Sans raison, des pensées noires et rouges me poussent dans les cheveux.
Idiot... unique
de me laisser porter par la vie, et de n'en attendre rien.
Sous mes yeux de lune : un lac en furie où reposent des cygnes bleus ; et mon reflet dans leurs rêves apprivoise la nuit, et ma maison qui a les pieds dans l'eau glacée se délite pierres à pierres.
Demain, pour la première fois, ce lac débordera dans la mer, et le bonheur fuyant, les vagues s'immobiliseront. Depuis toujours, leur couleur est d'ébène, et c'est sur ces vagues élastiques qu'à présent nous marchons tout les deux.
vague tristesse
Chat-mouette, au poil gris bleuté, aux ailes transparentes, tu flottes comme une plume sur la sombre moiteur du lac, et son alléchante obscurité te rend incapable d'aimer.
Fuyant la minéralisation des cadavres, pleurant le soir enfant, en anticipant le deuil prochain, inévitable, je me déplume, et plonge dans la folie ; du fond de mes rêves je navigue vers les profondeurs humides du lac. Pour tout oublier, m'oublier moi-même, et continuer malgré tout, oublier la mort.
Je suis une machine à vivre, la lumière du Soleil est éteinte, depuis des milliers d'années.
Continuer à vivre, apporter de l'énergie à la machinerie, aux organes spongieux, à la vue aiguisée, barrant sur des trajectoires calculées.
les filles des eaux
la discipline les amuse
Dépourvue d'unicité, furieux devant toi, presque immobile, les rigueurs s'amenuisent.
filles de la nuit
filles de mes nuits
Oiseau félin, ô Grand Déclencheur de tempêtes, et d'effroyables désastres de plumes.
Et moi, avide d'avoir des ailes, je sillonne les ponts.
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Leucothéa
PoetryPoésie en métempsychose, en métamorphose constante et sans forme définitive. Sa rédaction date de l'adolescence et se réécrit depuis des années. Le chapitre : "Dune:Notes au hasard des rencontres" était un collage de morceaux de textes découpés dans...