PERFECTLY WRONG (Sous contrat d'édition chez BMR)

10. Cupcakes et questions

Bella

Je vagabondais à l'extérieur, les rues de Manhattan étaient plus bondées le soir que le matin et le brouhaha était toujours aussi assourdissant.

Mais je marchais pour éviter de trop réfléchir chez moi avec Riley qui me posait des questions dans le but d'influencer mon esprit et mes choix concernant Ben.

Même si j'étais heureuse qu'il avait menti, qu'il avait demandé à me parler à moi uniquement, je n'allais pas lui adresser la parole.

Mon égo m'en empêchait.

De plus, il ne pouvait pas me parler tout autant, car je l'avais bloqué.

Un bonheur.

Je traînais des pieds, les mains dans les poches de mon sweat-shirt et la moitié de mon visage emmitouflé dans ma grosse écharpe, les soirs d'hiver étaient très froids, mais ça ne m'interdisait pas de quitter la chaleur de mon appartement juste pour me vider la tête.

Mon téléphone vibrait, toutefois je ne pouvais pas sortir mes mains de mes poches, je le laissais vibrer jusqu'à avoir le courage de sortir ma main et décrocher.

— Tu peux ramener des nouilles avec toi ? me demanda Riley.

Je l'entendais fermer les portes de placard.

— Ouais, j'allais rentrer de toute façon.

— Ça marche ! On t'attend.

Et elle raccrocha.

Seule sous le ciel rempli d'étoiles à peine visibles à cause de la pollution, je me dirigeai à l'intérieur d'une épicerie banale et piochai les nouilles que voulait ma colocataire avant de les payer et de sortir.

Je fourrai les paquets dans mon sac et m'avançai lentement vers mon appartement à quelques minutes de ma position, mes yeux se perdaient dans les vies qui convergeaient avec la mienne.

Des passants qui s'arrêtaient devant des vitrines de grandes marques, des touristes qui venaient prendre du bon temps et des photos pour les mettre sur Instagram en espérant avoir des likes, des familles de sortie peut-être par rituel en rapport avec le dernier jour de la semaine.

Le théâtre était rempli lui aussi, il passait un nouveau film qui venait de sortir des studios de Warner Bros, plus loin le Madison square Garden qui affichait complet pour le concert d'un groupe de pop-rock.

Les gens vivaient leurs vies de la meilleure manière possible, se créant des souvenirs qu'ils raconteront dans quelques années, faisant des conneries qu'ils interdiront à leurs enfants par peur.

Et moi je les regardais pour m'échapper de la mienne, je les regardais, mais je ne pensais qu'à lui.

Il me hantait depuis des années, et je le connaissais avant même de l'avoir connu.

Je l'aimais. Encore. Et je savais que ça n'allait jamais s'arrêter.

— Excusez-moi, m'interpella une voix près de moi, est-ce que vous pourriez nous prendre en photo ?

Je souriais et acquiesçai, c'étaient des touristes. Et l'accent de cette jeune femme me faisait comprendre qu'ils étaient français.

Ils se collèrent tous les quatre et firent de grands sourires au début, suivis de grimace qui étiraient mes lèvres, ils étaient heureux.

Et leur bonheur était contagieux.

Ils mes remerciaient et je repris ma route, arrivant en quelques minutes chez moi.