Harcelé par l'Amour... TOME 1 [EN RÉÉCRITURE]

TOME 1 - chapitre 1

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Shannon

Tout a commencé un soir, alors que je rentrais chez moi, avec une nouvelle fois, les cris de mes parents qui résonnent entre les murs de la maison entière. J'y était habituée. Cela faisait bien longtemps que je ne réagissais plus à leur dispute. J'étais bien sûr agacée par leur engueulade qui ne faisait qu'empirer, mais à force, on n'a plus le courage de résister...

Et comme tous les soirs, je montais dans ma chambre, sans même leur dire bonjour, et m'y enfermais, avec pour seule distraction, ma musique et mes devoirs. C'était souvent l'heure du dîner qui me faisait peur. Et ce soir là, l'ambiance était glacial. Personne ne parlait. « Passe-moi le sel, le pain ». Ce sont les seuls mots que l'on prononce à cette table en général. Et heureusement, sinon on mangerait chacun dans notre coin pour ne pas se disputer.

A l'heure du coucher, seule dans ma chambre, sur mon lit, au chaud dans les couvertures, mon téléphone à la main, je traînais sur les réseaux et commençais à m'endormir paisiblement. Seulement, quelqu'un frappa à la porte et m'obligea à me lever pour lui ouvrir. Je me couche à nouveau, et laisse un peu de place à mon père qui s'est assis sur le rebord de mon lit. Il m'a caressé le crâne en disant : « Un jour tout cela cessera... Ma puce.

Moi : Tu m'as déjà dit ça la dernière fois. Dis-je en levant les yeux au ciel.

Papa : Oui mais là, c'est vrai, je te le promets.

Moi : Vous allez divorcer ? Enfin ?

Papa : Tu sais que j'aime ta maman ? Et je t'aime aussi ma puce. Ne l'oublie pas.

Moi : Moi aussi papa...

Papa : Bonne nuit ma fille. » a-t-il dit en me baisant le front avec tendresse avant de quitter la chambre.

J'ai toujours été plus proches de mon père que de ma mère. Elle ne sait jamais vraiment occupée de moi. A croire qu'elle ne voulait pas de moi. Mon père m'a toujours chérie, lui. Je suis « la prunelle de ses yeux » me dit-il. Et c'est l'une des personnes que j'aime le plus au monde. Et ça ne changera pas d'ici là. A moins que ma mère ne me montre son affection mais, cela ne risque pas d'arriver non plus.

Et c'est ce soir là, que tout à changé. C'est cette nuit, où j'ai du mal à m'endormir, que tout est arrivé. Et même si cette nuit là, fut la plus longue, ce n'était que le début d'un enfer sans fin. Je me souviens qu'à ce moment là, c'est comme si mon corps me prévenait. Qu'il me disait qu'à partir de maintenant, tu ne dormiras plus. Tu pleureras encore. Et tu souffriras toujours. Ce n'est que très tard dans la nuit que je suis parvenu à fermer les yeux et m'endormir de force. Et je savais que la journée de demain serai aussi longue que la précédente.

*

Le matin suivant, sans surprise, j'étais en retard pour l'école. Mais à ma grande surprise, ce n'est pas une mère en colère que j'ai trouvé en descendant les escalier, mais une mère en pleure. Elle était là, dans le salon, recroquevillée sur le sol, un téléphone à la main, des mouchoirs et des photos de papa éparpillées un peu partout sur la table basse. Paniqué, je suis venu m'agenouiller près d'elle et en craignant le pire en lui demandant ce qu'il s'était passé: « C'est ton père... Il ... Il est mort cette nuit !». a-t-elle dit en bafouillant, et en pleurant à chaude larmes.

J'ai porté ma main à mon visage. Abasourdie. J'étais sans voie. Aucun sons ne voulaient sortir de ma bouche. Je ne pleurais pas non plus. Je ne voulais pas y croire sûrement. Comment était-il possible que l'homme le plus important de ma vie puisse disparaître si soudainement en une simple nuit ? Lorsqu'elle me précise la cause du décès, mon cœur s'est arrêté. Il n'était pas simplement mort d'un accident, c'était sa décision. Il avait décidé tout seul l'avenir de notre famille.