Chapitre 22

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" Et pourtant.. c'est l'homme qui m'a enlevé "

Caleb ruminait les paroles de la jeune femme depuis plus d'une heure. Il avait beau retourner la situation dans tous les sens il était temps d'admettre qu'elle avait raison. Rictus aux lèvres il serra les accoudoirs du fauteuil en inspirant profondément. Il avait lâché cet aveu sans prendre en compte les conséquences mais le pire pour lui fut d'accepter la réponse de Malia. C'est bien l'homme en costard cravate qui s'était faufilé dans son appartement et pas le guerrier du désert. Il avait beau lutter contre lui-même, au fond de lui il savait que la bataille n'aurait pas de gagnant car il était seul à se battre. Un combat perdu d'avance, songea-t-il en se passant le pouce sur les lèvres.

Il ne parvenait pas à enfouir ce qu'il était devenu et ne ressentait pas l'envie de le faire. Sauf pour Malia.

Il avait tenté de lui faire comprendre les raisons qui l'avaient poussé à s'éloigner d'elle mais il ne s'était pas montré totalement honnête par peur de l'effrayer.

À l'instant précis où ses lèvres charnues avaient touché les siennes Caleb il s'était retrouvé paralysé par le désir, incapable de maîtriser la violence de l'impact de cette légère pression sur sa bouche.

Précisément, Caleb avait senti l'homme disparaître remplacé par la bête affamée qui avait songé à l'emmener avec lui sur le flanc de cette montagne rocheuse. Épris d'une ardeur indéfinissable il avait pris possession de ses lèvres avec animalité. Il s'était nourri de sa bouche comme si la terre allait s'effondrer autour de lui, ne lui laissant que cette chance pour assouvir l'ébauche de ses pensées. Il pouvait encore entendre les grondements sourds qu'il avait poussé contre ses lèvres entrouvertes. Il pouvait encore sentir l'odeur de sa peau. Avant que sa vie ne lui soit enlevé Caleb se souvenait d'avoir possédé de nombreuses femmes. Une nuit d'érotisme percée de banalités, juste une étreinte de deux amants désireux d'assouvir leur plaisir mutuel. Il se souvint alors de Lucy et essaya de se remémorer les sensations qui l'avaient jadis submergé à cette époque lointaine. Le couperet tomba si violemment qu'il se leva pour arpenter la chambre d'un pas vif en se passant une main sur le visage.

Pas une seule ne semblait comparable à toutes celles qui l'avaient transcendé avec un simple baiser.

Avec Malia tout semblait différent, plus fort, indomptable. Mais il craignait que toutes ses raisons le poussent au bord du précipice, qu'il ne puisse plus s'arrêter. Il se passa une main dans les cheveux puis rejeta sa tête en arrière pour endiguer la chaleur qui se propageait en lui. Après l'avoir laissé s'enfuir dans cette nuit noire elle était devenu une obsession et il avait bêtement cru que l'embrasser y mettrait un terme mais c'était tout le contraire.

C'était plus fort, si fort qu'il mourrait d'envie de l'embrasser jusqu'à en perdre le souffle.

- Caleb ?

Il ouvrit les yeux quand le son mélodieux de sa voix entrechoqua ses pensées. Il se retourna pour lui faire face et lut dans l'azuré de ses yeux une certaine crainte.

- Ton téléphone sonne, lui dit-elle en désignant du menton la petite console près du lit.

Caleb dut se faire violence pour briser la tournure de ses pensées et attrapa son téléphone.

C'était Seth qui lui annonça que son yacht était enfin amarré au port de la Sicile. Cette nouvelle n'était pas sans lui déplaire car il voulait à tout prix reprendre l'espace que lui apportait ce monstre des mers afin de réduire ses pulsions, ses envies et surtout mettre Malia à l'abris avant que la tentation le pousse à la prendre, là, sur ce lit étroit avec comme seul objectif se perdre en elle.

L'obsession du cheikh ( 𝑇ℎ𝑒 𝑟𝑒𝑡𝑢𝑟𝑛 𝑜𝑓 𝐶𝑎𝑙𝑒𝑏 𝐴𝑙-𝐸𝑦𝑑ℎ𝑎𝑟 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant