La voie que j'ai choisie de suivre (Edelgard x FByleth)

La voie que j'ai choisie de suivre

ー Votre Majesté, vous êtes ici ! Tout le monde vous attend en bas !

L'arrivée du garde brisa le silence qui s'était installé dans la tour de la Déesse. Le professeur posa sur lui un regard sévère et, en se rendant compte qu'il nous avait interrompues d'une manière ou d'une autre, il fit volte-face avant de disparaître. De nouveau seules, le professeur me saisit la main et passa à mon doigt l'anneau qu'elle m'avait présenté quelques secondes plus tôt. Je la laissai faire, puis regardai le bijou avec une certaine fierté. Dorénavant, nous étions liées pour toujours. Cette idée suffit à faire naître quelques larmes que je refoulai aussitôt. Je n'avais qu'une hâte : c'était de moi aussi passer à son doigt la bague que je lui avais dédiée mais que je n'avais pas emportée, pensant sincèrement que mes sentiments ne seraient pas partagés.

Soudain, une musique lointaine parvint à nos oreilles. Elle provenait sans doute de la salle de réception qui accueillait ce soir un bal en l'honneur de notre victoire.

ー Nous devrions peut-être y aller, me confia le professeur.

Déçue de ne pouvoir passer un peu plus de temps avec elle dans l'intimité, j'hochai cependant la tête. Que m'arrivait-il ? Je ne devais pas fuir ainsi mes responsabilités. En tant qu'Impératrice du nouveau monde, je me devais d'assister à cette fête qui réunissait tous nos camarades.

Ensemble, nous descendîmes donc de la tour et rejoignîmes la salle de réception qui accueillait déjà énormément de monde. Comme il y a cinq ans, lors du bal juste après la bataille de l'Aigle et du Lion, on avait repoussé les tables sur le côté pour laisser de la place aux danseurs. On avait aussi allumé mille bougies qui apportaient à la salle une lumière sautillante. Au fond, des musiciens jouaient de leurs instruments ; leur musique s'élevait vers le haut plafond avec majesté.

Presque aussitôt après notre arrivée, nous nous perdîmes de vue avec le professeur car on nous interpela sans arrêt. Dorothea par exemple me prit à part et m'avoua qu'elle me trouvait bien belle aujourd'hui. Tout en essayant de tenir la conversation avec elle, je regardais alors discrètement autour de moi dans l'espoir de retrouver le professeur. Mais en se rendant compte que mes yeux étaient ailleurs, Dorothea émit un rire qui me perturba.

ー Oh, Edie, que t'arrive-t-il ce soir ?

Soudain, elle remarqua la bague qui était à mon doigt et elle me saisit la main, ne pouvant se retenir de lâcher un petit cri de surprise.

ー Pas si fort, Dorothea ! murmurai-je, gênée.

ー Quelqu'un t'as demandée en mariage ? continua-t-elle.

J'eus la sensation que je ne pourrai l'arrêter dans sa lancée, aussi je fronçai les sourcils et tâchai d'être brève.

ー Ne parlons pas tout de suite de mariage, dis-je d'un ton sévère.

L'idée ne me déplaisait pas pour autant.

ー Edie, je suis si heureuse que tu ais ouvert ton cœur ! Qui est-ce ? Dis-moi !

ー Tu t'en doutes bien, non ?

Dorothea réfléchit un instant, puis porta les mains à sa bouche.

ー Quoi, le professeur ?

Les musiciens s'arrêtèrent tout à coup de jouer et se concertèrent entre eux. Après s'être échangé des mouvements de tête, ils reprirent leurs instruments et commencèrent une valse.

ー Je comptais t'inviter à danser quand ils se décideraient à jouer quelque chose d'intéressant, mais je crains qu'il me faille trouver un autre partenaire, m'avoua Dorothea en soupirant. Vite, cours la retrouver avant qu'un autre ne l'entraîne sur la piste de danse à ta place !