Il regarde encore le fauteuil vide.
Elle ne viendra pas,
Il a trop attendu.
Son visage s'est parcouru de rides
Et quelque chose en lui s'est fendu.
Dans son vieil appartement,
Il a deux fauteuils vermeil
Un pour lui et un pour elle,
Qui ne viendra pas, apparemment.
Et son fauteuil est toujours vide,
Aussi rouge que le premier jour.
Il ne s'est jamais assis dedans,
Il a toujours cru qu'elle viendrai.
Il se trompait pourtant.
À force de rêver, on oublie d'aller chercher
L'amour qui attend quelque part,
Sur les chemins du hasard.
Et le silence est lourd, et le silence est pesant,
Le sablier s'est écoulé,
Il a trop laissé passer le temps.
Et le fauteuil est toujours vide.
Et vermeil.
Et vide.
Dans ses rêves les plus fous,
Il se croyait prince charmant.
Il montait un beau cheval blanc
Et ne tombait pas dans la gueule du loup.
Mais le pire des loups est le temps,
Qui rend rêves et cheveux blancs,
Et qui laisse les fauteuils vides
Et rouges
Et vides.
Et le fauteuil est toujours vide
Et ses cheveux sont devenus blancs.
Et elle n'est toujours pas venue
Et il laisse s'écouler le temps.
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Poèmes du soir
PoesíaLes poèmes du soir, triste, malheureux ou inconscients, disthopiques ou rêveurs, c'est ici.