§Chapitre 31 : La volonté de Lucius§

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Hermione grimaça en lançant un coup d'œil au soleil qui perçait à travers le fin voilage recouvrant la fenêtre. Elle n'avait pas pensé à fermer le rideau qui l'abritait du lever du jour, résultat elle ouvrait les yeux alors qu'il n'était probablement que 6h. De toute façon, les dernières nuits n'avaient pas été de tout repos. Elle faisait à chaque fois des cauchemars qui la réveillaient en sursaut, le cœur battant et les mains moites. Toujours les mêmes cauchemars. Elle soupira doucement en repoussant l'épaisse couette qui la maintenait au chaud et elle frissonna en sentant la fraîcheur de sa chambre. Les hivers à Poudlard étaient très froid et malgré les années qui passaient, elle ne s'y faisaient toujours pas. Elle s'empressa d'aller prendre une douche bien chaude et enfila après un sweat confortable et un jean noir. Pendant les vacances, aucune obligation de porter son uniforme et elle en profitait pour se remettre aux vêtements moldus. Rien de mieux pour les entraînements.

Les vacances passaient à une vitesse folle, comme à chaque fois, mais elle avait craint que celles-ci ne soient longues et ennuyantes sans ses amis. Heureusement pour elle, finalement Dumbledore l'avait désignée comme professeur pour réformer l'AD. Au moins, entre la préparation des cours, ses propres entraînements et les cours qu'elle donnait avec Drago, elle ne voyait pas le temps passer. Encore quelques jours et le château retrouverait son effervescence habituelle : une flopée de jeunes sorciers qui riaient et parlaient fort dans les couloirs entre deux cours. Même si elle avait hâte de retrouver ses amis, bizarrement Hermione aimait l'atmosphère du château en période de vacances. Ce calme latent, la bibliothèque encore plus déserte qu'habituellement et la grande salle où pour une fois les discussions des élèves ne formaient pas une masse de bruit assourdissante et assommante. Elle passa distraitement sa brosse dans ses boucles brunes sans réelle volonté de démêler son épaisse chevelure et elle se mit un peu de parfum avant de quitter sa chambre. Puisqu'elle était réveillée, autant en profiter pour aller s'entraîner un peu. Le petit déjeuner ne serait servi qu'à 8h, ça lui laissait donc un peu de temps devant elle.

Elle marcha d'un pas rapide dans les longs couloirs sombres du château. Il lui semblait parfois entendre des craquements ou de léger bruits qu'elle ne parvenait pas à identifier et cela la faisait sursauter chaque fois. Elle n'était pas de nature à avoir peur mais il fallait l'avouer, elle n'était pas très à l'aise quand elle se baladait toute seule à des heures aussi matinales. Mais après tout, la sécurité du château était solide, elle le savait. Après la guerre de l'an dernier et l'invasion de Poudlard, Dumbledore avait sans doute veillé à ce que l'entrée du château devienne inaccessible à tout être menaçant. Du moins, c'est ce qu'elle espérait. Elle quitta l'étage des Lions et grimpa les escaliers pour se diriger au septième étage, vers la salle sur demande.

Un nouveau craquement la fit sursauter et elle se retourna pour observer les escaliers plongés dans l'obscurité. Personne. Rien. Elle posa sa main sur son cœur en inspirant profondément. Il fallait qu'elle se calme. Elle était nerveuse et elle savait que ses cauchemars n'y étaient pas pour rien. Le manque de sommeil qui s'accumulait et surtout la terreur qu'elle ressentait à chaque rêve devaient probablement la rendre plus anxieuse qu'elle ne l'avait pensé. Elle accéléra davantage le pas pour parvenir jusqu'à la porte de la salle sur demande. Une fois qu'elle serait à l'intérieur, elle se sentirait en sécurité. Comme à chaque fois. Elle savait déjà qu'un feu brûlerait dans la cheminée et qu'un énorme canapé rouge lui donnerait envie de s'y blottir avec un livre à dévorer. Cette simple pensée suffit à la calmer un peu et elle s'empressa de passer et repasser devant la salle sur demande en matérialisant dans son esprit ce qu'elle espérait y trouver : une salle chaleureuse et confortable avec des bouquins qui lui permettraient de s'entraîner et préparer son cours.

Mais alors qu'elle s'apprêtait à y entrer, une baguette se pointa dans son dos et elle se figea en sentant sa respiration se bloquer.

"Miss Granger .... Comme on se retrouve."

Recueil de DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant