Au loin voguent des réverbères tête nue
Dénudés de lumière ils quittent l'avenue
Des parfums de brume colorés d'habitude
Déplument leurs ailes d'albatros à bitume
Ils ne parlent plus du silence des vagues
Les algorithmes de leur enfance divaguent
L'eau figurant des galaxies en écume
Lit la transparente pureté qui allume
Ta bouche fluviale où ma vie transhume
Avec leurs becs de gaze en taffetas foudroyé
Ces étrangers sur terre ont leurs rêves broyés
Ailleurs leur vie de chagrin en fjords de chair
Les fait marins en mal de bouche coronaire
Ils pourraient suer tout le sang des toisons noires
Et toiser sans peur toutes les mousselines du soir
Lot amère des veines qui font naufrage
Lit d'un quartz inspiré par le rivage
Tas de charge en sable d'une cathédrale-mirage
Des réverbères en allée sur la mer nue
Virevoltent comme des nids de grèbe déchus
Leurs cheveux-cyprés les portent au lointain
Un papillon les tire les envolant plus loin
Près du bruit copain d'un ressac utérin
Où l'écume cosmique a des gestes câlins
Les branches écartelées qui s'entrechoquent
Ont l'air de grands squelettes désarticulés
L'air marin fait un tohu-bohu qui se moque
Ironiquement de nos amours mutilés
Tendre chimère des cris d'oiseaux de vagues
Ange-nébuleuse petite trublion musarde
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Leucothéa
PoetryPoésie en métempsychose, en métamorphose constante et sans forme définitive. Sa rédaction date de l'adolescence et se réécrit depuis des années. Le chapitre : "Dune:Notes au hasard des rencontres" était un collage de morceaux de textes découpés dans...