations si nous passions nos temps libres sur nos téléphones ? Se pose une autre question : ceux qui n'en possèdent pas seraient-ils alors rejetés et moqués, car on les distinguerait immédiatement des autres ?
C'est bien la marque de notre époque : les élèves rejettent ceux qui ne se fondent pas dans la masse à l'aide d'iPhones et leggings nike. Alors qu'au fond, qu'est-ce qu'on en a à faire qu'untel ait un nokia 3310 ou qu'unetelle ait un jogging d'une marque inconnue ?
C'est pourquoi, je pense qu'il faudrait que son utilisation soit autorisée peu souvent : une récré par semaine, par exemple. Ainsi, sur les neuf récréations qu'offre le collège (sans compter le temps du midi), le portable ne serait accepté qu'un 1/9 du temps.
Ce serait un bon début : si les élèves respectent cette "loi", qu'ils sont moins pris à l'utiliser à d'autres moments, alors peut-être pourrait-on élargir cette autorisation à deux récrés. Ainsi, cela permettrait aux élèves d'utiliser leur téléphone sans avoir à s'inquiéter, et réduirait peut-être leurs envies compulsives d'utilisation.
Cette "rare" utilisation laisserait ainsi la place aux interactions sociales, n'en prendrait pas le dessus. Tout le monde serait content : les élèves parce qu'ils ne risqueraient enfin rien en utilisant leur téléphone, et les adultes parce que cela serait une source de problèmes en moins, et nos relations sociales ne seraient pas détruites par une autorisation permanente de son utilisation.
Et vous, qu'en pensez-vous ?
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Pensées.
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