Tout est flou autour de moi, je suis encore un peu endormie. J'ai envie de rester dans la chaleur de mes draps mais mon réveil veut m'en empêcher. Je me tourne donc de l'autre côté du lit pour ignorer cette sonnerie incessante. Et je tombe nez à nez sur un homme, couché à côté de moi, portant un masque blanc. Ses yeux sont remplis de malice et à cette vue je ne peux m'empêcher de sourire. Je sens son bras entourer ma taille. Je tend ma main pour lui caresser ses beaux cheveux noirs mais tout ce que je sens ce sont les poils artificiels de Peter, mon gros ours en peluche. Je me met sur le dos et observe le plafond, déçut. Ce n'était encore qu'un rêve. Je mentirais si je disais qu'il ne me manquait pas. Cela fait un an déjà.
Je me sers un bol de céréales dans la cuisine en mettant de la musique. Je ne veux plus penser à lui. Je ne peux plus revenir en arrière maintenant, je dois continuer ma vie jusqu'à ce qu'il devient un oublie. Mais comment oublier ses mains sur mon corps à chaque fois que mes draps touche ma peau. Ses lèvres étaient si douces, j'ai l'impression de ne pas avoir assez profité d'elles. Je commence à divaguer, mes jambes se serrent pour réfréner mon plaisir. A bien y réfléchir, j'ai du temps avant d'aller en cours, ça ne prendra que cinq minutes. Juste une dernière fois en pensant à lui. Sans perdre une seule seconde je me rue dans ma chambre.
A l'université, le temps s'écoule d'une lenteur. J'ai la bougeotte sur ma chaise, je n'ai qu'une envie, me lever et aller faire un tour. D'habitude mes cours sont intéressants du fait que ce sont de nouvelles matières, ça change du lycée. Mais aujourd'hui ce n'est pas mon jour, j'avais juste envie de rester dans mon lit. Pourquoi c'est toujours deux minutes avant la sonnerie du réveil que le lit est si agréable ! J'essaye de prendre des notes du cours sur mon ordinateur mais je ne suis qu'un mot sur deux. Mes yeux s'alourdissent et je sens que ma tête commence à devenir lourde. Encore 30 minutes avant la pause, je dois résister.
Lorsque l'heure tant attendue arriva, je ferma mon ordinateur et posa ma tête sur mes avants bras. Je voulais fermer les yeux le temps de la pause, c'est-à-dire dix minutes mais une voix me fit lever la tête.
« -salut Kajol, ça va ?
C'est Roxanne une fille de ma promo. Elle est venue m'aborder à la bibliothèque un jour et depuis on se dit « bonjour » quand on se croise mais on a jamais vraiment parlé. Elle est debout en face de moi, je la trouve magnifique avec son teint de porcelaine, son carré ondulé noir et ses quelques taches de rousseurs. Comme à son habitude elle me fait un clin d'oeil en me saluant.
- Salut, je vais bien, merci.
- Tu es sûr ? T'as l'air fatigué. Me dit-elle avec son accent canadien que je trouve sexy.
- Un peu. Hier c'était mon anniversaire donc je suis sortie on va dire.
- Sérieusement ? Tu l'as fêté avec des amis ?
- non, j'en ai pas vraiment pour le moment. Donc j'ai passé la soirée seule dans un bar. Dit comme ça, ça parait déprimant. Je pousse un petit rire gêné.
- Si j'avais su on aurait pu faire quelque chose ensemble. Ajoute-elle avec une mine triste.
- Ne t'inquiète pas pour ça, je me suis amusée, j'ai rencontré de bonne personne.
- Hmmm... la semaine prochaine il y a une fête donné par une des fraternités de la fac. Ça te dit d'y aller ? J'y serais avec des amis.
- Je vais y réfléchir. Merci.
- D'accord. Je te passe mon numéro, je pourrais t'envoyer l'adresse et tu me confirmeras. Ça va être marrant. »
Je lui souris en lui tendant mon téléphone. Elle enregistre son numéro avant que je lui envoie un message pour qu'elle puisse avoir le mien. Je connais la réputation des soirées étudiantes et franchement ça ne m'attirent pas tant que ça. Des jeunes aux hormones en ébullition, saoul, se déhanchant sur une musique électro qui vous casse les oreilles dont le texte est quasiment inexistant, se collant les uns aux autres en échangeant leur sécrétions de quelconques façon possible, tout transpirant... ça m'écoeure. Et puis mise à part Roxanne je ne connaitrais personne et je ne pense même pas que je puisse m'entendre avec ses amis. Si j'y vais je sens que je vais rester dans mon coin essayant de m'occuper comme je peux avec mon portable. Ou alors je partirais 20 minutes après être entrée en voyant un gars vomir dans les buissons ou alors une meuf montrant ses seins à tout le monde. Mais comment partir sans avoir de voiture ? Je serais obligé de rester jusqu'au matin pour prendre le premier bus. Et si j'allais dormir dans une des chambres ? Dans une fraternité il y a pleins de chambre. Sauf que je suis sûr de tomber sur un couple en train de baiser, homo ou hétéro. Toutes les raisons me pousse à ne pas y aller pour préserver ma santé mentale.
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Sweet Serial Killer (En Pause)
Short StoryKajol vient d'arriver à Los Angeles mais cette ville porte mal son nom de "cité des anges" puisqu'elle y fait la connaissance de Toma, un être mystérieux qui peut rivaliser avec les démons. Tout comme ces créatures mythiques, il réveillera le côté s...