Vingt-cinquième jour

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Je suis arrivé il y a à peine quelques minutes, nous étions installés sur le canapé du salon, un verre de jus d'orange en mains, la télé sur le meuble d'en face était allumée et diffusait un fond sonore agréable. Mon meilleur ami n'arrêtait pas de bouger dans tous les sens, sûrement stresser à cause de ses prochaines révélations.

"Chan, tu peux m'expliquer maintenant ?" Mon vis-à-vis dépose son verre sur la table basse, sans pour autant me lâcher des yeux.

"Que veux-tu savoir ?"

"Tout, je veux que tu me racontes tout, même ce que je sais déjà." Il hoche la tête et souffle un coup avant de commencer son récit.

"Comme tu le sais, j'ai été harcelé pendant presque toutes mes années de collège, par les mêmes personnes, toi et les garçons n'ont jamais arrêté de croire en moi. J'ai beaucoup souffert de leurs actes, qu'ils soient physiques ou moraux, j'ai perdu confiance en moi, aux autres, parce que je me sentais inutile. Je me suis infligé ma rage presque chaque soir, marquant ma peau pour ne jamais oublier, pour peut-être me dire un jour que j'ai réussi à survivre à cet enfer. J'ai vu un psy pendant quelques mois, seul, je ne voulais pas inquiéter ma famille. Quand je vous voyais vous battre pour moi, je m'en voulais encore plus, parce que je vous voyais souffrir, de me voir mal, de recevoir les mêmes genres d'insultes. Je crois qu'on n'oublie jamais le passé, qu'on vit toujours avec et qu'il resurgit au pire moment, lorsque nous sommes au plus bas. Parfois, je suis virulent avec vous, c'est sûrement une réaction de mon cerveau qui veut vous éloigner de moi, pour que vous ne souffriez plus, que vous n'ayez plus peur pour moi. Vous ne savez pas des choses, mais vu que tu me demandes de tout te dire, alors je vais le faire..." Il baisse la tête; "J'ai voulu mettre fin à mes jours, j'avais tout prévu, la méthode, la date, ma lettre, j'avais tout mis en place, mais je n'avais pas calculé une petite chose, Jisoo, elle est rentrée dans la salle de bain quand j'ai commencé à tracer le trait sur mon bras, quand elle m'a vu, elle s'est effondrée, me demandant d'arrêter, de lui raconter, de ne pas l'abandonner, elle m'a dit tant de choses qui m'ont fait du bien, quand on est sorti de la salle de bain, nous avons parler pendant plus de deux heures, je lui ai raconté toute l'histoire." Il laisse glisser ses larmes le long de ses joues.

"Chan, quand est-ce que tu as essayé de faire...ça ?"

"Il y a moins d'un mois..."

"Quoi ?!Mais pourquoi, tout était terminé, tout allait bien, ces connards étaient sortis de ta vie !" 

"C'est plus compliqué que tu ne peux le penser Felix, c'est bien plus compliqué. Quand je ne suis pas venu au cinéma..." Je le coupe.

"Ne me dis pas que c'est ce jour-là..."

"Si, j'ai éclaté une seconde fois...C'est pour ça que je porte souvent des pulls, pour cacher les dernières marques..."

"Chan..."

"Ce n'est pas de ta faute, seulement la mienne..."

"Ne dis pas n'importe quoi !C'est de la faute aux personnes qui t'ont poussé à te faire du mal, à te détester, tu es quelqu'un de merveilleux, même si ton passé te fait énormément de mal, tu as su conseiller ma sœur, l'empêcher de faire l'une des pires conneries, tu nous fais sourire Chan, tu es important pour nous, pour ta famille !Ne dis plus jamais ce genre de bêtises !" Sans lui laisser le temps de répondre, je viens le prendre dans mes bras, ses larmes n'arrêtent pas de couler et mon cœur me crie de ne pas le laisser tomber car il a besoin de moi, comme j'ai besoin de lui.

"Chan, tu es là, je suis rentré !" Mon meilleur ami sursaute, avant d'attraper ma main et de se précipiter à l'étage, arrivé dans sa chambre, il me pousse à l'intérieur de son placard.

"Reste là, ne fais surtout pas de bruits, fais-moi confiance, tout va bien se passer, lis ça si tu veux, c'est les mots que je n'ai pas osé t'envoyer !" Il ferme la porte, me laissant seul entre ses pulls et ses guitares, la lumière traverse maigrement les trous de la porte, je commence à lire ses mots, même si je ne comprends pas l'acte de Chan, je lui fais confiance.

"Felix, si un jour tu tombes sur ce mot, c'est que quelque chose de grave risque de se passer, ne fais pas de bruit, sois prudent, colles-toi au mur du fond de mon placard, si tu entends le moindre cri, le moindre pleur, appelle la police, fais-moi confiance, je sais très bien que tu paniques, mais crois-moi, ta panique, il la sentira, alors reste neutre, et garde ton téléphone en mains. Si rien ne se passe comme prévu, sache que je t'aime plus que tout au monde, plus qu'un simple meilleur ami."

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Bonjour~~

J'espère que ce chapitre vous plaît, même s'il est long !

À plus tard~~

Même si ce n'est pas le sujet de cette histoire, je voulais vous remercier pour les 2000 vues sur T.W, merci infiniment, je vous aimeuuh !❤

𝐐𝐮𝐞𝐬𝐭𝐢𝐨𝐧 {Chanlix}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant