Drug addict

Chapitre 1

Jaeden

Début octobre. Le temps ne m'a jamais paru aussi long que depuis que je suis ici. Cela fait maintenant quatre ans que je suis dans cette université de richous égocentriques sans intérêt. Après avoir raté ma dernière année de licence d'urbanisme mes parents ont insisté pour que je continue. D'après eux, j'étais déjà un raté-né alors je devais au moins avoir une licence pour pouvoir travailler. Seulement, je n'avais vraiment aucune envie de travailler dans ce domaine.

Je me souviens, quand j'étais enfant, avoir voulu être pompier, médecin, cascadeur, ... Les métiers à la con que tous les gosses rêvent de faire. J'aurais voulu sauver des gens ou des animaux, construire des maisons, aller sur la lune, faire du sauvetage en mer, mais à aucun moment je ne m'étais imaginé devenir urbaniste. Le fait est qu'aménager des terrains urbains ne m'intéressait pas outre mesure, mais bien évidemment je n'avais absolument pas mon mot à dire dans l'histoire.

Mes "parents" étaient le genre de personnes qui imposaient leurs envies et leurs pensées sans chercher à savoir ce que les autres voulaient. Ils avaient décidé que je suivrai mes études dans un des collèges les plus prestigieux de l'Ohio, puis dans un lycée tout aussi grandiose avant même que je sache marcher, mais voyant que les cours ne m'intéressaient absolument pas et que mes notes n'étaient bonnes que grâce à l'argent avec lequel ils soudoyaient mes professeurs, ils décidèrent de m'envoyer dans une université assez loin de mon État d'origine qui s'avérait être l'université catholique et privée de Fordham.

Je rentrais chez moi quand je reçu un message de Mike, un de mes potes de fac et certainement le seul que j'avais ici.

Mike avait une vie tellement compliquée que je pense que je ne pourrais jamais la résumer pleinement. Il vivait avec sa mère dans un appartement miséreux du Bronx, à quelques pas de l'université. Son père s'était barré à sa naissance pour le laisser seul avec sa mère qui s'était engouffrée dans les méandres de la drogue et les bas-fonds de l'alcool. La seule chose qu'il leur avait laissé en partant était une pension mensuelle d'un montant exorbitant avec laquelle Mike pouvait payer l'université, et sa mère le loyer.

Mais malgré tous ces problèmes, Mike restait un mec cool et c'était bien le seul mec que je supportais ici. On n'avait pas tant de points en commun que ça, mais les soirées qu'on passait ensemble étaient énormes, et ça me suffisait.

Mike : Tu viens à la soirée chez Dave ce soir ? Éclate assurée ! Et ramène quelque chose si tu peux, je suis à court de beuh.

Mike était un peu comme mon co-équipier de défonce. On passait le plus clair de notre temps cachés dans les chiottes de la fac à se rouler des joints ou se fumer des clopes, ce qui nous avait valu le redoublage de notre dernière année avec la descente tragique de nos notes aux Enfers. Les meilleures soirées que j'avais faites étaient celles où il était là : drogue, alcool, nanas bien gaulées, le combo pour une soirée réussie. Il n'avait aucune idée du fait que j'étais bi, et non pas 100% hétéro, et je n'avais aucune raison de le lui dire. Il ne s'était certainement jamais posé la question en voyant les filles avec lesquelles je couchais en soirée et ça m'allait très bien. Je n'avais pas honte de mon orientation sexuelle mais je n'avais pas non plus envie de me justifier auprès de mes pairs ou d'avoir affaire à leurs visages décomposés, choqués d'apprendre que j'appréciais tout autant enfoncer une bite dans le cul d'un mec que de coucher avec une meuf.

Je lui répondis en arrivant dans ma chambre, avant de m'affaler sur mon lit.

Moi : Compte sur moi pour ce soir, il m'en reste un peu.

Rien ne pouvait me retenir d'aller à une soirée un vendredi, encore moins avec Mike.

L'idée qu'on avait eu de ne sortir plus qu'une fois par semaine et d'arrêter nos conneries pour valider notre dernière année s'était vite envolée après nos deux premières semaines de cours. Il s'était avéré que la beuh et l'ecsta' étaient nettement plus agréables que les cours d'économie et nous avons vite oublié nos "bonnes résolutions".