Chapitre 3 : L'exposé

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Nous sommes la dernière semaine de septembre, à cette occasion, les professeurs principaux de deux classes de quatrième ont organisé une sortie pour créer des liens entre les élèves. Une sorte de parcourt où, avec un temps donner, vous devez trouver un code pour résoudre une énigme avec des obstacles. Un peu comme une Escape Game. Personnellement, je suis dispensé de sport pendant tout le mois de septembre car je me suis fait opérer au mois d'août.

Je n'y vais donc pas car il n'y a pas d'intérêt, à rester assis sur un banc toute la journée en train de regarder les autres s'amuser dans un hangar où il fait 40°C, très peu pour moi !

Ironie du sort, le jour de la sortie je suis malade ! J'ai 39°C de température et j'ai des courbatures partout, le destin ne voulait vraiment pas que j'y aille à cette sortie ! Je reçois les photos de mes amis car je leur avais tout de même demandé de me faire vivre leur sortie quand ils le pouvaient.

Dans la journée, je reçois un message de Martin qui me dit que Marie est amoureuse de moi. Je bondis, lui demande confirmation et le menace de m'en prendre à lui si cela est faux. En effet, cela voudrait dire alors que mon secret sur mes sentiments pour Marie aura été dévoilé. Marie m'ajoute en ami sur un réseau social et me confirme que ce n'est pas vrai, elle ne sait pas pour moi et temps mieux ! On discute un peu puis je la laisse faire le parcourt avec son groupe, elle s'est mise avec Martin et Kylian.

Le soir je reçois toutes les photos prises par Martin, Kylian et Marie pendant le trajet de l'allée, le parcourt et le trajet du retour. Ils sont vraiment sympas de m'avoir fait vivre leur sortie depuis mon lit de malade, même si cela va un peu mieux.

Le lendemain je suis au collège, je dispute amicalement Martin pour sa rumeur de la veille. Marie est là et en rigole aussi. Kylian fait la bourde de dire que cela m'aurait bien arrangé. Je le regarde avec un regard noir puis je démens tout de suite ses propos. Marie rigole mais je crois bien qu'elle a compris, je fais mine de ne rien ressentir mais en vérité je n'ai qu'une peur, me prendre un stop devant tout le monde, puis que notre amitié soit ternie par un amour à sens unique...

Aujourd'hui, j'ai Français, et oui, encore ! Le prof nous a demandé de nous mettre par groupe de deux pour faire un exposé sur le film de notre choix. Marie et moi décidons de nous mettre ensemble. Elle me propose un film d'horreur... Je n'ai jamais vu de film de ce type là mais j'accepte quand-même. Elle me propose d'aller voir le film chez elle, je prends cela comme une occasion d'espérer qu'il se passe quelque chose, donc j'accepte avec plaisir.

La semaine se passe et mes parents sont d'accord pour que j'aille chez elle mais ma mère s'inquiète par rapport au film. Elle m'a dit que je vais avoir peur et en plus le thème est la « possession diabolique » alors c'est perturbant. Génial ! Tout ce que j'aime !

La veille, on a reçu à la maison, des amis, et la conversation à table tourne autour du film que je dois aller voir chez Marie le lendemain après-midi. Ma mère est encore plus sceptique qu'avant car parmi les six invités, il y en a deux qui l'ont vu dont une qui a fait des cauchemars pendant une semaine. Après avoir raconté l'histoire à ma mère, celle-ci pense que, je vais avoir très peur. Tant mieux quelque part, c'est que le film est réussi et peut-être que Marie aussi va avoir peur.

La nuit est passée, je n'ai pas beaucoup dormi car je stresse. J'ai peur de me prendre un stop énorme mais bon, qui ne tente rien à rien apparemment. Elle m'a donné rendez-vous chez elle pour 14h00. Je vais faire connaissance avec sa mère. Son père, je le connais déjà grâce à la réunion « parents-profs » qu'il y a eu en début d'année au collège.

C'est l'heure de partir, mon cœur bat à 10 000 à l'heure mais je ne laisse rien paraître devant mon père. Je suis devant chez elle, son quartier est juste magnifique ! C'est un style américain avec les maisons sans clôture ni barrière, rien qui ne sépare les maisons et d'ailleurs, elles sont toutes semblables. C'est le style que j'apprécie plus que tout mais c'est aussi le quartier le plus cher de la ville avec certaines maisons dépassant le million d'euros à l'achat.

Je frappe à sa porte, elle vient m'ouvrir, je lui dis bonjour et entre timidement, je suis rouge écarlate ! Son père est un géant, il mesure 1m95 et est assez imposant tandis que sa mère, c'est tout le contraire, de taille moyenne avec une morphologie... normale.

Ses parents vont nous laisser seul pour visionner le film. Ils partent je ne sais où mais le principal c'est qu'ils partent car sinon je serai resté complètement muet à cause de ma timidité.

Le film commence, elle se cale contre moi, cela commence plutôt bien ! Au premier sursaut, elle prend mes mains pour ne plus les lâcher, au moment où cela fait trop peur ou trop perturbant, elle se cache les yeux avec mon tee-shirt. Je sens qu'il se passe quelque chose et qu'il y a moyen que notre complicité monte d'un cran.

Le film se termine, on fait le point des informations récoltées et franchement, pour mon premier film de ce type... ça va ! A vrai dire, Marie a plus sursauté que moi alors que c'est une habituée des films d'horreurs. Après, effectivement c'est perturbant car toute la famille se fait posséder et cela se termine mal mais bon, il y a pire.

Nous montons dans sa chambre pour travailler l'exposé, sur papier d'abord, le diaporama, je le ferai chez moi. Cela va vite car il faut juste le nom des acteurs principaux, le résumé du film ainsi que la date de sortie dans le pays d'origine d'abord puis en France. En cinq minutes, le brouillon est fait !

Nous nous tournons autour comme des lions en cage sans rien se dire. Une situation de malaise s'installe vite. J'hésite à aller plus loin mais la timidité me rattrape et prend vite le dessus, je reste bloqué, sans rien dire et sans rien faire, c'est très handicapant !

Au moment où j'allais tenter quelque chose, la prendre dans mes bras, elle me dit : « J'ai envie de faire quelque chose mais j'ai peur que tu me repousses ». Je reçois comme un coup au cœur, je m'imagine tout et n'importe quoi et je finis par lui dire de ne pas hésiter et de le faire. Elle s'avance alors vers moi et me prend dans ses bras, j'hallucine ! On hésitait à faire la même chose inconsciemment, à croire que tout nous prédestinait !

Tout bêtement j'ai le reflexe de dire : « Enfin ! », je lui expliquerai plus tard que c'est parce que je n'attendais que cela.

Elle me propose d'aller sur son lit car elle a l'impression qu'elle va tomber, cela prouve qu'elle est bien dans mes bras, qu'elle est apaisée. Nous nous allongeons donc sur son lit, je lui sors une excuse toute bête pour pouvoir officialiser notre relation, je lui dis : « Tu sais, hier j'ai fais un rêve, j'ai rêvé que l'on s'embrassait. Est-ce que je peux reproduire mon rêve ? ». Elle me regarde droit dans les yeux et elle me dit : « oui » et nous nous embrassons ! Pour moi, nous sommes ensemble car après tout, nous ne sommes pas obligés de ce le dire pour l'être. Le statut de « couple » n'est qu'un statut social et un couple à proprement parlé, est deux personnes qui s'aiment et qui se le prouvent. Juste un « je t'aime »et un « je t'aime » en retour peu suffire.

Nous restons coller ensemble jusqu'à 18h30, l'heure où il faut me ramener. Un moment de pur bonheur ! Je l'aime cette fille. Je suis son premier copain et je serai doux, gentil, calme, patient, je ferai tout pour qu'elle se sente bien à mes côtés.

Manipulation AmoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant