Croqueuse de diamants

1-Beautée moisissante

L'hypocrisie est une arme redoutable au sein d'une société.

Ça je l'ai bien compris. D'ailleurs tout le monde l'a compris ici,  dans cette salle de réunion. Moi une femme d'affaire ? Non loin de là, j'accompagne celui qui me sert de petit ami, le directeur de l'entreprise.

Bien que le mot petit ami ne soit pas vraiment correcte pour ma part, ce n'est que le réservoir à argent dont je me sers en ce moment. En contrepartie il profite de ma présence à ses côtés,  ce qui est largement suffisant.

Ma popularité monte en flèche, peu de critique surviennent car tout les hommes avec lesquels je suis sortie sont encore totalement en admiration sur moi, on me surnomme donc de "femme fatale" ou bien de "briseuse de coeur" j'ai même entendu dire que j'avais un "cœur a prendre". Mon cœur n'appartient qu'à moi, sans cœur, on ne peut pas vivre, c'est scientifiquement prouvé.

Je me contente de vivre ma vie au dépend des autres, de profiter du succès de certains pour en faire mon propre succès, les gens me pensent riches, je le suis. Les gens me pensent indépendante, je ne le suis clairement pas. Mais au final je pourrais l'être, j'ai tellement de prétendants que le nombre de cadeaux que je reçois me permettraient de vivre jusqu'à au moins cent ans.

Suis-je fière du chemin que j'ai parcouru ? Oui totalement, je suis heureuse de vivre ce que je vis, je ne me soucis plus de l'argent. De plus, les petits amis que je choisis sont tous beaux comme des dieux, alors j'en tire de grands avantages au quotidien. Il m'arrive même de m'attacher à certains d'entre-eux, mais jamais au point de ne pas pouvoir m'en séparer.

-Violette ?

À l'entente de mon prénom je me retourne. Daniel me fait face, mon réservoi...petit ami.

Je lui souris et hausse un sourcil en l'incitant à me poser sa question.

-Eh bien, je sais que c'est un peu rapide, mais on est ensemble depuis maintenant deux semaines...j'aimerais t'épouser, je pense sincèrement que tu es la femme de ma vie !

Oh. J'en ai reçu plein des demandes en mariage. Mais jamais au bout de deux semaines, un grand records. Maintenant je dois me sortir de cette situation.

Je prends un visage paniqué et laisse couler quelques larmes.

-Je...Je...non...je peux pas...

Le visage qui me fait face se décompose, il est devenue affreusement triste, ce qui contraste avec son air sérieux qui m'a attiré chez lui. Il est temps de le jeter.

Je prends une voix un peu plus sérieuse :
-Écoute Daniel. J'ai beaucoup aimé tout ces moments passés ensembles mais je pense qu'il est temps de mettre fin à cette relation. Je ne pensais pas que tu serais aussi pressant avec moi.

Balivernes.

Je me retourne pour partir mais il m'agrippe le poignet désespérément.

-Non ne pars pas ! C'est pas grave si tu veux pas tout de suite ! Reste avec moi, je t'en supplie Violette ! Tu...

Je le coupe net en arrachent mon poignet de sa main.

-Suffit.

Mon regard est glaçant,  j'ai cessé de jouer mon petit jeu d'actrice. Je le regarde de haut puis sors de sa stupide entreprise.

C'est dommage, j'avais une bonne cible pourtant. Le créateur d'une société high-tech qui venait de décoller avec des millions d'achats. Ma prochaine cible est déjà toute trouvée.

Alexander Limol. Le fameux footballeur qui fait tant succès chez les filles.

Je crois qu'il y a un match demain soir, je peux toujours demander à un de mes prétendants de me donner des pass VIP pour que je puisse rencontrer ce cher footballeur.