Un rendez-vous mouvementé

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Bruce souffla. C'était la 1e fois qu'il se retrouvait dans une situation aussi désastreuse. Il avait maintes fois su reprendre le contrôle des événements, mais aujourd'hui la situation lui échappait. Pourtant il était proche du but, dans quelques secondes, la porte de l'ascenseur s'ouvrirait et il déboulerait dans une salle remplie de gangsters armés jusqu'aux dents, mais de surtout, sa cible. Il se remémora de ce qu'il avait dit à sa femme avant d'accepter ce contrat pour le moins suicidaire, que ce serai la dernière fois, que cela leur permettrai d'être à l'abri du besoin pour de longues années. Il se souvint surtout que ce n'étais pas la première fois qu'il lui avait fait cette promesse. Un rire nerveux sortit de sa bouche. « Tais-toi, on arrive bientôt », lui dit Enrique Martel, chef et parrain de son association de mafieux. Bruce avait été obligé d'infiltrer ce gang et se mener au plus proche de son sommet afin de pouvoir espérer accomplir ce pour quoi il avait été payé. « Excusez-moi boss. Ça ne se reproduira plus », « J'espère bien, je ne tiens pas à ce que ma garde rapprochée foute en l'air ce deal ». Après de longues secondes de silence, une sonnette retentit annonçant leur arrivée et les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Deux hommes, pistolets mitrailleurs au poing firent entrer les trois invités dans la salle. Elle était très vaste avec deux piliers au sortir de l'ascenseur. Une gigantesque baie vitrée composait tout le mur du fond offrant une vue imprenable sur la ville. Les murs étaient rouges sangs et ornés de tableaux encadrés de reliures dorés. Des plantes vertes magnifiquement entretenus comblaient les coins et les trous dans la déco. Des gravures rappelant la Grèce antique venaient ajouter une touche de relief. Au centre trônait un immense bureau en bois sculpté où derrière se trouvait une chaise retournée. Bruce compta douze gardes répartis de manière à couvrir toute la salle en cas de fusillade. Egalement, trois caméras braquées sur Bruce, Enrique et Marcel, un deuxième garde du corps avec qui Bruce ne s'entendait pas du tout, surveillaient leurs moindres faits et gestes. Deux gardes encadraient le siège au centre qui pivota laissant apparaître un type en costume blanc, chemise bleue ciel. C'était lui, juste devant ses yeux, Ernesto Sosa, le dirigeant du plus grand cartel du pays. Bruce connaissait presque tout sur lui, identité réelle, lieu de naissance, proches, lieux qu'il fréquente fréquemment, casier judiciaire... Il ne l'avait juste jamais vu, ni sur des photos de caméras surveillance, ni en vrai. Sosa est un homme extrêmement discret, voir parano qui se balade toujours tête baissée dans les lieux publiques. C'est pourquoi le voir enfin en vrai a fait l'effet d'un choc à Bruce. En effet, crâne dégarni, un ventre proéminent et des lunettes sur les yeux, cet homme n'avait rien de l'archétype du criminel que Bruce imaginait. Cependant, il se souvint de toutes les atrocités sans noms que cet homme a fait subir à ses opposants. « Faites les avancer » dit Sosa à ses gardes. « Bienvenue dans mon humble demeure » s'exclama-t-il « Avancez, n'ayez pas peur ». A mesure que Bruce s'approchait du bureau, il sentit les muscles des gardes se tendre sur leurs armes. La tension qui régnait dans la salle était palpable, la moindre gaffe leur couterait la vie. « Parlons peu, parlons business. Il se trouve que vous m'avez commandé un bon paquet de ces petites merveilles. Simple curiosité, qu'allez-vous faire de tout cet arsenal, pas l'utiliser contre nous j'espère, sinon je n'hésiterai pas à vous faire sauter la cervelle ici et maintenant ». « Vous n'êtes pas sans savoir que mon gang est actuellement en guerre contre un peu tout le monde dans le sud. Je pense les calmer un peu et pacifier tout ce merdier ». « Très bien, très bien... Après tout, tout ce qui ne me concerne pas, je m'en balance tant que je m'en mets plein les poches. C'est bon les gars, sortez les caisses ». Six des gardes ramenèrent au centre trois grosses caisses d'armement blindées. Sosa en ouvrit une et se saisit d'un long tube avec une poigné. « LMPGE nouvelle génération » dit-il, « moins cher et plus efficace que les premières générations. Avec ça vous pourrez abattre la Reine d'Angleterre depuis votre balcon. Portée augmentée à cinquante kilomètres, ne rate pratiquement jamais sa cible, utilisation unique et jetable. Il suffit d'entrer les coordonnées GPS exactes de l'impact, charger le canon, viser le ciel, enclencher la mise à feu et attendre pépère, en mangeant des cacahuètes, que la cible ait été éliminée. Des questions ? » « Combien il y en a » demanda Enrique. « Cinquante-huit avec un peu moins d'une centaine de roquettes. Et je vous ai mis un petit extra de soixante kilogrammes de métamphétamine ca je veux que les relations entre nos deux groupes soient bonne ». « Cela me semble parfait » répondit Enrique. « Combien ? », on est ici sur un bon total de trente-neuf millions cinq cent soixante-dix milles, et encre avec la remise du Black Friday hahaha ! », « Ah, ça va encore me faire un trou dans le portefeuille mais c'est pour la bonne cause ». « Parfait, dans ce cas, ces joujoux sont à vous ». Enrique commença à s'avancer vers la marchandise afin de l'examiner de plus près. Il tendit ensuite la main vers Sosa afin de conclure le deal. Tous les gardes tremblaient de stress, ils étaient crispés sur leurs armes tournés vers Enrique, prêts à réagir au moindre problème. Bruce la vit enfin, la faille qu'il cherchait depuis tout à l'heure. Au moment où il se serait saisit de son arme et aurait tiré, il disposerait de moins d'une seconde avant que les gardes ne se retournent et fassent feu sur lui. Il lui faut se mettre à couvert et éliminer les deux gardes dans sa ligne qui peuvent le tenir en joue. Il se saisit de son magnum 77 et le pointa en direction de Sosa prêt à faire feu. Au même instant, une lumière blanche aveuglante illumina la pièce. Deux groupes parfaitement coordonnés des forces spéciales pénétrèrent par la fenêtre et la porte de secours. Ils firent feu sans sommation sur cinq gangsters afin de les neutraliser. Bruce plongea à couvert derrière un pilier. Une fusillade sanglante prenait place derrière lui. Dans l'immense salon, les gardes vidaient leurs chargeurs en direction des forces de l'ordre tandis que les forces spéciales se repliaient, ne s'attendant pas à une opposition si violente. Le bilan était à sept gangsters neutralisés pour deux agents du SWAT gisant au sol. Cependant, dans la pagaille environnante, Bruce ne perdit pas de vue son objectif : Sosa. Il balaya la salle du regard et le repéra derrière son bureau deux fusils d'assaut à ses bras. Enrique et Marcel étaient introuvables. Bruce eut brusquement une idée, il lui suffira de faire exploser la caisse de munition, la déflagration raserait l'étage et balayerai par la même occasion Sosa. Il ne pouvait en revanche pas tirer directement dessus sous peine de s'exploser lui-même. Il ne voyait qu'une opportunité, lancer une grenade dedans. Le temps qu'elle mettrait à exploser, il devrait fuir. La sortie de secours étant bloquée par les policiers, seul l'ascenseur était libre d'accès. Il sprinta en sa direction, fit coulisser les portes, qui glissèrent toutes seule et s'engouffra dedans. Il ne pouvait pas descendre en appuyant sur le bouton car les mécaniques allaient être détruites dans l'explosion. Il donna un coup dans la trappe au-dessus de la cabine et la fit sauter. Il s'y engouffra à la force de ses bras et se mit à l'abri sur l'ascenseur. Il se saisit d'une grenade, passa sa tête à travers la trappe, fit sauter la goupille et lança la grenade de toutes ses forces en direction de la caisse. Il sauta et s'agrippa au câble et se lança dans le vide. Il se laissa glisser sur quelques mètres et sauta sur une plateforme en contrebas. Un bruit assourdissant suivi d'une boule de feu géante fonçant vers lui. Il fut propulsé de sa plateforme et atterri sur une autre plus bas. Bruce se réveilla, sonné, des lumières dansaient devant ses yeux. Il entendit au loin une sirène. Lorsqu'il eut retrouvé l'usage de ses sens, il se redressa et constata que le bâtiment autour de lui était en proie aux flammes. Il commença à entreprendre une descente en s'agrippant aux poutres et aux poutres de métal encore solidement accrochés. Lorsqu'il atteignit enfin la terre ferme. Il entendait les pompiers et policiers qui s'activaient à leurs tâches. Il était impensable pour Bruce d'ouvrir les portes de l'ascenseur, sous peine d'être repéré et appréhendé. Il repéra plus haut une lumière verte indiquant une sortie de secours. Il monta jusqu'à elle, donna un coup d'épaule dans les portes coupe-feu et s'engouffra dans le couloir. Il rejoignit les escaliers situés au bout du couloir, dévala les marches quatres à quatres et arrive dans la local poubelle. Il prit l'issue de secours et arriva derrière l'immeuble. Il escalada le grillage entourant les poubelles courut à l'opposé des lumières des gyrophares. Au fur et à mesure qu'il s'engouffra dans les rues sombres, il ralentit le pas pour marcher et prit un air détendu afin de ne pas paraître suspect. Il finit par rejoindre les rues principales et appela un taxi. La pression retomba, il était enfin tiré d'affaire, sa mission durement accomplis.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 05, 2020 ⏰

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