Chapitre II

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Il est sept heures, je me presse de prendre une douche, de passer un coup de brosse dans mes cheveux lisser la veille et d'enfiler une petite robe d'été jaune canari. J'attrape mon sac à main et je prends le chemin du café.

Sur le chemin, je prends le temps de contempler les rues, les boutiques, les oiseaux et l'attitude de toutes les personnes qui croisent ma route. Ça peut paraître redondant mais j'adore admirer et contempler le monde qui m'entoure, je trouve que c'est la meilleure façon de rester ouverte face au monde qui nous entoure.

Cela fait déjà plus de 4 mois que je n'ai pas vu mon frère. Ce n'est pas un grand sentimental avec moi. D'ailleurs quand nous étions petit, nous passions nos vies à nous chamailler. Notre mère disait souvent qu'un jour on finirait par s'entretuer. Hélas, elle n'est plus de ce monde pour voir que nous avons grandi et que aujourd'hui nous sommes un peu plus complice.

A peine arriver sur le lieu du rendez-vous, mon frère se met à hurler : "C'est elle ! C'est ma sœur !". Un peu surprise pour son attitude je m'approche un peu plus lentement. Un homme est assis à ses côtés. Il porte un costume repassé la veille et soigneusement déposé sur ses épaules. Il sent l'eau de Cologne à des kilomètres - franchement de nos jours qui fait encore ça. En me rapprochant petit à petit, je remarque un dossier posé devant lui, il n'est pas très épais et à ses pieds une mallette Chabrand en cuir noir. Mon frère me le présente comme étant un ami, un dénommé Alexandre Scheven. Son nom résonne comme un trafiquant d'armes allemand, j'espère de tout cœur que mon frère n'a pas encore intégrer une secte. Mon frère m'installe en face de cet homme et me fait commander une boisson pour accompagner la discussion.

Ma chère petite sœur, tu vas être fière de moi, me dit-il d'un ton enjoué.

Tu vas te marier avec ce mystérieux personnage, lui répondis-je d'un air frustré.

Mais non voyons ne sois pas sotte, j'ai de grands projets pour toi !

A ces mots, une grande angoisse s'empara de mon corps, ma tête saturait de questions. A l'arrivé de mon cappuccino je repris mes esprits.

Cesses le suspens et explique quelle idée farfelue t'es passé par la tête ?

Il fait un regard explicite à M. Scheven, puis ce dernier entame un discours :

Madame Fields, votre frère m'a envoyé il y a 5 mois de ça un courrier contenant une nouvelle que vous avez rédigé. Au début, j'ai été très septique car votre style d'écriture est très décalé. Mais ce qui m'a vraiment impressionné c'est la façon que vous avez d'animer vos personnages, de les rendre "humains" et d'en faire tous quels qu'ils soient des personnages centraux dans cette courte histoire. Et j'aimerai vous financez pour que vous puissiez faire de cet histoire un roman à succès européen !

Mes yeux sont tout écarquillés, à la fois j'en veux à mon frère d'avoir fais ca dans mon dos et à la fois j'ai envie de l'enlacer de m'offrir cette opportunité.

Annoncez-lui la somme que vous êtes prêt à lui verser, dis mon frère plein d'excitation !

Le versement s'effectuera en quatre phases : le premier pour vous encouragez à débuter, le second à l'issu de vos 3 premiers chapitres, le troisième en cas de page pour vous financer un moment de répit comme un séjour dans un lieu qui vous inspire, par exemple et enfin le dernier versement pour le rendu du livre dans de courts délais. Les versements seront de 2130 euros pour le premier versement et bien évidemment il sera immédiat après la signature du contrat puis de 1340 euros pour le second, le troisième se fera en fonction de votre souhait mais ne dépassera pas les 569 euros et enfin pour le dernier versement il s'élèvera à 3067 euros.

Je reste bouche bée un moment mais rapidement de nombreuses questions cogitent dans mon esprit :

Puis-je voir le contrat avant de prendre ma décision ? Et j'aimerai bénéficier d'une semaine pour bien le lire et me décider sil vous plait.

En voici une copie et je vous propose de nous revoir seul à seul mardi 14 juin si cela vous convient.

Et d'une poignée de main l'affaire s'est réglé. Il est parti en nous saluant de loin sans autre mot.

Je sais que j'aurai pas dû mais c'est une belle opportunité pour toi ma vieille ! Saisis ta chance et ne me remercies pas !

Aucun mot n'est sorti de ma bouche, j'ai embrassé mon frère, j'ai payé les verres et je suis parti en direction de la librairie sans un mot et la tête dans un flou total. Je n'ai même pas bu ma boisson... Quel gâchis !

Sur la route, les chiffres énumérés tournent ne cesse de tourner comme un disque. Ce sont de sacrés sommes ! Mais ma frère n'a pas tord. C'est une réel opportunité. Mais je ne veux pas me hâter de répondre. Je décide de sortir un livre de mon sac et de m'y plonger dedans.

"Il serait curieux d'étudier les changements qui se produisent parfois dans certains organismes, à la suite de circonstances déterminées. Ces changements, qui partent de la chair, ne tardent pas à se communiquer au cerveau, à tout l'individu."

Et c'est dans ses phrase que mon roman me submergea.

Je m'installe au comptoir toujours le nez dans mon roman. Les clients entrent, sortent, regardent un ou deux ouvrages. Le rayon le plus visité est évidemment celui des romans francophone et les romans scolaires. Je me suis toujours demandé a quoi servait les romans scolaires car la plupart des élèves ne les lisent pas. C'est un beau gâchis ! Sauf pour les férus de littérature, les ouvrages classiques sont le fondement de nos lectures contemporaines. Chaque livre à chaque époque ont un charme. Chaque bouquin renferme un message plus ou moins fort. Chaque roman est un univers à découvrir. Mon univers préféré est celui des Rougons-Macquart d'Emile Zola. J'ai lu et relu ses tomes une dizaines de fois déjà. Je ne m'en lasserai jamais ! Le style de Zola est unique. C'est tout de même le chef de file du naturalisme !

Je m'égare dans mes pensées mais j'aime quand ma passion prend le dessus...

Je vais vous raconte une anecdote sur mon enfance.

Quand j'étais au collège, lire était une corvée (mais je les faisais quand même). Puis arrivé au lycée, le premier à lire c'était Thérèse Raquin de Zola. Ignorante, je fais acheter le livre à ma mère et au moment de le lire, je tombe littéralement amoureuse de son style et par dessus tout de son intrigue, ça ne ressemblait en rien à ce que je pouvais lire au collège. J'ai accroché depuis ce jour. J'ai donc décidé de faire des études orienté sur la littérature. Et là, j'ai eu une révélation en découvrant Madame de LaFayette, Marguerite Yourcenar ou encore Louis Aragon. Ils ont qu'une seule chose en commun : ils ont conquis mon cœur.

C'est comme ça que j'ai voulu m'orienter dans le domaine des livres.

[Chapitre à suivre]

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 09, 2020 ⏰

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