Chapitre 17

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Callie me jette un coussin en revenant dans la chambre, alors que je suis allongée confortablement sur le ventre, sur le matelas qui me sert de lit depuis presque trois semaines maintenant.

« J'ai dit, on sort aujourd'hui. Tu vas arrêter de t'apitoyer sur ton sort et bouger ton cul. Habille-toi, tu as trente minutes. D'ailleurs, je trouve ça pas mal pour te donner un air potable. Tu ressembles à un zombie. »

Cela ne fait même pas une semaine que Nolan a découvert mon secret, et je suis déjà en attente des vacances qui arrivent dans deux semaines pour ne plus le voir à chaque couloir. Il ne me regarde même pas, rien du tout. Enfin, je crois que je préfère ça que des regards noirs.

Un samedi matin, au lieu de me laisser dormir, Callie veut absolument sortir pour « me changer les idées ». Elle est persuadée que ça me fera du bien, mais je ne suis pas de son avis. La seule personne qui en est capable ne veut plus m'adresser la parole.

La métisse est habillée d'un top noir qui dévoile légèrement son ventre, je devine que c'est un débardeur même s'il est caché par sa veste en jean orange fluo. Je dois avouer qu'elle lui va bien, et il ne fait pas trop panneau de signalisation contrairement à ce que j'ai pensé. Elle s'est à peine maquillée, je veux dire moins que d'ordinaire. Juste du mascara il me semble, une couche de gloss et c'est tout. Callie est aussi belle au naturel qu'avec des couches de fond de teint, habillée soigneusement qu'à la va-vite, les cheveux attachés que lâchés, souriante ou énervée. Elle est belle tout le temps.

Et ça me déprime.

« Brayan vient, tu te souviens de lui, n'est-ce pas ? Mon mec qui t'adore et inversement, celui qui te fait rire ? Il y aura aussi une meuf grave canon qui est sa copine, marrante en plus. Il me semble qu'ils sont tes amis. »

J'enfouis ma tête dans l'oreiller, encore plus fatiguée de l'entendre parler.

« Tes amis qui font tout pour te faire retrouver le sourire. Allez, Rowe ! Putain, bouge ton cul ou Brayan dira encore que c'est moi qui suis en retard, alors que pour une fois pas du tout. »

Je peux bien faire ça pour eux. Tout ce qu'ils veulent, c'est passer du temps avec moi dans l'espoir que je sois enfin heureuse, ce qui n'arrivera pas. Je peux afficher un faux-sourire, et rigoler pour des blagues pas marrantes. Oui, c'est facile. Si la plupart des gens arrivent à le faire, moi aussi.

Je fais donc un effort sur mon apparence. Après une douche rapide, parce que j'en avais vraiment besoin, je choisis soigneusement mes vêtement. Un jean mom noir me fait de l'œil, je l'assemble donc à un haut moulant rouge.

Je crois qu'il appartient à Callie, mais elle ne m'en voudra pas de faire des efforts. Je coiffe mes longs cheveux roux bouclés qui me donnent du fil à retordre, c'est sûr. Même mouillés j'ai du mal à les démêler.

Je m'applique ensuite au maquillage, en me contentant du mascara et du rouge à lèvre. Cette couleur me va vraiment bien, c'est Callie qui l'affirme. Ce rouge pétillant, aussi bien sûr mes lèvres que sur mon corps fait ressortir mes yeux d'après elle.

Et je dois avouer que devant mon reflet, je ne peux que confirmer ses propos. Cette couleur me va à ravir, mieux que toutes les autres.

Je redescends pour mettre mes chaussures et ma veste en cuir, mais tombe sur le couple qui m'attend dans l'entrée. Je voulais faire une meilleure arrivée...

« Wow. C'est ce que j'appelle passer de zombie à plus que potable.

- Tu es sublime, Rowe » renchérit Brayan.

Je leur adresse un sourire timide avant d'enfiler mes baskets et ma veste.

« Je t'ai à l'œil, toi » le prévient Callie avant d'ouvrir la porte

Voyage dans le tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant