Nineteen

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Nous parlons de ce que nous allions faire lorsque je regarde par la fenêtre de la voiture et remarque qu'il fait nuit.

Nous devrions probablement y aller.

Nous avons décidé qu'il serait plus sage que j'affronte mes parents toute seule. A vrai dire Harry n'était pas trop d'accord, il avait peur de leurs réactions. Mais ce sont mes parents et j'ai besoin de leur en parler seule. Je sais bien que si Harry est avec moi je ne pourrais pas dire tout ce que j'ai sur le coeur. Je sais bien que je ne pourrais pas leur demander tout ce que j'ai à leur demander s'il est près de moi. C'est déjà assez embarrassant comme ça. J'avais besoin d'être seule avec eux, de leur parler toute seule. Je ne suis plus une petite fille, ils avaient besoin de le comprendre, et avoir Harry prêt de moi, comme s'il était mon garde du corps, n'allait pas aider.

Il me dépose devant chez moi et je sens bien qu'il ne veut pas me laisser affronter cette réalité seule. Je ne veux pas les affronter seule mais j'en ai besoin. Ce sont mes parents, c'est ma responsabilité. C'est à moi de faire cela, et à moi seule.

"Appelle-moi dès que vous avez fini. Appelle-moi si tu as besoin de moi, si tu veux que je vienne, tu sais que je viendrai. J'ai l'impression d'être un lâche en te laissant seule. Je n'aime pas ça. Je suis là pour toi, tu le sais. Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit."

J'hoche de la tête. Je ne peux pas parler. J'ai enfin le courage nécessaire pour parler à mes parents, je sais bien qu'il va s'évaporer dans peu de temps. J'ai besoin d'y aller tout de suite. Je l'embrasse une dernière fois avant de sortir de la voiture et trottiner jusqu'à la porte. Je prends une grande inspiration et ouvre la porte de la maison. En fermant la porte je vois Harry avec un petit sourire encourageant, comme pour me dire que je peux le faire. Je reprends mes esprits. Je fais ça pour nous, pour pouvoir être avec lui sans avoir à me cacher.

Ma mère sort de la cuisine pour m'accueillir, comme elle le fait tout le temps.

Où étais-tu? Il se fait tard.

Papa est là? J'ai besoin de vous parler.

Bien sur, il est au salon.

Je me dirige au salon, ma mère à mes talons. Je lui demande de s'asseoir, ce qu'elle fait sans poser de questions, très étrange.

Tu m'as demandé où j'étais. J'étais avec Harry Styles. Nous nous voyons. De façon romantique.

Aucun des deux ne réagirent. Ca confirme bien qu'ils le savaient depuis un moment.

Mais ça vous le savez déjà pas vrai?

Quelques secondes, qui me semble être une éternité, s'écoulent avant que ma mère n'ouvre la bouche.

En effet.

C'est donc vrai. Vous le faites suivre. 

C'est une information que je sais déjà mais l'entendre me le confirmer active quelque chose en moi. Du dégout? De l'incompréhension? 

"Pourquoi ça?"

Ce n'est pas à toi de poser les questions, jeune fille. - Mon père hausse la voix. 

Ma mère met une main sur son épaule, comme pour le calmer. Ce geste n'a aucun effet sur lui. Au contraire.

Comment peux-tu te présenter à nous de la sorte? Sais-tu à quel point c'est humiliant et déroutant pour nous d'apprendre cela?

Ce n'est pas comme si....

Tais-toi! - me hurle mon père.

Il frappe le canapé de son poing. Son visage s'est transformé. Je n'ai jamais vu une expression pareille sur son visage au paravant. C'est une expression de dégout mélangé à de la colère si profonde, comme s'il allait tuer quelqu'un.

Comment peux-tu faire cela? Il est beaucoup trop vieux pour toi! Nous l'avons accueilli dans cette maison. Nous l'avons invité à notre table. Tout ça pourquoi? Pour qu'il couche avec ma petite fille derrière mon dos!

Ce n'est pas ce qu'il....

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il se lève d'un bond et me gifle. L'impact est si inattendu et puissant que je me retrouve au sol, une main sur la joue. Il me jette un coup d'oeil plein de dégoût avant de sortir en troupe du salon.

Je suis bouche bée. C'est la première fois qu'il lève la main sur moi. Ma joue s'enflamme, les larmes me montent aux yeux. Je regarde ma mère, comme pour lui demander de l'aide. Elle ne prend pas la peine de me regarder et sort du salon, à la poursuite de mon père.

Je m'attendais à tout sauf à cela de leur part. Je savais bien qu'ils allaient s'opposer à cette relation, mais de là à lever la main sur moi. J'imagine que c'est justifié. Je l'ai peut-être mérité.

Je réunis toute l'énergie que je peux pour me lever. J'attrape mon sac et me dirige vers la porte. Je n'ai pas d'autre choix. Je ne peux pas rester dans cette maison, pas après cela. La gifle. La réaction de ma mère, ou devrais-je dire l'absence de réaction de la part de la mère. Je ne peux juste pas.

J'attrape mon téléphone sans y penser.

Allo?

Je n'ai besoin de rien d'autre pour que les larmes s'emparent de ma voix.

Je suis sur le canapé d'Harry, recroquevillé sur moi-même.

Quelques jours ont passé depuis l'incident à la maison. J'ai, bien évidemment, raconté à Harry ce qu'il s'était passé lorsqu'il est venu me chercher. J'étais en larme et je ne suis pas sûr qu'il ait compris quoi que ce soit mais après cela il m'a pas abordé le sujet et je l'en suis reconnaissante.

Je suis inconsolable depuis cette nuit. Harry a tout essayé pour me remonter le moral, mais rien ne fonctionne. J'essaie de faire des efforts pour lui, mais je me sens épuisée. Franchement, j'ai juste envie de m'apitoyer sur mon sort quelques jours. Je pense qu'il finit par comprendre.

Ces quelques jours ont consisté en Harry me préparant le petit-déjeuner. Lui m'aidant à faire ma toilette le matin. Il me fait la lecture parfois, mais sa voix est un bruit de fond. J'ai un nœud à l'estomac, mais je me force à manger pour ne pas le décevoir. Je feins des sourires de temps en temps, mais je sais bien qu'il voit qu'ils ne sont pas sincères.

Il travaille sur son ordinateur près de moi au salon. Je pense qu'il ne veut pas me laisser seul trop longtemps, peut être de peur que je ne fasse pas une bêtise. Je finis généralement par m'endormir sur lui et me réveille avec une couverture sur moi.

Il m'aide à me changer le soir, il me met au lit, se couche près de moi et me prend dans ses bras. Il m'essuie les larmes lorsque je pleure en silence le soir dans un geste rassurant.
Il s'occupe de moi comme personne ne l'avait fait. Comme si j'étais un petit chat blessé. 



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Bonjour, bonsoir,

Alors oui, je suis toujours en vie et oui cette fanfiction est toujours en cours d'écriture. Malgré une très longue pause.

Ca fait du bien de reprendre l'écriture. En espérant que quelqu'un continu à lire cette histoire et que ce chapitre lui plaise.

Merci infiniment à celles et ceux qui lisent cela.

J'espere que vous allez bien et que ce confinement ne vous à pas trop anéanti. Bisous sur vous et faites attention à vous.


Where are you Daddy? Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant