Jungkook

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Bonjour, chers lecteurs ! Ça faisait un bail. Je voulais me remettre à écrire depuis un moment et cette période de confinement m'a accordé le temps nécessaire. Soyons unis pour vaincre le coronavirus, cette saloperie ! Je tiens à remercier et à applaudir les équipes médicales, et à vous encourager à rester confinés, soyez patients et braves ! Mais je ne vais pas m'éterniser sur le sujet, les médias en parlent assez comme ça. Je vous propose donc une nouvelle fanfiction autour des BTS (encore je sais 😭). J'interviendrai peu tout au long du récit, car je veux vous laisser lire en paix ! Sachez juste que l'histoire va alterner les points de vue de nos chers Jungkook et Jimin. Je vous souhaite une agréable lecture ! À bientôt, la bise 😉

Le soleil est éclatant aujourd'hui. Et le ciel, si bleu ! Magnifique. Cela faisait longtemps, ça change des gros nuages noirs. Ce début d'été s'annonce plutôt bien. La rue est bondée de monde, de gens qui s'affairent, qui marmonnent, qui crient au téléphone, qui râlent, qui rient... tout est normal, je me dis en respirant un bon coup. Pour l'instant.

Je resserre mes livres contre moi, et je presse le pas. Je suis en retard, j'aurais déjà dû commencer ma thèse, mais comme d'habitude, je me suis égaré dans mes pensées. Le vent se lève et je frissonne.

Je shoote dans un caillou. J'en ai assez de travailler cette thèse ! Je continue de m'accrocher pour ne pas décevoir mes parents, mais franchement, étudier de longues années, stresser, faire des privations, et tout ça pour finir dans un bureau à quémander une augmentation, trop peu pour moi ! Ça, je ne l'ai jamais dit à maman. Elle ferait une syncope. Le travail, c'est sa devise. Et mon père s'il savait... ce serait encore pire. 

La petite brise se transforme peu à peu en bourrasques. Je secoue la tête, agacé par les mèches de cheveux qui me brouillent la vue. Un grondement se fait entendre au loin... je fais halte, alerte. Et c'est comme si, lentement, le paysage se métamorphosait. Les gens ralentissent le pas, certains lèvent le nez en l'air, les enfants qui couraient joyeusement sont retenus par leurs parents.

Le grondement s'accentue. Je soupire. Ça recommence... 

Je baisse la tête : les détritus se mettent à trembler, les poteaux de signalisation à osciller... allons bon, comme si je n'étais pas déjà en retard dans mon travail.

Puis les premiers tremblements se font ressentir. On a un temps d'arrêt. Un silence de mort s'abat sur les rues, la foule se fige.

Et, comme si on avait enclenché un interrupteur, une vague de panique submerge soudain les passants : certains se mettent à crier, à courir...

Je me rapproche des bâtiments, désabusé. Je ne comprends pas pourquoi les gens continuent de s'affoler. Comme si on pouvait y faire quelque-chose.

Un long signal strident se fait alors entendre. C'est l'alarme. Elle ne m'avait pas manquée celle-là. Le mouvement de la foule grandit, ça coure, ça bouscule, ça geint. Un homme d'un certain âge me rendre soudain dedans :

- Eh ! Bouge-toi ! crache-t-il.

Je suis projeté en avant, et mes livres m'échappent des mains. Je les ramasse en tentant de garder mon calme. Mes doigts s'arrêtent en plein élan. 

Une fissure, fine et sinueuse, se dessine dans le bitume. Elle s'agrandit peu à peu, et semble s'élancer jusqu'à moi.

- Putain..., je marmonne, atterré.

Je reprends vite fait les bouquins et saute sur le trottoir. Mon épaule me lance tandis que l'autre énergumène continue de pousser tout le monde pour accéder au point refuge. C'est fou comme les gens perdent vite le sens de la politesse et leurs valeurs dans ces situations de crise. On voit tout de suite leur vrai nature.

De nouvelles vibrations secouent le sol. Je m'active, je vois des gens mi-apeurés mi-saoulés s'engouffrer dans le bâtiment tel un raz-de-marrée humain. J'ose jeter un dernier coup d'oeil en arrière : la fissure est toujours là, elle prend ses aises, s'étale... elle me nargue. 

C'est là qu'un coup sourd s'élève des entrailles de la terre. Oh oh. Celui-là va être plus violent que la moyenne. 

Je franchis les quelques mètres qui me séparent encore du point refuge et me faufile entre les portes. 

" Il reste encore quelqu'un dehors ? hurle plus tard un flic."

Pas de réponse. Il referme alors les lourdes portes de béton. La sirène se tait mais elle résonne toujours dans mes oreilles.

Il fait frais là-dedans, et sombre. On est tous serrés les uns contre les autres. Pas le genre d'endroit où on aurait envie de crever. Les plaintes ont cessé, on attend. On est habitués.

Mais j'aimerais quand même pouvoir marcher tranquillement dans la rue sans avoir à subir toutes les semaines un tremblement de terre.

Le sol vacille. Ou c'est peut-être moi. Je m'appuie contre le mur : du béton froid, qui me glace. Des gamins se mettent à brailler dans le fond. Eux, ils ne sont pas encore habitués.

Deux trois spasmes nous font perdre l'équilibre, ça dure encore un quart d'heure. Puis tout se calme. On guette... deux, trois minutes... et le flic rouvre les portes.

C'est fini. Les gens se précipitent dehors, et le policier peine à maîtriser l'agitation. Moi, je suis dans les derniers à sortir. Je connais la chanson. Et mourir écrasé par une foule pressée de retourner à ses occupations, alors que la menace est écartée, ce serait vraiment le comble.

Le flic a l'air épuisé. Je lui lance un sourire compréhensif, et je sors. 

LA FAILLE (Jikook)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant