Douzième jour

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La voiture roule depuis plusieurs minutes, l'habitacle est plongé dans un silence pesant, personnes n'osent parler, ni Jisoo, ni ma mère, sûrement à cause de notre dernière dispute, j'ai été trop loin et maintenant je m'en veux.  

"Je suis désolé..." Ma mère me jette un coup d'œil depuis le rétroviseur.

"Ce n'est pas grave mon coeur, je n'aurais pas dû réagir comme ça, c'est de ma faute, arrête de penser à ça d'accord. Felix t'a répondu ?" Je secoue la tête négativement.

"Il m'en veut beaucoup..."

"Si il savait la vérité, il ne t'en voudrait pas..." Je me tourne vers Jisoo.

"Mais bordel, Jisoo, tu n'es pas dans ma situation, tu ne peux pas comprendre !"

"Tout ce que je comprends c'est que tu es égoïste !"

"Je suis égoïste ?Tu le penses sérieusement ?"

"Oui, je suis très sérieuse."

"Va te faire foutre !C'est dingue, tu as beau me voir pleurer tous les week-ends, tu me trouves égoïste, j'ai beau te défendre au lycée, je reste égoïste, je ne vous ai jamais rien dit pour mon harcèlement, mais je suis quand même égoïste..."

"On est arrivé, on t'attendra dans la salle pour les visiteurs Chan." Je ne réponds rien, je sors de la voiture en claquant la porte, je rentre dans l'hôpital et je me précipite à l'accueil pour demander le numéro de la chambre de Felix. 

306

Je prends l'ascenseur qui me mène au troisième étage, lorsque je suis devant la chambre de mon meilleur ami, j'hésite à toquer et à entrer, s'il m'en veut, il ne voudra sans doute pas me voir. Je prends mon courage à deux mains, et j'entre dans la pièce, après avoir toqué, Felix est allongé sur un lit d'un blanc immaculé, la télévision juste en face de lui est allumée, mais il ne la regarde pas, il regarde par la fenêtre, je me souviens que lorsque nous étions plus jeunes, il le faisait souvent, il me disait que cela le reposait.

"Salut..." Mon meilleur ami se retourne vers moi, le visage fermé, ne laissant passer aucune émotion, il ne me répond pas, il se contente de me regarder quelques secondes avant de retourner à son activité.

"Qu'est-ce que tu veux ?"

"Je...Je t'apporte les cours que tu as manqués..."

"Pose les sur la table dans le coin." Je m'exécute sans pour autant lâcher son dos des yeux.

"Je suis désolé Felix, pour le ciné..."

"C'est bien." Il est tellement froid, ça ne lui ressemble pas. Je viens m'assoir sur le bord de son lit, je ne le regarde plus, je fixe le mur en face de moi, à cause de cette sensation de honte qui m'envahissait.

"Tu m'en veux ?"

"Ouais. Tu m'as laissé en plan pour je ne sais quelle raison, sous la pluie, tu sais très bien que j'habite loin du centre-ville et pourtant tu m'as laissé rentrer seul, sous ce temps pourri. Tu aurais pu me prévenir, c'est en partie à cause de toi que je suis là." Je hoche la tête avant de la baisser.

"Lix...Il faut que je te dise un truc important..." Il rigole.

"Si par important, ça veut dire te plaindre de ta famille et des autres comme tu sais très bien le faire, ce n'est pas la peine, je le sais déjà très bien, pas besoin de me le rappeler." 

"Je-...Ouais tu as raison, je me plains trop pardon..."

"Cool, je peux être seul maintenant ?J'aimerais pouvoir respirer, sans te savoir près de moi." Je laisse mes larmes couler le long de mon visage, je me lève et sors de la pièce. Je descends et je pars de l'hôpital, sans prévenir ma mère, j'ai besoin d'être seul, il n'est que 15h30, je peux encore retourner au lycée, même si je vais devoir prendre le bus pour y aller.

Moi
|Je vais au lycée récupérer un truc, vous pouvez rentrer sans moi.

Arrivé devant le lycée, je pars en direction de mon casier, je l'ouvre, il n'y a aucun mot, les deux derniers que j'ai écrit y sont toujours, j'y dépose quand même le troisième, en espérant qu'il me réponde.

"Je crois que je vais mal, est-ce que se plaindre tout le temps est normal, devrais-je retourner voir ma psy, personne n'est au courant de ça, mais bon, ce n'est pas si important, pourquoi je continue à penser au passé alors que tout est déjà terminé, pourquoi les marques, qu'elles soient physiques ou psychologiques, sont encore présentes ?Est-ce parce que rien ne s'est vraiment arrêté...J'embête tout le monde avec mes remarques sur les autres, sans qu'ils ne sachent que quand je les rabaisse, j'ai l'impression de me rabaisser moi...Je ne pense pas qu'à moi, je pense simplement aux marques que je vais garder à vie, celles qui apparaissent toutes les deux semaines, parfois je me demande à quoi ça sert de vivre, je veux dire, on n'a jamais demandé à naître, alors pourquoi on est là, surtout si c'est pour souffrir...Pardon de t'embêter avec toutes mes pensées bizarres, dans tous les cas je parle dans le vide, vu que tu ne me réponds plus...Merci d'avoir été là quand même."

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Hello~~

J'espère que ce chapitre vous plaît et qu'il ne contient pas trop de faute !

À bientôt~~

Lundi = rentrée = ma phobie = adieu mes dramas du soir !

𝐐𝐮𝐞𝐬𝐭𝐢𝐨𝐧 {Chanlix}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant