Les roues de l'autobus

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L'autobus avait quitter l'école un peu plus tôt aujourd'hui. Au lieu de s'arrêter devant les rails avant le passage du train de 15h18, comme à tout les jours. Les roues de l'autobus s'arrêtèrent pile dessus. Autours de nous que des champs de colza. Pour seul bruit le vent brassant des poignées de fleurs. Nous échangeâmes des regards inquisiteurs. 

Un murmure indigné se lève. 

Louisa aussi. 

— Madame Vachon? 

La conductrice ne répondit pas. Son gros ventre mou se trémoussait au rythme de ses sanglots. Ses cheveux peroxydés ramenés en une longue couette grasse foutaient son dos.

Louisa renchérit. Dans un cri étouffé, la conductrice se retourna vers nous. 

15h16 – Une abeille se pose sur le dossier du banc devant moi, ses pattes duveteuses couvertes de pollen jaune. J'éternue.

— Sales morveux, cria madame Vachon. C'est fini! C'est fini pour moi et c'est fini pour vous. 

Incrédule, je reste bouche bée. Nous ne sommes plus que cinq à bord. Louisa essaie de raisonner madame Vachon. Jamie et Steve, les jumeaux, tentent d'enfoncer les fenêtres de secours. la plus petite d'entre nous pleure et demande sa maman. Je reste bouche bée 

15h17 – Un claquement sec. L'abeille s'envole. Jamie saute hors du bus, Steve attrape la petite et la pose dans les bras de son frère. L'abeille se pose sur l'épaule de la conductrice. Louisa pleure avec elle. Je me lève et attrape sa main. Nous sautons hors du bus.

15h18 – Nous regardons le train arriver, il est là sifflant. Ils est là freinant dans un grincement assourdissant. La plus petite crie, les mains sur les oreilles. Les jumeaux se serrent. Louisa pleure le visage dans les mains. Dans un sursaut Madame Vachon sort titubant de l'autobus. Son visage gonflé se débat pour respirer. Elle s'écroule devant nous. Dans un fracas, le train heurte l'autobus. 

Une voiture arrive. 

Les roues de l'autobus.Where stories live. Discover now