Chapitre 3

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Quatre mois plus tard, ma famille et moi sommes partis en voiture direction la Rochelle. J'avais continué mes recherches jusque-là, et je ne trouvais finalement pas ce camp si terrible que ça.

On s'est réveillé à 7h et on est parti l'heure suivante. J'ai enfilé mon tee-shirt Levis avec un jean-leggins marrons et mes baskets Nike blanche. Il fallait arriver là-bas en fin d'après-midi. Je n'avais pas envie de partir. J'ai peur de m'ennuyer, qu'il ne fasse pas beau. Et puis, je devais laisser mon chat, Tigrou. Mais de toute façon, on n'avait pas le choix.

Neuf heures plus tard, avec deux arrêts à des aires d'autoroutes entre-temps, nous étions enfin arrivés. Le voyage s'est bien passé, malgré mon horrible mal de dos qui commençait à se faire ressentir. J'ai regardé la météo qu'il y avait et c'était vraiment pas mal pour l'endroit où l'on était. Il ne reste plus que deux minutes avant d'arriver enfin à destination. Je regardais par la fenêtre le paysage défilé. Le nez collé à la vitre, j'observe la ville : la mer, des villas, des hôtels et encore la mer. Nous nous sommes garés sur le parking du camp, nous sommes sortis de la voiture, et j'ai vu les façades des quatre bâtiments différents qui appartenaient tous au camp.

On est directement rentré à l'accueil, et il y avait une odeur... bizarre. Je n'arrivais pas exactement à savoir ce que c'était et d'où cela venait. C'était un mélange entre de l'eau de javel et le chien mouillé. Pas que je n'aime pas les chiens, loin de là, je voulais d'ailleurs devenir vétérinaire. Mais cette odeur était étrange et commençait à me monter à la tête. Ça commençait bien, me dis-je sarcastiquement. On nous a accueilli très poliment. J'ai directement mis le bracelet vert, qu'on nous a donné, qui signifiait que nous faisions partis du camp. Autrement dit : qu'on avait payé pour être ici.

Puis on est arrivé devant notre appartement. Je sors la clé précieusement rangée dans ma poche arrière, je l'insère clé dans la serrure, je pousse la porte, et on entre. Dès le premier regard, on s'aperçoit que l'appartement est ancien. Il pourrait paraitre grand vu comme ça. Comme je m'y attendais, l'endroit était soigné et accueillant. Les murs sont soit blancs soit gris et le mobilier est en bois. Lorsqu'on a passé la porte, nous arrivons directement dans un couloir qui mène à deux pièces. La salle de douche et les toilettes étaient distinctement séparées. La salle de douche était assez petite, mais suffisamment grande pour y entrer à plusieurs. Elle était jaune. Les toilettes étaient, eux, dans une toute petite pièce aux murs blancs. Il y a juste la place pour s'assoir dessus. Il n'y a qu'une légère cloison qui sépare l'entrée du salon-salle à manger-cuisine. Après avoir posé mon sac, je m'avance pour découvrir la suite. Contre le mur de gauche, trône un petit écran et j'aperçois la télécommande sur le bar. Juste en face, un petit canapé lit avec une house orange à motif africain, est posé sur la moquette grise présente dans tout le logement. Derrière, une petite baie-vitrée va de la télévision à la cuisine américaine. Il mène au balcon en planche de bois avec vue sur une petite cour. Au moins, personne ne passera devant notre appartement à minuit un peu trop alcoolisé. La cuisine est séparée du salon par un petit bar bordé de deux chaises hautes. En face, il y a une table ronde avec quatre chaises en plastiques jaune autour. Tout cela me parait bien pour le moment. Je me tourne vers le couloir, partant du salon et longeant la cuisine, qui dessert les chambres situées du côté droit de l'appartement. Dans cette allée, est accroché un miroir, où l'on peut se voir de la tête aux pieds ainsi qu'un grand placard. Il y a deux portes de chaque côté du couloir ; l'une mène à la chambre des parents, qui contient un bureau (sans chaise), une fenêtre avec la même vue que quand on est sur le balcon et un lit double, et l'autre à notre chambre, à ma sœur et moi. Nous y pénétrons suivis de près par notre mère.

Conforme au reste de l'appartement, les murs y sont blancs et c'est loin de me déplaire : je préfère le neutre à l'extravagance. Sur le mur situé en face de la porte une grande fenêtre apporte une belle luminosité. Un lit est placé en dessous. Un autre lit est contre le mur de gauche de la chambre. Je prends cette dernière option où il n'y a pas la fenêtre juste au-dessus, espérant ainsi de pas être réveillée par la lumière du jour. Contre le mur à droite de la porte, un bureau est installé avec le même modèle de chaise que dans la salle à manger. Je pourrai facilement y poser mes cours, mes livres et mon ordinateur. Il manque une table de nuit à cette chambre pour qu'elle soit parfaite. J'ai hâte de déballer mes affaires et prendre pleinement mes marques dans cet appartement.

Une fois assise sur le canapé avec ma sœur, nous examinions les détails des lieux en attendant que nos parents reviennent avec les valises, exactement comme quand on était petites. Nous nous levâmes synchronisées quand quelqu'un essaya d'ouvrir la porte lourde pour rentrer. Les valises pesaient.

On fit l'inventaire de début de séjour avec ma sœur et ma mère. Cela consiste à cocher des cases pour répondre à des questions par rapport à l'appartement, pour savoir s'il manque des choses.

Sans perdre plus de temps, je commence à vider mes valises et déballe mes affaires puis nous allons visiter le camp avec toute ma famille. C'était sympa et minimaliste. Nous sommes allés au magasin pour acheter un haut de maillot de bain noir que j'ai oublié chez moi. Puis on est allé manger à la cantine dans le camp, c'était très bon. La tarte au citron meringuée était comme je l'aimais, pas trop cuite et légèrement acidulée. J'avais apprécié qu'il y ait un menu végétarien proposé. Après tout, être en vacances ne veut pas dire se laisser aller. Après ça, nous sommes rentrés dans notre appartement nous reposer. Cette journée était longue.

Je souhaite bonne nuit à mes parents et entre dans mon lit. Je me retourne vers le mur, la tête dans le polochon. On dit que s'endormir dans un lit inconnu est soit facile, soit très, très difficile. Et là, malgré la fatigue qui m'envahit, je commence à me dire que c'est la seconde option. Je me tourne sur le dos, une main sur le front. La chaleur de la journée est piégée dans ma chambre et il n'y a pas de clim.

Un amour (presque) impossibleWhere stories live. Discover now