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Il est seize heures un samedi du mois juillet. Nous sommes à plus d'un mois après la composition de la section normale du baccalauréat et à quelques minutes du début de la proclamation des résultats. Le soleil entamait sa dernière tournée. La plupart des jeunes du paisible village de Dohissa dans la commune de Savalou c'étaient muté vers le centre ville de Savalou où devrait avoir lieu la dites proclamation. Les quelques uns restés au village s'occupaient du mieux qu'ils pouvaient . Certains avaient formés de équipes et s'adonnaient au Maracana, d'autres coupaient des fargos de bois pour la cuisine du soir et mieux encore d'autres aiguisaient leurs lances et taillaient des flèches pour la chasse aux gibiers. Les plus âgées qui ne pouvaient plus se permettre des activités pareils s'étaient regroupés sous un grand baobab pour jouer au traditionnel Awalè* et tirer quelques verrons du sodabi* locale. En gros , mises à part la proclamation des résultats du baccalauréat , c'était un samedi comme les autres. C'est également l'occasion pour les concessions qui se font la guerre depuis toujours dans le village comme celles du vieux Fadou et du vieux Ganfon d'accentuer cette querelle en cas de réussite ou d'échec de leurs progénitures respectives. Un peu plus au fond du village, se trouvait une concession particulière . Particulière car dans le village , personnes ne s'aventure longtemps aux alentours. La dites concession est situé sur le sentier menant au marigot du village. Les jeunes garçons comme filles qui s'y rendent, prennent leurs jambes à leurs cou déjà à cinq cent mètres de la maison et ne s'arrêtent qu'au marigot situé lui aussi a également cinq cent mètres après la concession . C'est devenu une habitude dans le village de faire un kilomètre de aux pas de courses juste à cause d'une vieille histoire qui à tâcher à jamais la réputation des habitants de cette concession . En effet, il y a de cela une vingtaine d'années, une vieille dame avait habité cette concession. Elle était connue comme étant une sorcière car à chaque fois que des enfants s'amusaient à proximité de la maison ils se plaignent de maux de ventre atroces une fois chez eux. Les habitants ayants eut marres de cette affaire avaient réussi à la chasser du village et à brûler la dites concession. Quelques années plutard , Kondo et sa famille se sont installés sur la parcelle et dès lors, Kondo, ses deux femmes et ses enfants sont regardés du coin de l'œil dans le village. D'autres vont même jusqu'à dire qu'ils seraient des descendants de la sorcière qui habitait là jadis. Ils n'ont pas une bonne presse dans tout le village et ses environs. Couché sur une nattes de pailles aux fonds de la dites concession, Luc, l'un des candidats aux baccalauréat ne s'était pas aperçu qu'il sonnait l'heure de la proclamation. Heureusement pour lui, il a un ami dans le village. Isidore également candidat à l'examen de cette même année est l'ami d'enfance de Luc. Ils se fréquentent depuis l'école primaire et malgré le regard des autres, il n'a jamais eut de problème pour s'afficher en public avec Luc , le seul garçon de la famille qui a été accepté à l'école du village à cause du passé de la parcelle sur laquelle il habite. N'ayant plus nul part ou aller et ayant construit leurs propres concession sur la parcelle la famille de Kondo a été condamné à payer le tribut de la vieille sorcière. Kondo a été autorisé par le conseil du village à inscrire un seul de ses cinq garçons à l'école du village car pour eux ils sont les descendants de la sorcière et plus ils seront nombreux a l'école , plus ils auraient de chances de créer des dégâts dans le village. Le choix avait donc été porté sur Luc le dernier né de la famille et le voilà aujourd'hui a quelques minutes de savoir s'il sera l'enfant prodige de la famille. Isidore, au guidon de son vélo , surgit en trombe dans la concession comme si quelqu'un en voulais à sa vie. Il aperçoit au loin Luc qui dormait encore sur une natte les poing fermés. Il attrape un saut d'eau et renversa tout son contenu sur son ami qui sursauta brusquement.
- Isidore il y a quoi et puis tu me réveil comme ça
Isidore attrapa sa hanche avec ses deux mains puis reprit:
- tu as la mémoire courte inh mon ami. Je me demande comment tu as fait pour arriver jusqu'en terminale. Aujourd'hui c'est la proclamation des résultats du bac tu as oublié
- Heyyyyy! C'est vrai oh , attends moi je prends mon vélo et on y va en ville.
- Tu ne va pas te changer d'abord ? Je viens de te mouiller.
- laisse ça mon frère , ça va sécher en route.
Luc et Isidore prirent leur vélo et pédalent de toutes leurs forces jusqu'au centre de proclamation.
Une fois sur les lieux , place à la prière . C'est le moment d'invoquer tout les dieux et toutes les divinités afin d'être cités parmis les admissibles au baccalauréat. Quelques minutes plutard , Isidore entendit son nom et sauta de joie au grand dam de Luc qui était toujours sans nouvelles. Des heures se sont écoulées et la nuit commençait à faire son apparition, jusque là pas de nouvelle sur la situation de Luc qui devenais de plus en plus tendu. C'est là qu'apparaît Carlos , un autre ami de Luc mais qui lui se fait discret sur leur amitié pour ne pas attirer les foudres de ses parents . Il félicita ses deux amis en leurs disant qu'ils ont tous tirés leurs épingles du lot.
- (Luc) Je n'ai toujours pas entendu mon nom et tu me dit félicitation, méfie toi inh Carlos
- (Carlos) Qu'est ce que tu racontes ? Ce n'est pas toi Luc Kondo?
- (Luc) Oui, tu sais que c'est moi et tu demandes encore?
- ( Carlos) Ton nom a été appelé avant même le mien et celui de Isidore.
- (Luc) Il faut jurer!
- ( Carlos) Je te jure mes ancêtres
- ( Isidore) Enfin on peut respirer tu es admissibles mon frère donc demain soir c'est bal poussière pour tout le monde sur les collines.
- ( Luc) je suis très heureux et ma famille le sera encore plus. On se dit à demain les amis . On se verra au bal poussière.
Les trois amis se séparent et chacun prit la route de sa maisonnée. Arrivée chez lui, Luc jetta son vélo dans la cours puis courut dans la case de son père . Sur le pas il enleva ses sandales , nettoya ses pieds avant d'entrer. Il se prosterna en disant en langue locale "Mahi":
- Père , j'ai fait votre volonté. Je suis admissible à l'examen
- Félicitation mon fils, tu es entrain de briser la malédiction qui pèsent sur notre famille. Va, et rassemble toutes la famille ce soir on fait la fête en ton honneur.
Luc se retira de la case de son père et réunis la concession. Ils firent tous la fêtes jusqu'à très tard la nuit avant d'aller se coucher.

Entre Les Griffes Du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant