Prologue

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Un air de joie flotte et envoûte l'atmosphère ce soir-là, la dernière fois que nous avons ressenti cette ivresse était il y a si longtemps... Nous sommes le 18 juin, la troisième année de l'Ère de la Révolution. Hern Barnson a enfin entendu les demandes des habitants de Carnit, dans le pays Goron, c'est une ville qui produit en masse du blé et du pain, concernant les conditions de vie toujours plus déplorables des habitants, la misère nous serre la ceinture. Au fur et à mesure des jours, le Gouvernement nous envoie de moins en moins de ressources, et encore moins d'argent. C'est comme cela que la Révolution a commencé... Après ces 3 années de guerre civile et de combats acharnés, décimant les paysans en les opposants au Gouvernement et ses partisans, nous avons enfin la possibilité de prendre du bon temps ici, à Carnit.

La fête, qui avait lieu en extérieur durant ces fameux soirs chaleureux et doux de la fin du printemps, bat son plein, des milliers de gens chantent et dansent sur une musique enjouée, presque joyeuse, mais profonde en même temps, qui est devenu le symbole de la fin de la révolution, les couples s'embrassent, les solitaires trinquent, les enfants jouent. Cette fête leur apportait un réconfort moral et physique plus que mérité.

– À la votre ! S'exclame un homme, euphorique, tenant sa chope de bière artisanale à la main.

– À la tienne Ben ! Hurlent ses camarades de la nuit.

Dans un coin reste un groupe ne se rapprochant de personne. Des sceptiques, il paraît qu'ils ont perdus des proches dans cette guerre et qu'ils persistent à vouloir résister.

– Ramenez-vous les jeunes ! Dit le maire, Jackie Randeer, un homme dans la fleur de l'âge, la main sur son ventre déjà empli de boissons plus ou moins douteuses. Mais il était malgré tout d'une vigueur exceptionnelle, il avait combattu en première ligne les forces du Gouvernement et avait fait de nombreux dégâts aux lignes ennemies.L'impression qu'il eu du jeune homme auquel il parlait lui fut assez particulière : ce jeune homme, était assez mince, élancé, mais Jackie se rendait compte qu'il était en réalité fort rien qu'en lui adressant la parole ; il avait une voix qui forçait l'attention et le respect au maire.

-Merci...mais non Jackie, reprit Aries, d'une voix qui intrigua Jackie. Je préfère rester à l'écart...

– J'vous jure, les jeunes d'aujourd'hui c'est plus c'que c'était, franchement ! Et il retourna danser en titubant d'ivresse, mêlant joie et abus.

La fête continue, les gens sont de plus en plus heureux, de moins en moins conscients de leur environnement et oublient leurs souffrances communes de ces dernières années. Quand vient l'heure du repas, l'ambiance générale se calme légèrement, on peut ressentir la fatigue, insoutenable causée par de nombreux tracas enfin abattus sur le visage des gens. Ces habitants attendent surtout et impatiemment l'arrivée du Président Hern Barnson, qui doit prononcer un discours traitant de l'arrêt complet de toute hostilité entre Carnit et le Gouvernement. Il arrivera dans son incroyable vaisseau de guerre volant, certainement pour rappeler qu'il aura toujours le dessus sur les peuples de son pays, Goron.

Les Carnitiens finissent leur succulent repas, payé par le Gouvernement en signe de paix ; ils s'impatientent, certains tapent du pied, d'autres jouent avec leurs couverts, quelques-uns jouent à des jeux d'argent, ou encore improvisent des chansons, tantôts paillardes, tantôts satyriques... Aries et son groupe n'avaient pas mangés, ils semblaient comme préoccupés...

D'un coup, d'un seul, un des membres du groupe d'Aries, s'affola, il reçut un appel. C'était un homme assez grand, portant des vêtements de base-ball ainsi qu'un katana de belle facture à la hanche gauche avec une chevelure blanche très particulière.

– Oui ? Allô ? Ici Junk. S'enquit-il précipitamment avec un air grave.

–***************. À cette réponse, un sourire contenté et menaçant à la fois s'afficha sur le visage brûlé de Junk, qui avait supporté tant de tortures. Il avait les yeux emplis de haine à la suite de ce court appel.

Dans un fracas assourdissant, une énorme explosion suivie d'une tempête de feu ahurissante s'abattit sur Carnit. Les habitants étaient figés, comme statufiés, horrifiés même devant ce mur de flammes d'au moins 15 mètres de hauteur, elles dépassaient même le plus haut pic de l'hôtel de ville !

Ce mur avançait lentement sur eux les piégeant tel des rats en cage, Jackie pouvait ressentir toute la peur émaner de son être ainsi que de ses citoyens, alors qu'il pensait enfin avoir ramené la paix à Carnit, il eu une dernière pensée pour sa famille dont sa fille, Akiro, qui a disparu durant la Révolte. Une larme coula le long de sa joue abîmée par l'age car l'idée de mourir sans avoir pu revoir sa fille le répugnait, il avait fait tellement d'efforts pour la sauver, et maintenant il mourrait sans même savoir pourquoi. Il maudit les responsables de la disparition de sa fille ; du plus profond de son cœur il souhaitait leur mort en gémissant :

– Pardonne moi.... Akiro.... !

Les flammes fondirent sur la population de Carnit et engloutirent ce que la guerre avait laissé de cette ville, autrefois symbole de la puissance agricole de Goron.

GoronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant