Première séance de cordes

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                Tu es debout face à moi. Il y a quelques heures encore, nous nous trouvions dans un bar en pleine discussion. C'était notre première rencontre. Bien sûr, nous nous connaissions déjà un peu mais c'est à ce moment que le virtuel a laissé place au réel. Quelques mails, aucune photo ou description. Mais ce jour-là, tu as décidé de venir. Notre regard s'est alors croisé une première fois et nous avons engagé la conversation avant de la continuer dans un bar. Et maintenant, tu es debout face à moi. Tu m'observes tout en découvrant le lieu dans lequel tu viens d'atterrir. Rien d'extraordinaire, la chambre d'un étudiant. Rien de plus classique. Je cherche alors ton regard afin d'avoir une ultime confirmation pour ce qui va se passer. Ton regard, profond, plonge une dernière fois dans le mien, avant que je ne passe dans ton dos.

Tu sens ma présence derrière toi. Un bandeau arrive au niveau de tes yeux. Le nœud se referme lentement sur ton crâne. A ce moment, tu es plongé dans le noir total. Je me mets alors à tourner autour de toi, tel un prédateur autour de sa proie, de sa victime sans défense. Tu sens évidemment ma présence et la tension qui s'installe dans la pièce. Je me déplace et mets un petit fond de musique classique. Quelque chose de doux afin de ne surtout pas briser ce qui est en train de se construire dans ces quelques mètres carrés. Je reprends ma ronde, observant toujours ce corps. Ce corps qui s'offre à moi. Mais c'est surtout l'esprit coincé à l'intérieur que je veux découvrir. Le découvrir et le dompter. J'en suis encore à mes contemplations lorsque je décide d'entrer en contact avec ce corps. Ma main vient effleurer un bras, vertical, continue son chemin sur ton bassin, le creux de tes reins. Un frisson parcourt ton corps malgré la température ambiante. Je contemple cette réaction sans un mot. Je décide alors de m'approcher plus encore. Sans me coller à ton corps, je suis cependant assez près pour que tu perçoives une odeur, une respiration, une présence, une chaleur qui t'englobe. Et ma main vient s'égarer à divers endroits. Tantôt sur une joue, ton cou, un dos ou une cuisse. Soudain, je m'éloigne de toi. Ce ne sont que quelques pas mais je vois aussitôt la réaction sur ton visage et ton corps qui maintenant, appelle mes caresses. J'ouvre alors un sac et en sort une partie de ce pourquoi tu es là. Un set de cordes en chanvre.

Je ne peux m'empêcher d'emplir mes poumons de cette odeur si caractéristique et mes mains apprécient le contact tout en sortant chacune de mes cordes. Je défais le nœud d'une d'entre elles et, tout en gardant le milieu dans mes mains, je lance la corde à travers la pièce. Elle claque sur le sol et cela provoque un sursaut de ta part. J'approche alors la corde et la passe délicatement sur ta peau. Je peux voir sur ton visage un mélange de crainte et d'excitation. J'attrape lentement mais d'une prise ferme tes poignets, que j'amène contre ton cœur. Tu sens subitement la corde s'enrouler délicatement autour de tes deux poignets. Je referme le nœud et je commence à faire tourner la corde autour de ce corps à ma merci. Petit à petit, l'emprise des cordes se referme sur toi et alors que tu pouvais encore bouger, une seconde corde et quelques minutes plus tard, c'est presque impossible. Je bloque ma corde et je sors à nouveau de ton espace intime. J'observe à nouveau, comme au début. Mais cette fois-ci, c'est mon travail que je vois. Ce corps que je contrains, emprisonné dans mes cordes. La musique est encore là, mais je ne l'entends plus. C'est ta respiration qui emplit mes oreilles. Les moindres variations me guident dans la continuité de mon œuvre. J'imagine la suite, quelle corde je vais utiliser. Par où celle-ci va passer. La contrainte sur ce corps, les déplacements à prévoir. La douleur dû aux cordes et celle que je vais pouvoir ajouter moi-même. Avant de poser la corde suivante, je décide de caresser ce corps. J'en profite pour tester certains passages de cordes et leurs tensions. Bien évidemment je repère les endroits sensibles et je n'hésite pas à déjà appuyer dessus pour entendre un gémissement de ta part. Je saisis une nouvelle corde, cette fois-ci je m'attaque à ta cheville. Une fois une attache solide, je te guide de la main pour te faire asseoir. Je te soutiens dans le bas du dos pour que cela se passe sans encombre. Une fois assise, je reprends ma corde que j'enroule autour de ta jambe et de ta cuisse. Je rétrécis progressivement l'écart entre les deux segments et je sens la tension s'installer dans ton corps. Une tension mêlée de douleur. Doux mélange. Une corde plus tard tu es toujours assise mais dans une position ne permettant que peu de mouvement. Je te guide maintenant afin de te faire passer sur le côté. Une nouvelle corde rejoint alors ton corps. Elle fait le lien entre une des cordes dans ton dos et une de celle qui traverse ta jambe. Petit à petit, comme pour ta jambe et ta cuisse, l'espace entre les deux se rétrécit au fur et à mesure que je tire. J'utilise ta respiration et la résistance de ton corps pour me guider dans cette fantaisie. Et lorsque je décide de bloquer cette corde pour observer mon travail, ce que je vois est d'une beauté sans nom. Un corps, emprisonné, tordu, exposé.

Ta respiration s'est accélérée. De la main, je caresse cette jambe encore libre. Je remonte, petit à petit, sur la cuisse, dénudé du fait de ta robe, et je sens ton corps appeler cette caresse à progresser plus encore. Mais, il n'est pas encore temps. Et lorsque ma main quitte ton corps, c'est l'entièreté de celui-ci qui réclame son retour. Je saisis une dernière corde. Et après quelques tours serrés sur ton mollet, jusque-là libre, je fais passer le bout de la corde dans une petite accroche en hauteur. Je peux alors à loisir la tendre pour voir ce membre s'envoler petit à petit. Rendant la position, dans laquelle tu te trouves, toujours plus inconfortable. A ce moment-là, je peux observer à loisir un sous vêtement que je n'avais jusqu'alors pu que deviner. La tension de ton corps, mêlé à une certaine frustration et à une douleur douce mais continu, le rend si désirable à mes yeux. Ma main ne peut s'empêcher de repartir à l'assaut de tes cuisses. Mais encore une fois, avant d'atteindre la délicate barrière, elle se retire. Ma main trouve cependant rapidement contact avec ta joue. Je la fis alors descendre, lentement, sur ce cou offert. J'hésite un temps à emprisonner ce cou dans ma main, mais je descends finalement ma main sur le décolleté, ouvert, appelant lui aussi une caresse. Ma main trouve rapidement son chemin pour venir empoigner un sein, libre sous le vêtement. Ta respiration s'accélère encore et ses variations, au gré de mes caresses, sont une merveilleuse mélodie à mes oreilles. Mon pouce et mon index, joints d'une pulsion animale, trouvent un des deux tétons qui étaient déjà bien arrogants au travers du tissu. Je joue pendant quelques minutes, une main sous cette robe, sentant le plaisir monter sous mes doigts, dans ce corps offert à mes caresses. Je décide alors de retirer ma main et de venir subitement la plaquer contre le sous-vêtement que j'ai à de trop nombreuses reprises frôlé. Il n'y a alors qu'un bout de tissu entre mes doigts et cette partie de ton corps. Bout de tissu qui d'ailleurs est complètement humide, confirmant des choses que je pouvais déjà deviner. Je sens également une forte chaleur au bout de mes doigts. Estimant que ton calvaire était déjà bien suffisant, je décide de ne pas passer sous ce tissu malgré les appels conscients ou inconscients de ton corps. Je masse donc la forme de ton sexe au travers de cette fine barrière. Ta respiration atteint son paroxysme juste avant que mon pouce vienne insister sur ton bouton d'amour. Subitement, ta respiration se coupe net et l'ensemble de ton corps se tend d'un coup pour se mettre à trembler. Cette jouissance dure de nombreuses secondes pendant lesquelles mes bras essayent tant bien que mal de t'enserrer et te coller à moi.

Une fois tes émotions redescendues, je commence à décrocher mes cordes une par une. Commençant par descendre ta jambe, toujours en l'air. Je peux ensuite retirer lentement la tension entre ta jambe et ton dos. Quelques minutes plus tard, je libère tes poignets endoloris. Je te prends alors dans mes bras pour te serrer contre moi et te laisser redescendre lentement de ce voyage. Je passe ensuite mes mains derrière ta tête pour retirer le bandeau qui te couvrait encore et toujours les yeux. Lentement tes yeux se réhabituent à la lumière comme après une bonne nuit de sommeil. Je regarde à nouveau ce visage, me moquant légèrement de ta réaction face à la lumière. Lorsque nos regards se croise, je peux à nouveau me plonger dans celui-ci. Au même moment, tu réunis les forces restantes dans tes bras pour me saisir les tempes et approcher mon visage du tien pour venir déposer un baiser sur mes lèvres. Légèrement surpris de l'initiative, je réponds cependant positivement au baiser qui dure de nombreuses secondes. J'imagine alors la scène de l'extérieur. Cette jolie créature, cheveux en bataille, robe froissée par endroits et les délicieuses marques de mes cordes sur sa peau, dans mes bras, nos lèvres soudées, le tout à genoux au milieu des cordes négligemment jetées au sol. Malheureusement, le temps passe et ma délicieuse partenaire doit partir. Après quelques mots, je te raccompagne à la porte. Et c'est juste avant de te retourner que tu déposes un dernier baiser sur le coin de mes lèvres en me disant que ce n'est qu'un au revoir.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 25, 2020 ⏰

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