Chapitre 33

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XXXIII.

Alice

20h20 Appartement Paris XIIIe

Plus d'un mois est passé depuis que je me suis prise la plus grosse honte de Paris. J'ai l'impression d'avoir été une groupie qui s'est fait recalé par Ken. Mon ego en a pris un sacré coup. Ce dernier mois j'ai essayé d'esquiver les appels de tout le monde. J'ai bosser dans mon petit studio mais il était hors de question que je remette les pieds au Blackbird. J'y suis allé une seule fois quand Moh était seul. Pendant ce mois , Il a essayé de m'appeler, de m'envoyer des messages auxquels je n'ai jamais répondu. Il est venu plusieurs fois chez moi aussi mais il est resté devant la porte. J'étais en colère contre lui car il m'avait fait penser qu'il y avait une chance et au final il m'a jeté comme une de ses tass-pé. Mais j'étais surtout honteuse , je sais pas si je vais réussir à le regarder dans les yeux de nouveau. Car oui, au bout d'un moment il va bien falloir que j'arrête de me cacher derrière les murs de mon appart'. Ce soir je sors avec Barbara et Rachelle. On a passé beaucoup de temps toutes les trois durant ce dernier mois , elles sont au courant de tout. Avant de partir je dois déposé Topaze chez Deen pour ne pas qu'il reste seul ce soir. Je frappe alors à sa porte.

"-T'es toute seule ? Me demande t il quand il ouvre la porte.

-Oui, les filles m'attendent dans la voiture.

-C'est Alice ?" Demande une voix derrière lui. Voix que je connais trop bien.

Je donne rapidement les affaires à Deen, l'embrasse sur la joue et me précipite vers l'ascenseur pour éviter de croiser l'énergumène que j'essaie d'éviter depuis des semaines. J'entre finalement dans l'ascenseur et je croise ses yeux. Ses yeux qui me font tourner la tête.

"-Attend..." Fut le seul mot qu'il eut le temps de dire avant que l'ascenseur se referme. Je soupire et les moments passés avec lui me reviennent tous en tête. Une fois en bas , je cours presque jusqu'à ma rover noir. Une fois à l'intérieur j'essaie de reprendre mes esprits.

"-Tu as vu Deen dans un moment gênant ? Demande Barb'.

-Non. J'ai vu le grec. Répondis-je sèchement, malgré moi.

-Qu'est ce qu'il s'est passé ? Me questionne Rachelle

-Quand il m'a entendu il est venu vers la porte et je me suis barré dans l'ascenseur.

-Tu sais que c'est ton producteur quand même?

-Ah bon ?" Je demande de façon ironique. J'allume le moteur et direction un bar sur les Champs Elysées.

23h58

Après avoir passé la soirée dans ce bar, les filles me demande de les raccompagner chez elles. D'abord on dépose Rachelle. Puis je me retrouve seule dans la voiture avec Barb'.

"Je suis contente que Rachelle et toi vous entendiez bien ! Dit t elle

-Elle est super. Et puis elle fait du bon boulot aussi.

-En parlant de boulot, quand est ce que tu vas parler à Nekfeu ?

-Jamais ? Je rigole de gène. Elle me lance un regard désapprobateur et je me reprend. Plus sérieusement j'en ai aucune idée. Je me sens tellement honteuse.

-Vous devriez parler plutôt que de te cacher comme une enfant.

-Je sais mais j'y arrive pas."

On arrive devant chez elle alors cette conversation restera en suspent. Elle me fait la bise puis sort. Après l'avoir vu rentrer dans son immeuble je démarre et rentre à la maison. Je suis pas trop fatiguée donc je pense que je vais me poser un peu dans mon studio. Quand j'arrive dans ma rue , je remarque que la lumière de mon appartement est allumé. La panique commence à m'envahir. Je monte les escaliers au ralentis car je redoute le moment je vais devoir entrer dans celui-ci. Peut être que j'ai oublié d'éteindre la lumière ? Prise d'un courage monstre j'ouvre la porte de mon appart' et remarque que celle-ci est ouverte. Des cheveux bruns sont assis sur mon canapé. Au même endroit que là où on s'était embrassé.

"Putain mais Ken qu'est ce que tu fous chez moi?" Je m'énerve. Il se retourne vers moi et je remarque qu'il a une mine affreuse : de grosses cernes et des yeux rouges.

"-Je supporte pas que tu m'esquives." Il semble parler avec difficulté. Deen a du lui filer un pilon.

"-Tu sais pourquoi. Et puis comment t'es rentré même ?

-Je sais où tu met tes clés. Laisse moi t'expliquer s'il te plait. Me supplie t il.

-Tu as cinq minutes après tu dégages."

Putain j'ai encore cédé. A quoi ça sert d'écouter ses explications ? De l'entendre me répéter qu'il ne se passera jamais rien entre nous.

"-Le truc c'est que tu me plais vraiment. Je pourrais passer des soirées entières collées à toi. Mais nous deux c'est impossible parce que je vais te faire du mal. Je suis pas un gars bien Alice.

-Mais tu le savais dès le début que tu me plaisais. Pourquoi tu as continuer à t'amuser avec moi et à me faire espérer ? Je m'énerve de plus en plus.

-Parceque j'arrive pas putain ! J'arrive pas à t'ignorer. Quand t'es là j'ai toujours envie de te protéger , de te faire rire. Tu peux pas savoir à quel point ça me fait flipper parce que ça fait longtemps que ce Ken là avait disparu. Et toi t'arrives comme une fleur.

-Ce que je te reproches Ken c'est de m'avoir fait espérer puis de m'avoir laissé comme une merde. Tu peux pas savoir toi, la honte que j'ai ressentis pendant un mois. J'arrive même pas à te regarder dans les yeux merde !"


On reste quelques secondes dans le silence. On est trop proche pour la situation. Il attrape ma mâchoire et me force à le regarder dans les yeux.

"-Je suis désolé de ce que je t'ai fais. Et je suis désolé de ce que je vais faire."

Sans que je puisse réagir , il pose ses lèvres sur les miennes. Elles m'avaient tellement manquées. Et cette fois-ci, au lieu de me repousser, sa langue vient jouer avec la mienne. Je finis par arrêter ce baisé.

"-Les 5 minutes sont dépassés je crois. Je lui souris comme une ado de 15 ans putain.

-Laisse moi rester."

Sa phrase semblait être à double sens. Mais ce soir j'ai pas envie de réfléchir. On se met dans mon lit et on allume Netflix. Sans grand discours, juste lui contre moi. Je profite de notre bulle avant qu'elle n'éclate de nouveau. 

C'est pas un film. NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant